Dans le cadre des affrontements se tenant quotidiennement pour le contrôle des foyers, Warner Bros. Discovery opère un repli tactique. Le lancement de la plateforme HBO Max dans les différents pays d'Europe où celle-ci n'était pas encore implantée est remis à plus tard. A plus loin, le temps que le groupe fasse un peu de ménage, au sortir du fastidieux processus de fusion entre les antennes WarnerMedia et Discovery Inc.. Pour l'heure, l'horizon de déploiement, prévu au départ pour le début d'année 2023, est reporté jusqu'à nouvel ordre.
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Dans un article publié sur le site
TBVision, les pontes du groupe citent nominativement le marché français, en expliquant que celui-ci serait "
un territoire important sur le plan stratégique" et que le timing de lancement sera annoncé "
en temps et en heure". En somme, pour le moment, notre localité en particulier semble le plus éloignée des priorités d'installation de
HBO Max (
ou "Warner Discovery+", "HBO Discovery Max" ou autre nominatif curieux sorti de la fusion) en Europe. En parallèle, la même source officielle explique que la plateforme
Discovery+, qui centralise les programmes des chaînes du groupe
Discovery, continuera à se propager à travers les différents territoires du continent.
Cette autre antenne de SVOD, plus minoritaire, ne pose pas de réel enjeu de concurrence vis-à-vis de Netflix, Disney+ ou Prime Video au vu de sa base essentiellement documentaire - ou de sa quantité d'abonnés largement plus faible que les mastodontes du secteur, 22 millions seulement. La théorie en vigueur serait que Discovery+ n'aura aucun mal à évoluer vers une plateforme fusionnée avec le futur successeur de HBO Max pour les territoires que cela concerne.
Pour expliquer cette décision, Warner Bros. Discovery affirme publiquement que l'enjeu serait de solidifier les acquis récents : "nous ne nous lancerons pas sur de nouveaux territoires pour le moment, nous n'irons pas chercher de manière agressive à augmenter notre panel d'abonnés tant que nous nous concentrons sur l'objectif numéro un, réunir ces deux produits en un seul." Récemment, Discovery+ se lançait sur les territoires de l'Allemagne et de l'Autriche. En parallèle, le groupe a également mis un coup d'arrêt aux différentes productions tournées en local dans les différents pays d'Europe où la plateforme HBO Max était déjà installée. Là-encore, jusqu'à nouvel ordre. On peut imaginer que la tactique participe aussi de la même politique d'économie (chiffrée à 3 milliards de dollars) commandée par le président de Warner Bros. Discovery, David Zaslav, depuis le rachat.
De son côté, Numerama estime que la prudence de la holding s'explique aussi par les récents soubresauts du marché de la SVOD. Notamment pour Netflix, en difficulté face à la grogne de ses abonnés sur les hausses de prix et les annulations de produits destinés à des niches fidèles, tandis que la France anticipe ces transitions futures avec les offres Salto, OCS ou Canal+ (ou même Toonami). Les uns et les autres peuvent au passage souffler : les différentes exclusivités HBO Max vont continuer de se répartir entre les uns et les autres en attendant que la plateforme foule pour de bon le sol français. Pour rappel, la plateforme de WarnerMedia reste disponible en Bosnie, Bulgarie, Croatie, Danemark, Espagne, Finlande, Hongrie, Moldavie, Monténégro, Pays-Bas, la Pologne, Portugal, République Tchèque, Norvège, Roumanie, Serbie, Slovaquie, Slovénie et en Suède, mais pas sur d'autres marchés plus importants d'Europe de l'Ouest, France, Royaume-Uni, Allemagne et Italie.