Il fallait bien que ça arrive un jour : après avoir passé plus de dix ans à exploiter la licence Tortues Ninja sous toutes les coutures possibles, les éditions IDW Publishing vont désormais s'attaquer aux clones directs de la marque. A commencer par le plagiat le plus évident (et le plus ouvertement revendiqué) de la série animée Teenage Mutant Ninja Turtles (1987). A savoir ? Les Requins de la Ville, ou plus exactement, les Street Sharks. Vivement le crossover. Pour l'heure, une première série a été annoncée pour le mois de septembre.
Pour celles et ceux qui n'auraient pas eu la chance d'être nés au début des années quatre-vingt dix, un peu de contexte : avec la folie des Tortues Ninja, amorcée avec la première série animée et la trilogie des longs-métrages distribués chez New Line, de nombreux géants du jouet tentent leur chance dans l'idée de reproduire cette même formule des animaux guerriers, mutants, cyborgs, ou simplement inscrits dans les codes culturels du moment, pour capter une part de ce marché en croissance. Certains comprennent la recette comme un simple assemblage d'animaux mutants qui parlent (Les Cow-Boys de Moo Mesa), d'autres insèrent une donnée plus cool, ou plus urbaine (Les Kangoos), et certains vont même prendre l'idée à l'envers en axant sur la mutation et le crasseux (Les Toxic Crusaders).
En définitive, ces différentes tentatives ne parviendront jamais réellement à fare de l'ombre au succès tonitruant des personnages de Kevin Eastman et Peter Laird. Certains dessins animés s'en tireront avec les honneurs, à l'image des Biker Mice From Mars, tandis que d'autres auront un peu plus de mal à défendre ou à justifier leur critère de distinction. En l'occurrence, les Street Sharks rentrent dans cette seconde catégorie : quatre frangins humains transformés en requins humanoïdes avec des caractères plus ou moins alignés sur ceux de Leo, Raph', Mickey et Donnie, ils aiment les hot dogs et les burgers, le skateboard et la bagarre, et ils ont même leur propre April (Lena Mack). D'ailleurs, un épisode en forme de clin d'oeil fait référence au fait que les Street Sharks détestent les pizzas... comme si le cartoon assumait volontairement son statut de rival revendiqué.
En définitive, la série finira même par embarquer des dinosaures pour agglomérer toutes les tendances à la mode dans les années quatre-vingt dix. Finalement, la licence est tout de même restée dans les souvenirs de nombreux enfants de cette génération pour ses qualités de design (et son côté consumériste à l'extrême - on vous a parlé de la pub' avec Vin Diesel ?). Et évidemment, l'objectif secret de toute cette aventure était évidemment de vendre une ligne de jouets. Laquelle était distribuée... par Mattel.
Dans le présent, les éditions IDW Publishing ont opéré une sorte de grande refonte de leur éditorial pour se consacrer sur l'exploitation de licence plutôt que sur les créations originales sous la présidence de Bobby Curnow. Le choix d'adapter les Street Sharks passe donc pour un choix assez logique dans cette nouvelle perspective - et encore une fois, l'enseigne n'est pas la première sur ce créneau. Les Bikers Mice From Mars sont par exemple déjà revenus chez Oni Press, et l'essentiel des éditeurs indépendants se sont globalement répandues sur ce créneau des franchises nostalgiques depuis quelques années. Pensez Transformers, pensez G.I. Joe, pensez Power Rangers, etc.
Dans le même temps, on ne blaguait pas du tout : l'idée de mélanger les Street Sharks et les Tortues Ninja passe forcément pour une évidence, en particulier chez IDW, dans la mesure où l'enseigne travaille en profondeur cette logique de croisement avec d'autres univers (Street Fighter, les Rangers, Batman, etc).
Pour l'heure, une première série en cinq numéros a été annoncée pour le mois de septembre. Stephanie Williams (Trials of the Amazon) se chargera du scénario en compagnie de l'artiste Ariel Medel (TMNT vs Street Fighter). Philip Murphy, Elizabeth Beals, Kevin Anthony Catalan et Khary Randolph livreront les couvertures. Pas de synopsis officiel pour le moment.