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The Prodigies, la review

The Prodigies, la review

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Notre note

Petit frère spirituel du surbuzzé Renaissance, The Prodigies nous a d'abord frappé il y a quelques années à l'annonce des arrivées d'Humberto Ramos et Fernando Herrera aux postes de concept artists.
En effet, au travers des visuels rendus par les deux comparses mexicains, l'approche purement Comics du film coulait de source, premier bon point pour un film d'animation Français.

Entre deux chaises

Réalisé par Antoine Charreyron (artisan bien connu des amateurs de jeux-vidéos, sympathique et lucide sur l'aspect "Playstation première du nom" de son film), le film souffre d'un syndrome gênant commercialement parlant : Il ne s'adresse à aucun public en particulier. Qualifié "d'ado-adulte" par la production, vendu il y a quelques mois comme un film pré-ado', le film va devoir taper juste dans sa campagne marketing pour ne pas se tromper de public une fois sorti en salles.
Violent, sans concessions et définitivement ancré dans une dynamique pré-adulte, le film tombe dans le travers de ne pas aller assez loin dans ce sens. Loin de moi l'idée que l'ultra-violence pourrait être utile pour marketer un film en 2011, mais toujours est-il qu'on se trouve mal à l'aise devant tant d'ambiguité. Certes, des litres de sang n'auraient pas nécessairement amélioré le propos, toujours est-il que le public tout juste majeur et vacciné y aurait plus trouvé son compte, à l'instar d'un Kick-Ass par exemple.

Biberonné aux 90's, à la culture jeu-vidéo, Comics et Mangas, l'auteur n'a pas voulu, au travers de cette adaptation libre du roman La nuit des enfants rois, accentuer son propos trop violent et trop adulte, sûrement pour ne pas perdre la cible pré-adolescente de son public. Mais comment réagir devant une scène de viol ou une décapitation à 12 ans à peine? Les mamans les plus "famille de France" ne verraient-elles pas là un propos décalé par rapport à ce que tend à proposer l'animation?
Entre Pixar et Ghibli, le studio Français ne semble donc pas trouver sa place et l'on ne lui souhaite pas de le payer en salles le 8 Juin, car le film a pourtant bien des qualités...

 

La France peut le faire ! 

Nous sommes les premiers à le revendiquer, la France manque de prises de risques en termes d'animation et de productions ado-adultes. Quel plaisir donc de voir des jeunes auteurs foncer tête baissée vers les difficultés, faisant fi de toutes les médisances des soi-disant puristes et gardiens du temple de l'animation de l'Hexagone? Ici, le parti est clairement pris vers une animation tantôt simpliste et vide de textures, tantôt géniale dans ses angles de caméra, dans sa symétrie, dans ses couleurs.
L'esthétique Team Fortress 2 transpire par tous les pores du film, que ce soit les couleurs chaudes ou les visages les plus anguleux des protagonistes, pour notre plus grand plaisir!

Le directeur artistique du film, Viktor Antonov, se défend de l'esthétique purement datée de son film en expliquant que le but n'était pas de coller au photo-réalisme de Pixar (avec des cheveux découpés jusqu'à la racine) mais plutôt de jouer sur les contrastes de couleurs, toujours relatifs aux émotions transmises par les personnages.
Globalement, le scénario est plutôt très bon, solide et réfléchi. Plus l'histoire avance, plus celle-ci s'écarte du matériau original de Bernard Lenteric pour mieux affirmer son indépendance avec une aisance déconcertante. Les personnages sont touchants, bien doublés et suffisamment convaincants pour ne pas s'ennuyer et Jimbo est touchant dans sa quête de vérité.
En tant que purs amateurs d'esthétiques Comics, vous ne manquerez pas de noter les passages les plus marquants du film, représentations de la psyché des personnages dans leur état second, où tout le trait d'Humberto Ramos prend vie pendant quelques secondes intenses et franchement magnifiques.

Solide, réalisé avec passion, bien scénarisé mais diablement coincé entre 2 publics, The Prodigies laisse une impression étrange. Celle de voir un film qui ne connaîtra pas le succès qu'il mérite à cause d'un positionnement à mi-chemin entre deux publics. Pour ce qui est des amateurs de Comics, vous savez ce qu'il vous reste à faire : Passer 1h30 en compagnie d'un projet Français innovant porté des artistes majeurs de l'industrie.
Une fois la barrière de l'esthétique PSx franchie, le film vous révèlera ses très bonnes idées et son ambition, celle d'une animation plus adulte et moins pleine de concessions que dans le passée ; Un projet qu'il faut soutenir, en somme.

 


 


 

Sullivan
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