Avec le Festival International de la Bande Dessinée sortait cette semaine la traditionnelle étude de GFK commandée par Livres Hebdo pour le faire le point sur l'état de santé du marché du livre - et par extension, donc, de la bande dessinée. L'année 2020 a été particulièrement compliquée du fait des deux confinements imposés avec la pandémie de coronavirus. Malgré tout, le secteur s'en sort plutôt bien, et en ce qui concerne les comics, le constat est très rapide : malgré une légère croissance, il s'agit toujours d'un marche de niche. Et bien de niche.
En 2020, la BD a représenté tous genres confondus un achat sur cinq de livres en librairie. Mais lorsqu'on regarde dans le détails du rapport donné par Livres Hebdo, on s'aperçoit que le comics reste le marché le plus petit sur le secteur de la BD. Malgré tout, et malgré 2020, les ventes en volumes ont pu progresser de 6% par rapport à 2019. Le total des ventes est de de 3,18 M d'albums (et Softcovers, et offres à bas prix - voir cet article) sur le total des 53 M achetés en France l'an passé, ce qui représente là 6% du marché total.
Ce chiffre est le même que celui qui était affiché lors du bilan 2019, et l'on pourrait donc croire qu'il n'y a pas de progressions. Elle a bien eu lieu en termes de nombre de ventes (+6%), mais comme tout le secteur de la BD est à la hausse, cela ne se retrouve pas dans les pourcentages globaux sur le marché. Et donc : les comics progressent doucement, mais restent cantonnés à un marché de niche, encore et toujours, malgré les jolies poussées que peuvent apporter certaines séries (The Umbrella Academy, Locke & Key ou The Boys), et ce malgré la présence toujours très forte des super-héros de comics dans tous les autres secteurs culturels.
On notera par ailleurs, comme l'an passé, l'absence totale de comics dans le classement des 50 meilleures ventes de BD donné par Livres Hebdo et GFK. Seul Walking Dead se hissait assez haut pour y figurer auparavant, et même le carton d'Il Faut Flinguer Ramirez Tome 2 (50k exemplaires revendiqués par Glénat) n'ont pas suffit à le faire rentrer dans le Top (alors oui, ce n'est pas du "comics" à 100%, mais on s'en rapproche. D'ailleurs, concernant notre classement à ce lien, Ramirez serait en première place si nous l'avions inclus en premier lieu).
Pas de constat forcément négatif à se faire mais la question d'attirer un public plus large vers le secteur - dont la production indé', notamment, peut certainement attirer les lectorats des autres genres de BD - se fait toujours plus pressante. On a vu pas mal de maisons d'éditions varier leurs formats, ou rapatrier des bouquins en dehors du segment "comics" pour réussir à attirer l'attention - et à notre avis, ce genre d'initiative devrait se multiplier dans les années à venir.