Vous ne vous en rendez pas forcément compte, mais l'année passe à une vitesse folle et nous arrivons déjà à la fin du troisième mois des publications cuvée 2018. Et cette dernière n'est pas prête de tarir avec, comme toujours, une quantité incroyable de séries à retrouver en VO, que ce soit du côté des super-héros ou des titres indé (et tout ce qu'il y a entre les deux).
Ni une ni deux, notre Checklist se pare donc de ses plus beaux habits pour faire le tour des sorties de la semaine et vous proposer une sélection maison des titres qui devraient le plus attirer votre attention. Ici en revanche, les absents n'ont pas forcément tort et on vous invite donc à nous faire part de vos propres lectures attendues cette semaine !
Petit à petit, tous les héros de l'univers Valiant connaissent un relaunch et l'année 2018 marquera le retour en grandes pompes de Shadowman dans le giron du troisième plus grand univers super-héroïque existant. Aux commandes, on retrouve Andy Diggle (Green Arrow : Year One, The Losers) qui va apporter une nouvelle direction à Jack Boniface. C'est en tout cas la déclaration d'intention, soutenue avec Stephen Segovia aux dessins. On espère que cette nouvelle série sera aussi profitable au héros que ne l'ont été les récents relaunchs de X-O et Ninja-K.
Autre numéro anniversaire cette semaine, quoiqu'on y accordera plus ou moins de crédibilité avec cette numérotation Legacy made in Marvel. Mais l'intention est quand même là avec un numéro extra-large proposé par Charles Soule, en très bonne forme sur le personnage depuis pas mal de numéros. L'arc démarré avec le faux relaunch Legacy, "Mayor Fisk", qui a vu Matt Murdock faire alliance avec Wilson Fisk, devenu Maire de New-York, tout en continuant de le combattre (ainsi que tout le système) en Daredevil, prendra fin ici. Avec une grosse équipe créative en renfort, on espère que le tout restera cohérent pour ne pas gâcher le gateau d'anniversaire.
Avec un rythme de publication désormais devenu bi-mestriel, chaque numéro de Doomsday Clock se fera longuement attendre, et constitue un petit événement à sa sortie. Nous avions laissé nos héros de l'univers Watchmen découvrir ceux de l'univers DC - des rencontres qui se sont plutôt mal passées dans l'ensemble, et il nous tarde de voir si Johns va accélérer un peu les choses dans cette quête désespérée pour retrouver Dr. Manhattan. On s'attend également à ce que les clins d'oeil à l'oeuvre de Moore et Gibbons soient toujours présents plus ou moins subtilement, et pour la performance de Frank, tout comme l'importance de Doomsday Clock pour le futur de DC, le numéro est à ne pas manquer, quoi qu'on puisse ensuite en penser de sa qualité.
Dans cette section, on aime bien vous mettre en avant les nouveautés qui ont su nous conquir dès le premier numéro. C'est le cas de The Beef, ré-imagination de la classique origin story du super-héros ancrée dans un contexte et un propos plus qu'acide sur le problème de l'agriculture et élevage industriel. Un comic book conscient, engagé, provocateur (oserait-on dire vegan ?), et qui fait le plus grand bien dans le paysage indé. Le trait est très marqué également, et il faudra passer un cap certainement pour vous laisser séduire, mais on vous le dit : de la came de cette qualité, ça se savoure !
On pourra débattre de la notion de "valeur sûre", je vous l'accorde, mais difficile de passer à côté de la conclusion de Metal cette semaine. L'event, si on compte ses prologues, se sera étalé sur dix mois, et il nous tarde de voir comment Snyder va conclure son histoire, passée à peu près par tous les recoins possibles de l'univers (enfin, du Multivers) DC avec une énergie à mettre en parallèle d'un manque certain de retenue, parce que c'est ça, l'esprit rock'n roll. On sait d'avance que l'ensemble ne doit mener qu'au prochain évènement éditorial de DC, aussi c'est la qualité de cette transition et comment l'auteur et Capullo vont régler tout ce qu'ils ont laissé en suspend en une quarantaine de pages qui nous intéresse.
Promis, on ne va pas vous mettre Days of Hate chaque mois dans cette rubrique (encore que, ce serait une chouette option de facilité), mais le titre d'Ales Kot est non seulement bon, il nous semble toujours aussi important dans son discours. Parce qu'il faut en effet dans les comics un lot de pur divertissement, mais que la pop-culture se prend aussi au sérieux, et que des oeuvres comme Days of Hate on tout à gagner à être lues par un maximum de monde. L'Amérique dépeinte par l'auteur est en réflexion avec celle, bien actuelle, de Trump, où les tensions entre personnes sont poussées à leur paroxysme, où le terrorisme devient mesure nécessaire pour faire entendre un discours de tolérance. Bref, "ça fait réfléchir" comme dirait l'autre, et c'est un essentiel à retrouver actuellement chez Image Comics.
Après le crossover Milk Wars, l'heure est au relaunch du côté de DC's Young Animal, et Mother Panic ne fera pas exception. Violet Paige est de retour dans une Gotham City transformée, dans laquelle Batman a disparu depuis dix ans. Et la ville maudite aura bien besoin de sa justicière au langage fleuri pour retrouver un peu d'espoir. L'équipe change un peu : si Jody House reste comme toujours au scénario, avec Ibrahim Moustafa (Doctor Fate, Savage Things) au dessin. Nous sommes curieux !
Je vous parlais un peu plus tôt de comic books engagés versus l'entertainment, et dans ce cas on est clairement dans le second cas. Preuve est qu'il fait bon se divertir quand la chose est bien faite, et si on n'en attendait vraiment rien d'une mini-série consacrée à Lockjaw, la proposition de Daniel Kibblesmith s'avère franchement plaisante (et puis, ce n'est que pour quatre numéros). Entre attaques de hamster aliens en vaisseaux spatial et autres joyeusetés, la proposition fonctionne, et les dessins de Carlos Villa participent à l'ambiance humoristique. On dit : et pourquoi pas ?
Si vous appréciez la mini-série Doctor Strange : Damnation, alors peut-être aurez vous envie d'aller découvrir ce one-shot qui lui sert de tie-in. Le principe est assez explicite : Mephisto, qui est au coeur des attentions dans le titre principal, va se fritter contre Johny Blaze, et le confronter à toutes sortes de souffrances diverses et variées. On suppose que l'ensemble ne sera, certes, pas indispensable (d'aucuns parmi mes collègues diraient "inconséquent"), mais la présence de Phil Noto aux dessins confère à ce numéro un petit argument de vente.
A ses débuts en single, la proposition de The Realm à base de fantasy brutale avait su nous charmer, et en attendant une éventuelle publication dans notre langue, on ne saura que vous conseiller de découvrir ce titre, qui vaut surtout pour la partie graphique de Jeremy Haun (The Beauty). Surtout que ce TPB fait encore partie des rares premier tomes chez Image Comics à être proposé à bas prix : à retrouver pour neuf euros par là.
Chaque création du duo Ed Brubaker/Sean Phillips est synonyme de qualité. On profite de l'arrivée du septième et dernier tome de Criminal chez Delcourt Comics pour vous inviter à retrouver cette oeuvre désormais complète en VF, qui nous emmène dans une narration croisée dans l'Amérique des années 1970. Comme bien souvent avec ce duo, l'ambiance est noire, l'histoire violente, mais c'est bien ce qui nous pousse à revenir à chacune de leurs créations. Vous auriez tort de passer à côté (pour une quinzaine d'euros par là).
