Les différentes capitaineries de la fédération Image Comics enchaînent les annonces de nouvelles créations originales pour cette année. Dans la foulée de Skybound Entertainment, le label Syzygy, monté par Ashley Wood et Chris Ryall, accueillera bientôt un titre supplémentaire à empiler au-dessus des autres. Cette fois, le projet s'appelle Self Help, et se présente comme un néo-noir sur fond de comédie dégingandée. A savoir : un chauffeur VTC qui ressemble comme deux gouttes d'eau à une célébrité des médias se retrouve embarqué dans une affaire sordide, à base de gangsters finnois et de suprématistes blancs. Pensez Big Lebowski, Fletch ou Kiss Kiss Bang Bang pour le comparatif obligatoire.
Uber Man
Le titre est une création du romancier Jesse Kellerman, un écrivain (et fils d'écrivains) spécialiste des romans d'enquête, connu aux Etats-Unis pour les séries littéraires The Golem et Clay Edison. Cette fois accompagné par le scénariste Owen King (Sleeping Beauties) et l'artiste Marianna Ignazzi (Buffy), Kellerman explore sa zone de confort en allant chercher dans les codes classiques du héros malchanceux, du loser magnifique au mauvais endroit au mauvais moment. Un genre à part entière dans la fiction des détectives en imper', comme si Philip Marlowe avait semé derrière lui toute une tripotée d'enfants illégitimes, vaguement maladroits, qui vont du héros de Inherent Vice à celui de Under the Silver Lake.
Dès le synopsis, on ne s'y trompe pas :
"Le héros de Self Help, Jerry Hauser est chauffeur VTC qui n'a pas eu beaucoup de chance dans la vie. Son existence se résume à pas grand chose… et surtout, à chaque course, quelqu'un est toujours là pour lui rappeler à quel point il ressemble au gourou richissime Darren Hart, un champion du bien être et une célébrité américaine connue de tout le monde. Et puis, un jour, Jerry va finir par se voir offrir la chance de sa vie... laquelle, s'il ne fait pas attention, pourrait se révéler plus courte que prévu. Bienvenue dans les allées sombres du crime, du pulp, joyeusement violent ou violemment joyeux.
À partir de ce point de départ, l'histoire avance à grande vitesse, avec un sérieux nombre de morts au kilomètre. Jerry va se faire passer pour Darren Hart, en utilisant enfin leur ressemblance commune à son avantage, et va devoir se battre pour garder le contrôle, se savater avec des gangsters européens (à qui Darren devait de l'argent), gérer Cassandra (l'assistante manipulatrice de Darren) et renouer sa relation avec son ex-femme Michelle et sa fille Amelia. Ah, et il devra aussi esquiver les suprémacistes blancs qui sont à ses trousses, et qui le prennent pour un certain... Danny McLure. Tout ça en s'assurant une note de 5 étoiles sur l'appli' Dryvyr."
En un mot : de l'action, du gag, des rebondissements. Ce qui fait, en définitive, trois mots. Six en comptant les articles définis. Si le projet se distingue des autres titres de la ligne Syzygy, généralement assez proches des sensibilités artistiques de son cofondateur Ashley Wood, la présence de Jesse Kellerman est peut-être à voir comme un indice dans cette optique de rapprocher comics et littérature (de la même façon, l'enseigne avait aussi développé une adaptation d'une nouvelle de Joe Hill, Rain, confiée à l'artiste Zoe Thorogood). A voir, mais si vous êtes clients des productions Brubaker ou Zdarsky, il n'est pas impossible que le projet vaudra le coup d'oeil.
Self Help #1 est attendu pour le 19 juin 2024, avec des couvertures signées Marianna Ignazzi, Stephen Byrne, Steven Russell Black et puis, bien sûr, Ashley Wood.
