Pari tenu pour le dernier né de la saga ! Dans un été que les observateurs spécialisés ont souvent présenté comme le dernier arrêt avant le terminus pour le cinéma des super-héros, les deux grosses machines ont rempli toutes leurs promesses. Bien sûr, il est encore un peu trop tôt pour estimer du potentiel économique du film Les Quatre Fantastiques : Premiers Pas de Matt Shakman, mais pour le moment, cette nouvelle adaptations des héros de Stan Lee et Jack Kirby s'en sort avec les honneurs sur son premier weekend d'exploitation en salles. Au point de produire une égalité presque parfaite avec le Superman de James Gunn : 218 millions de dollars au box office mondial (contre 217 millions au démarrage pour le film de la maison d'en face). Comme ont l'habitude de dire les commentateurs sportifs : ça joue.
Le film de Matt Shakman a récolté 118 millions de dollars aux Etats-Unis, une performance qui le place loin devant les précédentes adaptations consacrées aux héros de la famille Richards (même si, comme l'observent avec pertinence les copains des Toiles Héroïques : l'inflation aussi, ça joue). En l'occurrence, sur le box office domestique, qui couvre donc l'argent récolté en Amérique du Nord, le premier Fantastic Four de Tim Story s'en était sorti avec un montant honorable de 56 millions de dollars, tandis que le Fantastic Four de Josh Trank n'avait récolté qu'un modeste ensemble de 25 millions. Comme quoi, pour certains personnages, il est parfois préférable d'attendre que la bonne fenêtre de tir se présente.
Dans le présent, les Quatre Fantastiques ne passent plus pour une propriété ringarde ou poussiéreuse. Au contraire : avec plus de quinze ans de Marvel Cinematic Universe dans les pattes, les fans auraient plutôt envie de voir ce projet comme une opportunité de nouveauté, dans une nouvelle réalité, sans nécessité de connaissances préalables, et sans nécessité de repasser par les origines pour habiller le scénario.
De la même façon, la tonalité enthousiaste et originale de ce produit (avec son esthétique "atompunk" différente de la norme des productions Marvel Studios) a visiblement motivé l'enthousiasme des foules. Ceci étant, comme d'habitude avec les sorties de l'enseigne, il sera toujours utile de se rappeler que le démarrage peut vite se morceler dans le temps si le bouche à oreille ne prend pas. Kevin Feige peut au moins s'estimer heureux d'avoir enfin retrouvé une lampe de lancement correcte dans la foulée de Thunderbolts* (qui était parti avec un plus faible score de 162 millions) et Captain America : Brave New World (192 millions).
En l'occurrence, la répartition des entrées passe également pour plus équilibre que dans le cas de Superman (qui aura basé la majorité de son potentiel économique depuis les Etats-Unis) avec 118 millions en Amérique du Nord et 100 millions pour le reste du monde. A voir d'ici la semaine prochaine si les nouveaux visages de la famille Richards auront de quoi financer une annexe du Baxter Building... mais une chose est sûre : l'été n'a plus beaucoup de blockbusters en ligne de mire, et la concurrence avec Superman pourrait devenir un argument marketing d'ici le mois d'août chez les spectateurs qui auraient envie de se faire des double-séances. Parions sur l'été des super-héros, faute d'argument contraire dans l'immédiat.