Krypto et ses potes les toutous se rapprochent sereinement des 140 millions de dollars. Le film de Jared Stern, sorti en salles à la fin du mois de juillet, cumule pour le moment un score assez modeste : 138 millions au bout de quatre semaines, malgré une présence sur 70 territoires et l'apport publicitaire de quelques vedettes venues prêter leurs voix aux animaux de compagnie de la Justice League. Il est assez peu probable que Krypto et les Super-Animaux (DC League of Super Pets) ira beaucoup plus loin que la somme symbolique des 150 millions, prochaine cible à atteindre pour ses dernières semaines d'activité en salles.
The Power of the Dog
Proportionnellement, et dans un contexte d'incertitudes vis-à-vis de la fréquentation des cinémas - avec des chiffres en trompe l'oeil, tirés vers les haut par des épiphénomènes précis (
Top Gun : Maverick,
Spider-Man : No Way Home) - le film
Krypto et les Super-Animaux est tout de même rentable à l'échelle de son budget de production, fixé à 90 millions de dollars. Cette petite comédie animée est aussi un succès localisé aux Etats-Unis, avec 74 millions sur ce seul territoire contre 64 millions à l'international. La France représente un peu moins du dixième de cet ensemble avec des entrées mesurées à environ 6 millions de brouzoufs. A croire
que Soprano et Muriel Robin ne font plus recettes. Rendez-vous compte. Tout fout le camp.
Problème, il va s'avérer difficile de trouver un point de comparaison pertinent pour mesurer le succès de Krypto et les Super-Animaux. Production familiale alignée sur une catégorie très précise du marché de l'animation grand public (à savoir, les animaux doués de la parole, un genre à part entière), celle-ci profite tout de même de la licence DC Entertainment et aurait donc été susceptible de parler à un public plus large que les créations originales de cette catégorie. Pour mieux se rendre compte, le cas du film The LEGO Batman, basé sur un scénario du même Jared Stern, témoigne d'un certain écart : en bout de ligne, le chevalier noir des briques jaunes avait effectivement rapporté 311 millions de dollars. Une somme que Krypto et les Super-Animaux ne parviendra vraisemblablement pas à égaler. Evidemment, le marché du cinéma s'est considérablement transformé en l'espace de seulement cinq ans, et les licences LEGO et Batman sont à elles-seules suffisamment populaires pour considérer que la comparaison s'arrête à certains éléments de contexte.
A titre d'exemple alternatif, le film Volt (2008), une création originale de Walt Disney Pictures commercialisée sur un présupposé relativement similaire, avait terminé sa course aux alentours de 309 millions de dollars. Evolution du marché, désertion des salles de cinéma par le public des familles nombreuses heureuses de quitter les grandes villes au coeur de l'été, incompatibilité vis-à-vis du produit proposé par Warner Bros. ? Une chose est sûre, le film ne sera pas considéré comme un échec financier, à défaut d'avoir su égaler les montants de certains de ses prédécesseurs. Pas plus qu'un échec critique d'ailleurs. Détail important au moment Krypto et ses potes les toutous s'apprêtent à faire leurs débuts sur le marché de la vidéo, où le public des téléphiles se laissera peut-être plus facilement séduire une fois ramené dans son canapé.