A quelques semaines de la fin d'année, les éditeurs de comics poursuivent inlassablement leurs publications dans l'espoir de vous faire vivre quelques minutes de plaisir par la lecture - qui se transformeront en espèce sonnantes et trébuchantes de leur côté (et pour les auteurs aussi). Par manque de temps nous avons dû faire une petite pause la semaine dernière, mais la Checklist Comics est de retour, comme toujours, pour faire le point sur les sorties à surveiller, à suivre, qui pourraient vous intéresser (rayez la mention inutile), avec une chronique essentiellement VO puisque nos chers éditeurs VF sont déjà en vacances !
Comme toujours, n'hésitez pas à nous signaler dans l'espace commentaire si telle ou telle lecture est selon vous manquante de la Checklist, afin d'en faire profiter tout le monde !
Comme de par hasard, la sortie du film Aquaman coïncide avec l'arrivée d'une nouvelle équipe créative sur la série en comics éponyme. C'est fou. Le titre a connu pendant les deux ans et demi du Rebirth un run de qualité plutôt satisfaisante par Dan Abnett, et après avoir été pris dans les eaux du crossover Drowned Earth, Arthur Curry est laissé amnésique. De quoi reprendre les choses "à zéro" pour Kelly Sue DeConnick (Bitch Planet, Captain Marvel, Pretty Deadly) qui sera accompagnée aux dessins d'un Robson Rocha a priori en bonne forme. A tester pour voir ce que cette nouvelle direction donnera.
Autre sortie de taille à retrouver maintenant du côté d'Image Comics, avec la nouvelle série de Andy Diggle (The Losers, Green Arrow : Year One), qui s'associera au dessinateur Alessandro Vitti, dont on se rappelle du style viscéral sur Red Lanterns ou Suiciders : Kings of HelL.A.. Le projet paraît sous le label Skybound de Robert Kirkman et se veut être un titre de hard science-fiction. Le programme Hardcore désigne des soldats capables de pirater à distance le corps de n'importe quelle personne, dans le but d'accomplir des missions on ne peut plus dangereuses. Du jour au lendemain, le meilleur agent du programme devient la cible de l'industrie qui pilote ledit programme, et il faudra qu'il parvienne à se défaire de ses anciens collègues devenus nouveaux ennemis.
Après la conclusion haletante d'il y a deux semaines, vous pensiez que Tom King allait reprendre le cours de son histoire ? Que nenni. Avec comme artiste invité Travis Moore, il s'agira ici d'une histoire d'entre deux, qui s'intéressera à l'inquiétant Matthew, ce gamin qui rêverait d'être Bruce Wayne, jusqu'à revivre la sordide histoire de son enfance. La dernière fois que nous le voyons, c'était dans Batman #38, et nous allons en apprendre un peu plus sur lui à présent, puisqu'il s'agit vraisemblablement d'une pièce dans un puzzle de grand ensemble. Une nouvelle pierre charge de nous montrer la folie de cet enfant - avec le style assez réaliste de Moore pour vous faire froid dans le dos.
La mini-série Killmonger poursuit rapidement sa publication, au même rythme que le titre dans ses planches intérieures, qui ne perd pas son temps pour conter comment Erik Killmonger est devenu ce mercenaire hyper efficace. Dans une quête de revanche, ce dernier a rencontré quelques personnages à la solde du Kingpin et c'est pour lui qu'il va devoir se mettre à travailler pour mener à bien sa mission. Efficace, le script de Bryan E. Hill est magnifié par Juan Ferreyra, toujours très doué dans sa mise en scène, et qui varie l'utilisation des aquarelles et du numérique pour proposer de multiples ambiances, avec quelques passages très graphiques. Du solide, qu'on vous recommande d'essayer.
On continue de se faire plaisir chez Image Comics avec la série Burnouts de Dennis Culver et notre ami Geoffo. Le troisième numéro opérait un switch d'ambiance, avec une première partie toujours du côté de la comédie de science-fiction, et une seconde moitié un poil plus sérieuse, avec une certaine montée de tension. Andy et ses potes sont en cellule de dégrisement, et à mesure que leur état second s'amenuise, ils ne sont plus capables de voir les aliens autour d'eux. Quelqu'un est en train d'être possédé, mais qui ? On s'attache rapidement à cette intrigue, aux personnages hauts en couleurs, avec une histoire qui intrigue, et un dessin toujours très dynamique, et qui se démarque dans le reste de la production indé'.
Que diriez-vous d'aller faire un tour du côté d'Archie Comics ? Une nouvelle série Betty & Veronica est en effet de sortie cette semaine, pour qui se passionne pour les éternelles amies de Riverdale (qui se prennent des fois la tête également). Mais le titre de Jamie L. Rotante ne se contente pas de que prendre un nouveau départ, parce qu'après des années au lycée, il est temps de passer à l'étape supérieure - et voir si les deux jeunes femmes vont s'habituer à leur changement de mode de vie. Toujours young adult dans l'esprit et dans le style graphique, Betty & Veronica devra convaincre avec cette direction, pour qui se passionne pour le Archie moderne.
De tous les titres sortis au sein du Jinxworld récent de Brian M. Bendis, c'est Cover qui reste la valeur la plus sûre. Mise en abyme du monde des comics et des conventions, en imaginant que les artistes sont aussi utilisés comme agents par des services d'espionnage, le titre est rafraîchissant à la fois dans sa proposition scénaristique, que dans le regard sur une industrie qu'on connaît bien que propose Bendis. En outre, David Mack fait preuve à la fois de superbe et d'économie avec un style paint qui sait varier au fil des planches. Notre protagoniste, Max, a désormais rempli sa première mission sans trop s'en rendre compte, et sa vie est en train de basculer. Vers quels horizons ? On vous invite à rattraper le titre si ce n'est pas encore fait pour le savoir !
Comme le veut la tradition désormais, Grant Morrison s'en revient avec un nouveau one-shot destiné à son personnage de Klaus, réappropriation du mythe du Père Noël qui a par ailleurs fait ses débuts il y a peu en VF chez Glénat Comics. Au programme de cette nouvelle aventure toujours illustrée par Dan Mora, un Klaus qui va aller à l'encontre de nombreuses créatures issues de la mythologie nordique, et qui ne lui veulent pas forcément du bien. Pour les amateurs de ce Morrison accessible, avec un titre qui s'annonce un peu moins méta sur l'historique du Père Noël - mais on ne peut pas tout avoir en même temps !