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Witchblade #1, relance timide mais bienvenue

Witchblade #1, relance timide mais bienvenue

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On a aimé• Une équipe créative 100% féminine
• Se remet au goût du jour
• Fait référence à sa mythologie...
On a moins aimé• ... tout en restant trop timide
• Manque d'ambitions visuelles
Notre note

Il aura fallu deux ans d'absence pour que l'imprint Top Cow d'Image Comics se décide à relancer le titre Witchblade, emblématique représentant des comics des débuts de l'imprint. Avec une longévité d'une vingtaine d'années, 185 numéros et quantités de spin-off, le titre s'offre une relance en 2017 par une toute nouvelle équipe créative, et une orientation chargée d'apporter un vent de renouveau tout en restant fidèle à ses origines. Pari difficile, et dont on ne pourra pas encore trancher après lecture.

Toute la mythologie développée autour de la Witchblade et ses liens avec les autres artefacts mystiques tels que l'Angelus, le Darkness, disparaissent temporairement au profit d'une introduction sommaire qui va se concentrer sur la nouvelle porteuse de l'artefact. Oublions donc Sara Pezzini, et dites bonjour à Alex Underwood, journaliste dont le passé visiblement militaire (et musclé) nous sera présenté au long du numéro. Au cours d'une enquête, la jeune femme est abattue par arme à feu et laissée pour morte. Et l'artefact, présenté ici sous forme de bracelet plutôt que de gant, sera responsable de son sauvetage. Et du prix à en payer.


On retrouve donc quelques éléments propres à ce que les anciens lecteurs reconnaîtront, notamment l'idée de longévité de l'artefact qui s'est transmis au cour du temps, ou du fait qu'il soit destiné à combattre des forces obscures (qui restent encore dans l'ombre à ce niveau du récit, et sans jeu de mots). Mais l'orientation de Witchblade version 2017 donne plutôt dans un dark fantasy urbaine, plus terre à terre, et moins extravagante. Une intention compréhensible, et que l'on peut sûrement accorder à sa scénariste Caitlin Kittredge, romancière qui s'était illustrée il y a quelques années avec Coffin Hill chez Vertigo

En l'état le registre n'est pas désagréable, et l'autrice préfère voir les modifications psychologiques qu'a la Witchblade sur son personnage, à force hallucinations et visions prémonitoires, plutôt que sur son aspect physique. Pour ceux qui veulent voir la nouvelle apparence de l'héroïne, il faudra encore prendre son mal en patience. Une patience justifiée par l'histoire, mais qui pêche un peu pour convaincre le lectorat de la première heure à se remettre dans le bain.


Parce qu'à force de ménager ses effets, il s'en dégage comme un manque d'ambition. Malgré le côté introductif, Alex Underwood peine à convaincre de poursuivre la lecture avec elle, et si on peut bien sûr lui laisser sa chance sur les numéros suivants, le marché du comicbook actuel fait qu'un démarrage en demi-teinte peut s'avérer fatal. Visuellement, le constat est à peu près pareil. Roberta Ingranata propose un dessin à la fois précis et moderne, qui colle à l'approche moins envolée (pour le moment) du titre, avec quelques touches de fantastique qu'on appréciera. 

On sent aussi l'intention de ne pas verser dans le côté trop 90's caractéristique de Witchblade (à savoir : héroïnes aux proportions démesurées et très peu vêtues), et si l'intention est plus que bienvenue, car le titre ne se résume pas qu'à ça bien qu'il souffre encore de cette empreinte visuelle, la timidité sur l'aspect purement Witchblade se fait ressentir. Le fait même de n'avoir qu'un bracelet au lieu d'un gant, visuellement, est un indice. Mais il faut évoluer avec son temps, et l'orientation du titre reste un pari, qui  devra rencontrer son lectorat et ensuite faire ses preuves. Mettons en tout cas que le travail de Bryan Valenza sur les couleurs contribue à faire de ce premier numéro une certaine réussite visuelle, qui ne demande qu'à être concrétisée par la suite.

On accordera donc une mention "encouragements" à ce nouveau Witchblade qui semble vouloir se réinventer en mettant en place une héroïne forte, sans les débordements visuels du titre qui, certes, font partie de l'ADN du personnage, mais n'ont plus vraiment raison d'être à l'heure actuelle. La promesse fantastique et mythologique s'efface au profit d'un registre plus urbain, et pour un premier numéro, on attend que Kittredge ose se lancer plus dans l'aventure. C'est avec curiosité qu'on reviendra le mois prochain, mais il n'est pas certain que tous les lecteurs feront de même.

Arno Kikoo
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