Home Brèves News Reviews Previews Dossiers Podcasts Interviews WebTV chroniques
ConnexionInscription
Interview : Jessica Jones, Pearl et la création en indé' avec Michael Gaydos [FACTS 2025]

Interview : Jessica Jones, Pearl et la création en indé' avec Michael Gaydos [FACTS 2025]

InterviewIndé

C'est l'un des plus grands artistes de la bande dessinée américaine, même s'il se refusera à le reconnaître. Michael Gaydos était présent sur le vieux continent ce printemps, à l'occasion de l'édition 2025 du festival FACTS qui se tenait comme d'habitude à Gand, en Belgique. Une convention qu'on ne pourra que vous recommander tant elle permet une certaine accessibilité des artistes auprès des lecteurs et lectrices. Mais aussi parce que les mêmes artistes prennent le temps de répondre à nos questions lorsqu'on vient les voir. 

Nous sommes donc ravi de vous proposer cet entretien en compagnie de Michael Gaydos, où nous revenons - nous sommes obligés, c'est la première fois qu'on lui parle - sur sa co-création de Jessica Jones, son travail avec Bendis (notamment Pearl) mais aussi de façon plus générale de création en comics indé (en évoquant aussi le Beneath qui doit bientôt arriver au format physique). Une discussion que vous pouvez également retrouver à l'audio (et en anglais) en podcast via First Print si vous préférez ce format. 

Nous remercions chaleureusement Clément Boitrelle qui s'est occupé de la traduction et retranscription de l'interview. Remerciements également à Stefan van de Walle, Peter Vermaele et Rémi Lach.


Merci beaucoup Michael Gaydos de votre présence, bienvenue ! Ma première question sera au sujet de Jessica Jones, mais juste avant, comme il s’agit de votre première venue dans notre podcast, pourriez-vous vous présenter brièvement ?

Eh bien je dirais que j’ai toujours voulu être dessinateur de comics. Je m’estime très heureux aujourd’hui d’avoir pu réaliser mon rêve ! J’ai quasiment travaillé avec toutes les maisons d’éditions possibles ! Et cela fait trente-cinq ans que je fais ce métier ! J’ai la chance de pouvoir gagner ma vie en faisant ce que j’adore.

J’ai lu dans une interview que vous rêviez de cette carrière dès l’âge de cinq ans ! Pourquoi au juste ?

Je suis tout simplement tombé amoureux des comics ! Que ce soient les costumes, le dessin. Je suis né en 1966, la même année que la diffusion de la série télévisée Batman. J’ai donc grandi en la regardant. J’ai toujours eu une affinité avec le personnage de Batman. J’étais également beaucoup attiré par ce que l’on pourrait appeler les premiers animés telles que Speedracer, Gatchaman aussi connu sous le titre La Bataille des Planètes. J’aimais beaucoup la Justice League également. Mais j’avais un oncle qui était collectionneur de comics et qui m’avait offert certains de ses numéros. Il dessinait un petit peu également. Il me dessinait des super-héros. Mes amis aimaient également cet univers, nous dessinions ensemble nos propres récits de super-héros. C’est comme ça que tout a commencé. A cette époque j’aimais beaucoup John Byrne et je rêvais de devenir le nouveau John Byrne ! J’aimais beaucoup aussi le travail de Frank Miller. Arrivé à l’université, je ne m’y connaissais pas vraiment en beaux-arts. Aussi, quand j’ai commencé à les étudier, cela m’a vraiment fasciné ! Ma façon d’appréhender le dessin et l’art en général a complètement changé. Je ne voulais plus forcément travailler dans les super-héros. C’est également à la même époque que les univers des beaux-arts et de l’illustration commencèrent à se mélanger. Je pense par exemple à des artistes comme [Bill] Sienkiewicz, Kent Williams, George Pratt et Jon Muth qui réalisèrent des albums. Ces derniers étaient très influencés par les beaux-arts. Les travaux de Matt Mahurin et Brad Holland étaient également très influents. C’était donc la jonction parfaite pour moi entre ces deux univers. C’est vraiment ce qui m’a motivé à continuer dans cette direction.

Vous rêvez dorénavant de devenir le nouveau Sienkiewicz ?

Exactement !

A-t-il été difficile à l’époque de se faire une place dans cette industrie ?

J’avais la chance de connaître des personnes dans le milieu. Un ami de fac connaissait le duo Kevin Eastman et Peter Laird, les créateurs des Tortues Ninjas. Il a fini par être embauché chez eux et a déménagé à Northampton. Pour mon projet de fin d’études, j’ai décidé de réaliser un comic-book d’environ vingt pages, tout en couleurs. J’ai eu l’occasion de le montrer à Kevin Eastman qui venait tout juste de fonder Tundra Publishing. Il a beaucoup aimé mon travail et était partant pour l’éditer. Et donc mon tout premier album de publié s’intitulait Scorched Earth, je crois bien d’ailleurs qu’il s’agissait du tout premier comics publié par Tundra ! C’est donc comme ça que tout a commencé. Mes débuts n’ont donc pas été trop difficiles, ce n’est qu’après la faillite de Tundra où il a fallu que je me débrouille pour trouver du travail à droite à gauche. J’ai d’ailleurs réalisé quelques albums des Tortues Ninjas. J’ai également travaillé chez Caliber, où beaucoup d’artistes et d’auteurs ont fait leurs premières armes. J’ai donc ensuite gravi les échelons. Il se trouve que Brian M. Bendis est allé à la même université que moi mais pas dans la même promotion. Je ne crois pas que nous nous fréquentions à la fac. Nous n’avons fait connaissance que durant nos passages respectifs chez Caliber. Nous avons réalisé deux petites histoires ensemble. Puis il m’a proposé de travailler sur Alias.


Vous vous rendez compte que votre travail sur Jessica Jones remonte déjà à presque 25 ans ?!

Cela commence à faire long ! C’est assez difficile à croire !

Quels sont vos souvenirs de la création du personnage de Jessica Jones ?

Eh bien à l’époque je m’étais inspiré de ma femme, mon ex-femme aujourd’hui, pour concevoir le personnage. Jessica devait être très expressive, c’est pour cela que j’ai procédé ainsi. Je me suis dit que les lecteurs s’attacheraient à elle. Comme ma femme et moi nous connaissions depuis un bon moment, je connaissais toutes ses mimiques, ses regards… Tout ce qui pourrait me servir en tant que dessinateur pour pouvoir représenter toutes ses émotions.

Vous dessiniez donc son visage de mémoire ?

Non, j’utilisais des photos en guise de références. Cette méthode a plutôt bien fonctionné. Les lecteurs étaient en mesure de reconnaître des expressions qu’ils avaient par exemple vues chez leurs amis : l’agacement, l’angoisse, l’ivresse !

Après ces deux décennies, quel est votre regard sur le personnage de Jessica Jones aujourd’hui ? Elle a débuté comme simple personnage de comics pour terminer star d’une série télé.

J’ai du mal à m’en rendre compte ! D’autant qu’à l’époque, la série Alias n’a pas très bien marché. Le succès n’est venu que plusieurs années après. Nous étions cela dit très satisfait de notre travail : vingt-huit numéros c’est quand même quelque chose !


Sans compter la série The Pulse.

Tout à fait. Quand les lecteurs ont commencé à s’y intéresser et en parler, nous étions très surpris avec Brian. C’était très enthousiasmant ! Puis quand la série télé est sortie…

Vous ne jouiez plus dans la même cour ?

Exactement. On ne s’y attendait vraiment pas.  

J’imagine que cela a dû être très excitant pour vous de voir un de vos personnages porté à l’écran.

Tout à fait.

Estimez-vous-qu’en tant que créateur, on a suffisamment mis en lumière votre travail ? Est-ce que le plus grand public était conscient que derrière le personnage, il y avait un artiste ?

Je pense oui. Nos noms sont cités au générique. La série Alias a visiblement servi de base principale pour l’adaptation. Je me souviens reconnaître le couloir qui mène au bureau de Jessica dans les deux premiers épisodes, c’était littéralement une retranscription à l’écran de mon dessin. Mais cela passait aussi par des petits détails : on retrouve le même tableau d’Egon Schiele que Jessica a dans sa chambre dans la série. Evidemment ils n’ont pas tout adapté à la page près, mais juste ce qu’il fallait pour retrouver la même ambiance que dans l’album.

En préparant cet entretien, je me suis demandé s’il fallait vraiment mentionner Jessica Jones. Vous êtes à l’origine d’autres créations originales, avez-vous ressenti le besoin de vous distancier de cette héroïne pour ne pas être réduit au rôle de co-créateur de Jessica Jones ?

Oh non pas du tout, j’en suis très fier ! Quand je me revois petit garçon, à dessiner et aimer profondément les comics, je n’aurais jamais imaginé devenir une fois adulte le co-créateur d’un personnage que beaucoup de personnes apprécient.


J’aimerais aborder un autre titre avec vous : Pearl. Pouvez-vous nous parler des origines de cette série ?  Il s’agit d’un des premiers projets de l’univers Jinxworld de Brian M. Bendis quand il est passé chez DC.

Brian voulait créer en collaboration différents projets et m’a demandé si j’avais des idées à lui proposer. J’ai donc réfléchi à ce que je voulais dessiner. J’aime beaucoup la culture japonaise et les tatouages. J’ai donc imaginé cette histoire au sujet d’une japonaise albinos qui serait tatoueuse. Etant donné l’état de sa peau, elle réalise ses tatouages sans encre. Aussi, quand elle s’énerve ou ressent une vive émotion, ses tatouages se remplissent de sang et deviennent visibles. J’ai eu cette idée grâce à mon fils aîné. Il est né avec quelques tâches de naissance que nous n’avions pas remarquées à l’époque. Ce n’est que lorsqu’il devenait agacé ou surexcité qu’elles devenaient visibles car elles se remplissaient de sang ! Elles disparaissaient ensuite une fois calmé. Cette idée m’a beaucoup intrigué. Ensuite je n’ai eu qu’à mentionner la présence de Yakuzas pour convaincre Brian ! [rires] Il s’est ensuite occupé d’imaginer tout l’univers autour de ces éléments.

Pour les tatouages de certains personnages, je crois me souvenir que vous aviez les conseils d’un vrai tatoueur ?

C’est exact, je lui ai demandé de dessiner les designs des tatouages. Je lui expliquais ce que je souhaitais et il réfléchissait à un motif comme si j’allais vraiment me le faire tatouer. Je lui disais par exemple : « Imagine une femme, qui fait partie du clan de la Grue. Elle doit avoir un tatouage qui fait référence au foyer, avec une grue. Ses tatouages doivent lui courir tout le long des bras jusqu’à son dos etc. »

Avez-vous également utilisé des références photographiques pour le personnage de Pearl ?

Tout à fait. J’ai trouvé un modèle que j’utilisais comme référence pour dessiner Pearl.

Est-ce un procédé que vous utilisez tout le temps ?

Oui car pour moi, l’aspect expressif dans un album est très important. C’est comme si vous réalisiez un film sur le papier. Je n’utilise pas toujours ces références précisément, mais elles me servent de point de départ auquel j’apporte des modifications au niveau des mouvements par exemple.

Entre les deux premiers volumes de Pearl et le troisième, il y a eu beaucoup de changements dans le paysage éditorial. A-t-il été compliqué de jongler entre les maisons d’éditions durant cette série ?

Pas vraiment non. Je ne pense pas que les difficultés seraient venues d’un quelconque changement de rédaction : nous avions notre histoire en tête, il a simplement fallu la faire dans deux endroits différents.

Je pensais par exemple au planning entre chaque numéro, si les droits étaient encore chez l’ancienne maison…

Non, tout s’est plutôt bien passé. D’ailleurs Dark Horse a republié les deux premiers volumes. Pour être honnête, je préférais le papier qu’ils utilisaient ! [rires]

Ce qui est plutôt bien car Dark Horse peut être connu pour produire des albums de moins bonne qualité.

C’était un vrai plus car cela permettait de mieux mettre en avant le travail sur les couleurs et correspondait davantage à mes choix artistiques.


J’ai pu voir les dessins originaux pour Pearl. Quand on les compare aux dessins terminés, on se rend compte qu’il y a eu beaucoup de changements. Utilisez-vous des outils numériques pour travailler ?

C’est le cas oui.

Selon vous quelle est la proportion dans votre travail entre le traditionnel et le numérique ?

Les planches originales ont été réalisées à la main. Elles ont ensuite été scannées, pour que je puisse les coloriser sur ordinateur. Au fil de la série, et ce pour des raisons de temps, j’ai réussi à reproduire sur Photoshop mes différents outils traditionnels pour qu’au final, je puisse travailler exclusivement sur ordinateur et tablette graphique vers la fin de la série.

Vous êtes donc passé au tout numérique ? Vous ne réalisez plus de travaux à la main ?

En ce qui concerne Pearl, j’ai travaillé avec les deux formats. En revanche pour Beneath, j’ai exclusivement travaillé via le numérique.

Est-ce que cela a été difficile de passer du dessin traditionnel au numérique ?

Pas vraiment non. Je réalise également des illustrations pour des jeux de rôle, ce qui me permet d’expérimenter des styles différents. Aussi, je me suis inspiré d’une de ces approches pour Beneath. Pour ce type de projet, je scanne bien souvent un dessin fait à la main pour le coloriser sur ordinateur. Encore une fois, j’ai réussi via Photoshop à paramétrer différents outils qui réussissent à imiter mon style traditionnel sur ordinateur. Mes dessins numériques ressemblent ainsi à mes travaux plus traditionnels. Une fois à l’aise avec ce procédé, une fois que le logiciel parvenait à vraiment bien reproduire mon style, cela m’a permis de gagner en rapidité.

L’inconvénient c’est que vous n’avez plus de planches originales !

C’est vrai, mais vous savez j’ai déjà des tonnes de dossiers remplis de planches originales chez moi ! Ce sera l’héritage de mes enfants mais je ne sais pas s’ils sauront quoi en faire…


Beneath est un projet que vous avez réalisé avec Steven S. DeKnight. Comment vous-êtes-vous rencontrés ?

Nous sommes rentrés en contact via une éditrice chez Comixology qui m’a approché. Je ne travaillais sur aucun projet à l’époque et n’avais jamais réalisé un comics d’horreur. J’ai donc sauté sur l’opportunité de travailler avec Steven. Je le connaissais de nom avec son travail sur quelques épisodes de la série Daredevil. Je crois qu’il s’agissait pour lui de sa première incursion dans le monde des comics. L’intrigue de Beneath m’a tout de suite intrigué, d’autant que le récit est centré sur les personnages, ce que j’apprécie beaucoup. Vous devez travailler les interactions entre les personnages, leurs expressions… Tout ce que j’aime faire ! J’ai donc immédiatement sauté sur l’occasion.

Vous évoquiez dans une récente interview le design de la créature. Vous n’aviez jamais réalisé de comics horrifique avant celui-ci.

C’est bien ça.

A-t-il été difficile de trouver le design du monstre ? Comment le rendre effrayant sur le papier ?

Steven m’a donné plusieurs pistes très intéressantes pour m’aider à trouver le design du monstre. Certaines idées auraient très bien fonctionné pour un film, mais cela aurait très difficile pour moi de les dessiner. Je ne suis pas un grand amateur de films d’horreur…

Honte sur vous !

[rires] Je me suis pas mal inspiré d’Alien ou de Predator. Je n’ai pas cherché à piocher dans des œuvres qui m’étaient inconnues, j’ai préféré m’inspirer de ce que j’avais déjà vu.

Corrigez-moi si je me trompe mais à l’heure actuelle il n’y a pas de version physique de prévue pour Beneath ?

Une édition physique est prévue en juillet chez Mad Cave.

Très bien. Vous mentionniez un peu plus tôt l’opportunité que vous avez eu de travailler avec Steven. Comment choisissez-vous vos projets ? Etes-vous libre à un moment donné et vous souhaitez travailler avec quelqu’un en particulier ? Demandez-vous à travailler sur des projets spécifiques ?

Eh bien aujourd’hui ce sont plus les projets qui viennent à moi !

J’imagine que beaucoup souhaitent travailler avec vous !

Certains oui… [rires] Vous savez j’ai déjà travaillé chez Marvel et DC

Et cela ne vous intéresse plus ?

Ce n’est plus ce que j’ai envie de faire non. J’apprécie le fait de ne plus avoir des deadlines horribles à respecter ! J’ai une vie maintenant à côté ! Dorénavant quand je me lance dans un nouveau projet, j’arrive à m’organiser pour pouvoir faire d’autres choses à côté. J’ai déjà investi tant d’heures dans mes anciens travaux… Et vous savez, les créateurs.trices sont au centre des projets de nos jours. Je peux être co-créateur aujourd’hui et si jamais un de mes projets devient un film ou quoi que ce soit, j’ai mon mot à dire.

Pearl ne devait pas être adapté en série ?

Pas encore non.

J’ai cru comprendre que plusieurs séries de Brian M. Bendis avaient été optionnées.

Rien n’a encore abouti je pense. Il faut que la bonne opportunité se présente.

J’imagine que vous adoreriez voir l’un de vos albums adapté ?

J’adorerais voir Pearl adapté en série ! L’ambiance de l’album a par ailleurs beaucoup été influencée par John Wick. D’autant que le personnage de Pearl est une jeune fille, il y a tout un public de jeunes adultes qui pourrait s’y intéresser.

Ma dernière question sera plutôt large mais êtes-vous inquiet de l’intelligence artificielle ?

Non car je ne pense que quelqu’un aille un jour taper mon nom dans une requête de type « Je veux un dessin qui ressemble au style de Michael Gaydos » ! En ce qui me concerne, je ne m’inquiète pas trop. Cela dit, je prend très au sérieux cette question car beaucoup de personnes risquent de perdre leur travail. Je pense aux artistes de couvertures par exemple, et plus généralement les illustrateurs risquent de perdre leur boulot.

L’illustration est donc plus en péril que les comics ?

L’art séquentiel est quelque chose de très difficile. Il faut avoir en tête l’agencement des cases, leur interaction, comment tout cela s’inscrit au sein des pages jusqu’à la fin de l’album. C’est quelque chose qu’un ordinateur ne peut pas faire, en tout cas pas encore. Mais je ne pense pas qu’un ordinateur puisse retranscrire le caractère profondément humain d’une expression que j’essaie de reproduire. Un ordinateur ne ressent rien. Quand je travaille sur un personnage, je réfléchis également aux dialogues qui l’accompagneront et comment moi je réagirais en délivrant ce dialogue : comment j’inclinerais la tête, comment je plisserais les yeux etc. Je me trompe peut-être mais je ne pense pas qu’un ordinateur soit capable de reproduire ça.

D’autant que dans Alias, vous n’hésitez pas à par exemple utiliser 5 cases remplies de dialogues ! C’est le genre de rythme qu’un ordinateur ne pourrait pas reproduire.

Tout à fait. Il y a tant de manières créatives de découper une page. L’IA ne pourra apprendre à faire ça qu’en analysant ce qui a déjà été fait. Et sur ce principe, je ne pense pas qu’il faille trop s’en inquiéter pour l’instant, mais qui sait !

Nous en reparlerons dans cinq ans ?

Je n’espère pas ! Je n’ai pas encore vu de dessin réalisé par IA qui soit capable de rivaliser avec des artistes que j’apprécie. J’aime Egon Schiele et des personnes ont essayé de reproduire ses travaux via IA mais les résultats ne ressemblent pas du tout à son travail. Je demande à voir une IA capable de réaliser un dessin, de tracer ses lignes et réaliser une illustration.

Que peut-on attendre de votre part à l’avenir ?

Je travaille sur un projet dont je ne peux pas encore parler ! Je devrais également travailler de nouveau avec Brian à l’avenir sur quelque chose de complètement différent. Mais dans les deux cas, chaque projet comporte une héroïne… Un peu comme tout mes projets en fait ! [rires]

Merci beaucoup pour le temps que vous nous avez accordé Michael.

Merci à vous.

Arno Kikoo
est sur twitter
à lire également

Michael Gaydos, Wes Craig et Elsa Charretier (!) parmi les nombreux invités comics de FACTS 2025

Actu Vf
En attendant de savoir si Comic Con France compte inviter quelqu'un pour tenir compagnie à Mike Grell, il est un salon en Belgique qui ...
Commentaires (0)
Vous devez être connecté pour participer