Daredevil est un personnage qui me fascine. Alors après un Shadowland raté pour moi et un reborn pour l'instant maîtrisé mais loin d'être aussi fort que ce que DC nous a pondu avec Green Lantern et Flash, j'ai voulu revenir aux "origines" du héros et plus particulièrement à une histoire retraçant les derniers instants du père de Matt : Battlin' Jack. Pour 10 euros chez Panini on a droit à la mini-série complète donc je ne me suis pas fait prier pour acheter et lire cette histoire...
Alors, qu'est-ce que raconte de beau ce volume ? Sur les quatre derniers rounds du dernier match de boxe qu'a réalisé Battlin' Jack, Zeb Wells (Peter Parker: Spider-Man,...)nous retrace les grandes lignes du personnage. Son amour à l'alcool, le fait qu'il doit protéger son fils et qu'il ne maitrise pas son destin. On va donc dans ce volume côtoyer l'abandon de Matt de la part de Maggie en direction de Battlin',les mafieux qu'il côtoie...
Un beau programme qui est merveilleusement bien retranscrit. Alors certes on apprend rien de bien nouveau mais la maitrise du découpage des cases, la retranscription parfaite du côté "impossible de prendre son destin en main" et les références toutes nombreuses aux films de gangs sont là. Cependant ne vous attendez pas à sourire, l'histoire étant très sombre (trop ?) avec des moments assez durs (la petite fille du bar-man face à son père mort) mais cependant un peu trop de déjà-vu s'installe et nous passons à côté d'une histoire originale. Dommage. Parce que comme je l'ai dit précédemment même si Wells ne réinvente pas l'eau chaude il nous livre une histoire soignée, maitrisée de bout en bout avec en toile de fond le combat de Battlin' au Madison Square Garden qui résume parfaitement l'histoire de ce personnage. Personnage qui est un héros malgré lui en quelque sorte et qui est très intéressant. Un homme aussi à l'histoire émouvante dont on n'aimerait pas connaitre la fin avant de lire cette histoire... Et dernier point quant à la dernière page qui pour moi est très bien faite : tout en noirceur, tout ce que j'aime.Mais cette histoire ne pourrait se valoir sans le travail Carmine Di Giandomenico (Magneto: Le Testament,...) qui à mon sens est excellent. Le dessin est soigné, tout en mouvement même si certains visages sont par moments douteux. Non, là où j'ai un doute c'est quand à ces couleurs. Certes elles sont jolies mais à mon goût elles ne collent par merveilleusement bien à l'ambiance du titre très noir. Faut-il y voir là une tentative de redonner un peu de chaleur au travail de Wells ? Certainement.
Avec une ambiance maitrisée au poil et une histoire intéressante, Zeb Wells arrive à nous captiver jusqu'à la dernière page. On aurait voulu un peu plus d'originalité cependant et moins de situations banales mais pour dix euros nous sommes face à une histoire à lire pour ceux aimant l'univers de l'Homme sans Peur.