En complément du Podcast sur Alan Moore fait par les garçons, je me permets d’apporter ma modeste contribution au sujet en vous parlant d’un de ses titres phares, Batman : The Killing Joke.
Considéré (très justement) comme étant un chef-d’œuvre incontournable dans la bibliographie de l’homme chauve-souris, le one-shot d’Alan Moore et Brian Bolland sorti en 1988 n’a toujours pas pris une ride. Pour célébrer ses 20 ans (en 2008 donc), une édition Deluxe (disponible aussi chez Panini) fut publiée et ses couleurs «remasterisée », rendant le climat de folie ambiant, bien plus sombre et désespéré.
The Killing Joke, c’est l’histoire d’une descente aux enfers froide et implacable pour chacun de ses protagonistes (à l’exception du chevalier noir). Le joker s’est encore évadé de l’asile d’Arkham, et c’est l’occasion pour Batman de s’interroger en quoi il est différent (ou pas) de son pire ennemi.
Mais pendant ce temps, et afin de prouver une théorie selon laquelle
n’importe qui peut sombrer dans la folie et devenir comme lui à partir du
moment où il subit un traumatisme (ou ce que l’on appelle un mauvais jour), le Joker
se rend chez le Commissaire Gordon et va commettre l’irréparable. C’est la scène choc et mémorable de The Killing Joke, celle ou Barbara
Gordon (Batgirl) va perdre l’usage de ses jambes et bien plus encore.
En parallèle, on suit la genèse (ou du moins l’une des origines) du pire des bad guy de Gotham, et Moore nous explique dans des flash-back de toute beauté (et c’est là que la nouvelle version de 2008 apporte un plus dans le jeu des couleurs) comment il en est arrivé là.
La narration est rapide et implacable, Alan Moore ne souhaite pas rentrer dans les détails inutiles et superflus qui ralentiraient l’histoire, il va droit au but (The Killing Joke ne fait que 46 pages), et les dessins de Brian Bolland suivent le même parti pris. Le découpage des cases est chirurgical et d’une symétrie parfaite (cela m’a d’ailleurs fait penser à Watchmen), du coup on se sent un peu emprisonné à l’image d’un Joker qui refuse l’aide de Batman, car il estime qu’il est déjà trop tard.
A ce propos, le rapport entre le chevalier noir et sa nemesis est plein d’ambigüité, comme si l’un ne pouvait exister sans l’autre (et c’est d’ailleurs sûrement le cas), en y repensant je trouve choquant que Batman se mette à rire à une blague du Joker alors que celui-ci a torturé et meurtri à jamais deux de ses plus fidèles amis.
Et en cela ces images pourront mettre certains lecteurs mal à l’aise par leur intensité (notamment lors de la scène de la fête foraine), mais c’est aussi ce qui fait la force et le génie d’un artiste comme Alan Moore, car chez cet auteur la violence n’est jamais gratuite.
Cette œuvre est d’autant plus indispensable qu’elle met en place des bases narratives qui sont encore effectives aujourd’hui dans l’univers DC. Suite à son traumatisme, Barbara deviendra Oracle, le penchant et l’attirance de Batman pour la folie sont des notions qui continueront à être développées par d’autres auteurs (comme Grant Morrison avec Batman Arkham Asylum), et sa relation du style « tu es mon meilleur ennemi », prendra d’autres directions (comme dans Batman : Devil’s advocate).
La note de Katchoo : 4,5/5
16 Juillet 2013
Kit_Fisto, serial reviewerLe psychopathe Joker, évadé, de l?asile d?Arkham s?en prend à la famille Gordon en laissant la jeune Barbara paralysée et en kidnappant le commissaire. De la violence gratuite, des flash-back sur le passé du clown sadique avant qu?il ne devienne ce qu?il est?Bref, une des ?uvres majeures d?Alan Moore qui marquera la continuité de l?univers Batman.
4,5/5
29 Decembre 2011
JimDrawAh ok...bon je vais le lire, mais je vais attendre...je voudrais commencer invincible et the goon avant.
29 Decembre 2011
eddyvanleffeJe ne peux que répondre que par mon expérience: J\'AI COMMENCE BATMAN PAR KILLING JOKE ! Ca a changé ma vie de lecteur. c\'est peut être à cause de ce graphic novel que je suis là aujourd\'hui sur un site dédié aux comics, à guetter les sorties et vouloir parler de ma passion.
29 Decembre 2011
JimDrawMoi je le prendrai bien, mais le problème c\'est le nombre de pages...après je suis quand même vachement attiré par ce comics. Peut-on commencer Batman par ça, ou mieux vaut avoir d\'abord lu Year One ou encore Dark Knight Returns ? même question pour Batman Silence ou Un Long Halloween .
Merci
28 Avril 2011
DarkChapQue le comic book finisse par le rire de Batman n\'est pas choquant, il est la conclusion à la démonstration du Joker car si Gordon n\'est pas devenu fou, très clairement, Batman l\'est depuis la mort de ses parents.
30 Mars 2011
WoulfoPeu. 48 je crois ou par là.
30 Mars 2011
AddictedMangaCombien le comics comporte-t\'il de pages, en tout ?
28 Mars 2011
Un peu fadasses les nouvelles couleurs... dommage!
27 Mars 2011
Il me tarde de lire la tienne en tout cas !
27 Mars 2011
Ce n\'est pas ça qui va m\'empêcher de la publier :) Mais je trouvais ça rigolo qu\'à 2 jours près, je retrouve une critique d\'un titre datant de 88 et républié il y a plus d\'un an.
Evidement les avis et la rédaction seront différents et heureusement.
Le hasard, c\'est rigolo ! :p
27 Mars 2011
Tu rigoles ! Mais non pas du tout au contraire vas y, je suis sure que tu auras un autre point de vue tout aussi intéressant (sinon plus) que le mien ! Et puis plus on parle de ce chef-d\'?uvre mieux c\'est, non ?
27 Mars 2011
Ô Combien mythique album de la chauve-souris. Très bonne critique !
Par contre, je suis deg, j\'ai programmé une critique de ce Killing Joke pour Mardi. Mais maintenant ça fait copieur :(