Décidément bien installé dans le catalogue des éditions Dynamite Entertainment, Christopher Priest passe d'une mascotte à l'autre cette année. Pour avoir consacré le gros de sa production récente au personnage de Vampirella, le scénariste vedette semble finalement avoir fait le tour du sujet. Ou au moins, en avoir fait suffisamment pour s'autoriser une courte pause, le temps d'étudier la cousine préférée de la Fille de Drakkulon. A savoir ? Une autre vampire ? Non. Pour ce qui est du corpus Dynamite, les deux héroïnes les plus importantes de la maison ne partagent pas de réelle connexion canonique. Bien sûr, l'une et l'autre se sont croisées fréquemment, mais dans des histoires basées en dehors de leurs continuités. En revanche, l'adage demeure intact malgré cet éloignement des imaginaires : chez DC, on a Batman et Superman. Et chez Dynamite... on a Vampirella et on a Red Sonja.
Dans la mesure où Christopher Priest profite d'un statut privilégié au sein de cette petite enseigne (en tant qu'auteur vedette dans une compagnie qui manque généralement de grosses signatures), celui-ci a donc obtenu carte blanche pour réinventer de fond en comble l'héroïne inventée par Robert E. Howard et développée par Roy Thomas dans le canon des comics. Pour cette fois, le scénariste a fait fort : plutôt que de repartir à la racine dans une histoire pensée au premier degré... celui-ci a manifestement parié sur la déconstruction et le décalage temporel. Mais pas dans le sens où Red Sonja se retrouverait catapultée dans le présent. Le chemin se ferait plutôt dans le sens inverse : une jeune femme du 21e siècle va se retrouver projeter en arrière, pour tomber en plein pendant l'Âge Hyborien... et littéralement dans le corps de Red Sonja elle-même.
Ce pitch plutôt farfelu, façon Jumanji (celui avec The Rock, pas avec Robbin Williams, suivez un peu), aurait presque de quoi évoquer la série Superman : Secret Identity de Kurt Busiek et Stuart Immonen. Dans le sens où un personnage capable d'incarner le réalisme et la modernité se retrouverait obligé d'incarner le rôle d'une figure de fiction, une façon assez intéressante de prendre les codes à l'envers. Dans le communiqué de presse, Dynamite Entertainment insiste sur l'originalité de cette proposition, et valide l'idée d'un Christopher Priest totalement libre d'explorer cette nouvelle zone de non droit (tout en convoquant un tissu de références plus classiques : l'auteur en profiterait pour rendre hommage à Roy Thomas, Frank Thorne, Barry Windsor-Smith, etc).
Pour le résumé officiel de cette série, officiellement intitulée Sonja Reborn :
"Sonja Reborn introduit une nouvelle lecture de la barbare pour une nouvelle ère. Les dieux antiques et jumeaux de la Lumière et des Ténèbres vont s'affronter dans une lutte cosmique pour décider du sort de la planète toute entière. Une jeune diplomate britannique, Maggie Sutherland, disparaît de son époque (en 2025) pour se retrouver soudainement associée à cette partie de cartes entre deux puissances cosmiques. Arrachée au monde moderne du 21e siècle et transportée dans les contrées sauvages d'Hyboria, Maggie se réveille transformée... dans le corps de la barbare aux cheveux de braises, Red Sonja.
Prise au piège dans ce nouvel environnement, au milieu des monstres et des dieux, Maggie/Sonja va devoir tenter de comprendre ce qui lui arrive et lutter pour retrouver son chemin vers le présent."
L'artiste Alessandro Miracolo, un habitué des productions Dynamite Entertainment déjà passé par la série Immortal Red Sonja (entre autres choses - on a aussi pu le voir sur les séries Jean Grey et White Widow chez Marvel plus récemment) assurera les dessins sur cette relecture de l'héroïne.
Sonja Reborn #1 est attendu pour le mois d'août 2025 avec des variantes réalisées par Stjepan Šejić, Joshua Middleton, Chad Hardin, Greg Land, et l'artiste de cosplay Ani-Mia.
