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DC va enquêter sur les accusations à l'encontre d'Eddie Berganza

DC va enquêter sur les accusations à l'encontre d'Eddie Berganza

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Si Hollywood et l'industrie des comics partagent des liens étroits, on se passerait bien de certains rapprochements entre ces deux mondes. Trop nombreux (et régulièrement étouffés) dans l'industrie du cinéma, comme nous le montrait Angela Marie Hutchinson dans son documentaire H.U.S.H. : Hollywood's Uncovered Sexual Harrasment, les cas de harcèlement sexuel seraient également répandus dans le milieu des comics, comme le soulignait Heidi MacDonald, journaliste respectée de l'industrie. Rien de bien nouveau sous le soleil, puisqu'on se demande très sincèrement s'il existe une seule industrie épargnée par par le sexisme en règle générale, des simples remarques aux cas de harcèlements sexuels.

Des sujets délicats pour des grosses machines créatives et industrielles comme Hollywood ou l'industrie des comics, qui ont tendance à faire l'autruche quant il s'agit de dénoncer ces différents fléaux, particulièrement quand ils viennent de l'intérieur. Milieux "starifiés" oblige, on préfère volontiers laisser courir les rumeurs et/ou étouffer ce qui se passe réellement au sein des murs, voire simplement vivre avec en faisant l'autruche, plutôt que d'entamer des enquêtes en interne, sans même parler de poursuites judiciaires. Résultat des courses, on se retrouve souvent avec des cas de secrets de polichinelle (open secret outre-atlantique, pour mieux vous faire comprendre l'idée), qui incriminent des personnalités a priori connues pour leurs comportements - répréhensibles par la loi - mais rarement inquiétées pour ces derniers.

Depuis quelques année déjà, Eddie Berganza, éditeur chez DC, est l'une de ces personnalités. Exposé en 2012 par Bleeding Cool, l'homme serait connu, dans le milieu, et dans l'entreprise aux deux lettres tout particulièrement, pour avoir harcelé plusieurs de ses collègues et artistes placées sous sa direction. Mais malgré les papiers de nos confrères, la situation de l'éditeur n'a pas bougée depuis quatre ans.

Les choses pourraient changer, toutefois, grâce à une alarme enfin tirée, par différents spécialistes et artistes du milieu, comme Nick Hanover, Jennifer de Guzman ou encore Janelle Asselin, dont les déclarations ont incité la designer Katie Jones à elle aussi sortir du silence : sur son Tumblr, elle révèle avoir été harcelée par Berganza, qu'elle accuse également de tentative de viol dans un texte retraçant sa rencontre avec l'éditeur à l'occasion d'une édition de la San Diego Comic Con. Une série de déclarations qui suscite également de vives réactions dans l'industrie ou chez les fans de comics, qui estiment que Twitter, Tumblr et les réseaux sociaux ne sont pas l'endroit pour débattre d'accusations aussi sérieuses.

Hélas, comme nous le rappelions en début d'article, cette exposition sur internet, qu'elle soit générée par des sites spécialisées ou des professionnels du milieu, est encore le meilleur contre-pouvoir pour dénoncer de tels abus, que les entreprises ne préfèrent jamais traiter à bras le corps, craignant (à raison) des retombées négatives pour leur image. Elle permet également aux victimes de trouver un soutien immédiat là où les ressources humaines d'une entreprise et les services juridiques / les forces de l'ordre ne sont pas toujours (pour ne pas dire jamais) réceptifs. 

Ce phénomène se nourrit d'ailleurs de lui-même, et il suffit parfois d'une seule déclaration pour en faire apparaître d'autres, permettant aux sources d'être corroborées et aux ressources d'être mutualisées. C'est sans doute pourquoi les déclarations de cette semaine désignent directement Eddie Berganza, là où les papiers et témoignages précédents ne nommaient pas directement l'éditeur. Dans le même ordre d'idées, cette exposition devrait réussir là où le précédent papier de Bleeding Cool avait échoué, puisque de nombreux sites, comme The Beat, The Mary Sue, Comics Alliance et Comic Book Ressources, sans doute le nom le plus legit dans l'industrie, ont rapporté ces déclarations, dans l'espoir de pousser DC - puis la justice, si poursuites il doit y avoir - à enquêter sur le sujet, après des années de silence voire d'impunité, qui ont sans doute profité à l'éditeur, qui a su conserver ses fonctions malgré les rumeurs persistantes sur son attitude. 

Et heureusement, l'initiative récolte déjà ses premiers fruits, puisque la presse spécialisée n'est désormais plus la seule à réagir à la situation : Katie Jones a confirmé hier que les ressources humaines de Warner Bros l'ont contacté pour un rendez-vous, qui on l'imagine, mènera à une enquête interne sur les agissements véritables d'Eddie Berganza. Ce qui nous prouve, une nouvelle fois, qu'internet est aussi capable de grandes choses, et reste un contre-pouvoir essentiel face à des pratiques aussi dramatiques que le harcèlement sexuel. Nous vous tiendrons évidemment informés de l'avancée du dossier dans les semaines à venir.

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Republ33k
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