S'il est encore trop tôt pour mettre la main sur les premiers rendu d'audimat de la première saison de The Sandman, la couverture médiatique et le bruit glané sur les réseaux sociaux tendent à laisser penser que le projet est, pour le moment, un petit succès. Netflix a fait le travail de mise en avant, et les rédactions spécialisées ont fait le reste. Pour l'heure, le projet démarre sur un accueil critique généralement favorable, et le public commence déjà à fabriquer de premiers memes - un signe de bonne santé pour n'importe quel produit grand public.
De quoi rassurer sur la pérennité du projet
Et si Netflix nous a aussi habitués à tuer dans l'oeuf d'excellents produits, au regard de leur grille absurde de critères de sélection sur la durée, on sait déjà qu'une saison 2 est au programme, actuellement en cours d'écriture. Neil Gaiman, créateur des comics, producteur et chef d'orchestre sur l'adaptation, a eu l'occasion de s'entretenir avec la rédaction de Variety en compagnie d'Allan Heinberg, showrunner officiel sur la série. Quant vint le moment d'évoquer leurs envies pour la suite, voilà ce que l'un et l'autre ont laissé échapper.
"Et bien, nous avons couvert 400 pages d'un arc de 3000 pages dans les dix premiers épisodes. Donc faites le calcul. En revanche, une autre réponse serait : jusqu'où va la ficelle une fois qu'on a commencé à tirer dessus ? Nous savons que nous aimerions faire certaines choses, dans un monde idéal, à partir du moment où le public répond présent, où les gens répondent à l'appel, où les gens nous encouragent, à commencer par raconter l'histoire complète de Sandman jusqu'à The Wake (ndlr : l'arc de clôture des comics). Et ensuite nous aimerions faire Sandman : Overture (ndlr : un arc situé chronologiquement en amont de The Sandman #1, mais réalisé bien plus tard par l'artiste J.H. Williams III), et peut-être quelque part entre les deux, sous la forme d'un épisode spécial ou quelque chose dans le genre, faire des choses comme The Dream Hunters (ndlr : un novella illustré basé sur une légende japonaise, adapté en comics plus tard). Nous pouvons aussi insérer ici ou là des histoires venues de Endless Nights (ndlr : une anthologie sur les Endless publiée séparément). Ce qui est agréable, c'est que nous avons l'ensemble du corpus Sandman avec lequel nous pouvons composer.
Il y a aussi les mini-séries consacrées à Death. Cela pourrait être formidable de les utiliser comme une histoire développée en parallèle. En plus de ça, beaucoup de gens qui ont été jusqu'au troisième épisode nous ont suggéré, dans les six derniers mois, la possibilité de faire une série sur Johanna Constantine avec Jenna Coleman. C'est évidemment une vedette et tout le monde a envie de la voir affronter des démons et détruire la vie des gens. Cette idée existe aussi. Mais nous pourrions continuer à énumérer pendant très, très longtemps."
Notez tout de même que la dernière idée évoquée risquerait de se confronter au projet de série Constantine actuellement en développement dans les studios Bad Robot à destination de la future plateforme jointe HBO Max/Discovery+. Il paraît peu probable que Netflix parviendra à négocier un espace de liberté pour développer un produit concurrent, attendu que l'enseigne ne peut utiliser les personnages de The Sandman (des propriétés DC Comics, donc) que grâce à un accord passé avec Warner Bros. Television, et donc, avec l'aval de l'étage du dessus. Puis du dessus, du dessus, etc.
L'existence de The Sandman constitue déjà une anomalie, attendu que la série n'a été développée pour Netflix que parce que les budgets auraient été trop importants à assumer par WB Television en solitaire. Cela ne signifie pas pour autant que Warner Bros., qui reste un acteur majeur dans la guerre du streaming actuellement en cours depuis quelques années, aurait un intérêt à laisser ce partenaire occasionnel développer l'univers de Morphée et de ses copains sur de futurs projets. Ou pas si ceux-là entrent en conflit avec les plans de développement de leur propre plateforme. Fans de Jenna Coleman, il ne vous reste donc plus qu'une chose à faire : rêvez.