Alors que son quatrième numéro vient d'être publié, la mini-série Border Town ne verra pas sa conclusion éditée. DC Comics a en effet annoncé l'annulation du titre, ainsi que la possibilité de renvoyer les quatre premiers numéros, suite à une lourde affaire de harcèlement et d'agressions sexuelles.
Autrefois employée dans un comic-shop, la designer Cynthia Naugle publiait il y a deux jours un long article détaillant une relation sordide avec son ancien directeur marketing, à présent auteur de comics, Eric Esquivel. Sans rentrer dans les détails (le tout est consultable à ce lien), le récit est particulièrement édifiant, et a entraîné des réactions immédiates.
These are a few of the women that have experienced abuse, manipulation, or inappropriate behavior from X.
— Cynthia Naugle (@TenTimesATiger) 14 décembre 2018
This does NOT include the many private messages I’ve received.
From what I’ve been told there’s more than this. pic.twitter.com/VqY43UUAVk
A l'heure où #MeToo aura permis à la parole des femmes de se libérer, ce sont des multiples témoignages, également à charge du comportement du scénariste, qui sont arrivés, preuve que le cas de Cynthia Naugle n'était visiblement pas isolé. En conséquence de quoi, le dessinateur Ramon Villalobos et la coloriste Tamra Bonvillain auront tous les deux décider de quitter la série. De leurs déclarations, une enquête interne était en cours chez DC Comics et quelques "soucis" avaient déjà été rapportés précédemment, mais l'équipe artistique aura préféré ne pas attendre une décision de l'éditeur pour se détacher du scénariste et de leur travail commun.
2 days ago, I was first made aware of the experiences shared by Cynthia Naugle about her relationship with Border Town writer Eric Esquivel. The way he treated her was disgusting and inexcusable, and issue 5 is my last issue working on Border Town.
— Tamra Bonvillain (@TBonvillain) 13 décembre 2018
a few thoughts pic.twitter.com/mh1olhWvmr
— Mr. Vertigo Comics (@RamonVillalobos) 13 décembre 2018
Contrairement à ce que l'éditeur à deux lettres avait fait du cas d'Eddie Berganza (il aura fallu dix ans de témoignages avant que DC ne le licencie), DC a ici été bien plus rapide à réagir, avec donc l'annulation de la série - et l'on suppose une rupture de contrat à venir pour Eric Esquivel.
Ne reste qu'à espérer que ce genre de comportement ne se reproduise plus dans l'industrie des comics et ailleurs, et que Villalobos et Bonvillain, qui effectuaient un bon travail sur Border Town, retrouveront un titre sur lequel oeuvrer rapidement.
