S'ils portent tous un nom plus ou moins original, les
relaunchs Marvel s'appuient tous sur une botte qui n'a plus de rien de secrète, en déplaçant ses équipes créatives d'une série à l'autre. Ainsi, le duo aussi excitant qu'inégal que représentent
Brian M. Bendis et
David Marquez (Ultimate Spider-Man, All New X-Men...) relancent
Iron Man, pour le meilleur à priori. Autre duo à avoir bien oeuvré sur les Mutants lors de
Wolverine & the X-Men,
Jason Aaron et
Chris Bachalo viennent prêter leur savoir à un héros qui en a besoin avant de faire ses débuts sur grand écran l'année prochaine, en la personne de
Doctor Strange.
Méconnu du grand public, et parfois même des fans de Comics les plus concernés, Doctor Strange peut s'appuyer sur une légende et des lieux communs cultes pour les auteurs, en plus de quelques trop rares mini-séries incontournables, telles que The Oath de Brian K. Vaughan. Ici, Jason Aaron nous livre un numéro très introductif, qui pourrait s'appuyer sur ce serment dessiné par Marcos Martin il y a bientôt 10 ans, puisque les raisons qui poussent le chirurgien Stephen Strange à devenir le Sorcier Suprême sont ici résumées en une page magnifiquement pensée.
Il n'est pas question non plus de plonger directement notre héros au cœur de l'action, lui que l'on découvre dans sa routine d'exorciste de luxe dans la périphérie de New-York, un moyen comme un autre de gagner sa vie. À l'image de ses gimmicks sur Thor : The Dark World et ailleurs, Aaron va profiter de ces premières pages pour caractériser son personnage au maximum tout en développant une intrigue en fil rouge appelée à monter crescendo, le tout mâtiné d'un rappel à l'appartenance du sorcier à l'univers Marvel. Cette d'ailleurs cet aspect, matérialisé par une scène dans un bar secret de magiciens (qui regroupe pêle-mêle Scarlet Witch, Voodoo et j'en passe) qui fait briller ce premier numéro. Parfaitement ambivalent, le surpuissant Strange est vite dépassé par le quotidien, qu'il soit exceptionnel ou parfaitement terre-à-terre.
Aussi bien capable de combattre des démons primordiaux au sein d'une dimension alternative le week-end, Strange revient à sa vie de médecin traitant du paranormal lorsqu'il doit aider une jeune fille un peu paniquée par l'amas de monstres qui commence à sortir de son crâne et qu'elle a bien du mal à dissimuler sous sa casquette. Pas de panique, Strange en a vu d'autres et déclenche, le temps d'un cliffhanger, une menace qui devrait nous amener beaucoup plus loin, et qui n'est encore aujourd'hui qu'une œuvre qui grandit à mesure que les pages se tournent. Le calme avant une sacré tempête, en somme.
Rare, précieux et, tellement fin à aborder, Chris Bachalo se pose une fois de plus en superstar des comics en quelques pages seulement, lui qui ne nous offre pas ses traditionnelles planches un peu plus feignantes, numéro 1 oblige. Hyper à l'aise avec "son" environnement New-Yorkais, il se fond également parfaitement au sein de cette ambiance de spiritualité colorée propre à Strange. Une réussite qu'on espère voir durer, même s'il est rare que Bachalo maintienne de tels standards de qualité, on ne va pas se le cacher.

Très introductif, sûrement trop pour certains, Doctor Strange ressemble à beaucoup de premiers numéros de Jason Aaron. Ici, le scénariste s'empare de l'univers et de son ambiance pour mieux y ajouter la menace qui traîne dans sa tête, tout en offrant un rappel hilarant de l'appartenance d'un personnage (amené à grandir beaucoup) à l'univers Marvel et son pan le plus halluciné. Et s'il ne s'agit que d'une excellente introduction, les lecteurs se rattraperont avec le dessin d'un Chris Bachalo passionné et passionnant, une bonne nouvelle pour la suite d'une série qui devrait durer au moins jusqu'à l'automne 2016.
09 Octobre 2015
Kit_Fisto, serial reviewerMerci pour la review...On verra ça si Panini le sort un jour en recueil VF, je serais intéressé !
08 Octobre 2015
Arnaud LehueTrès sympa ce numéro 1. Même si comme pour Spidey ou Iron Man, ça passe beaucoup de temps à présenter le quotidien du personnage et peu à lancer vraiment l'intrigue de fond, ce qui est dommage. Mais bon, ça annonce quand même des choses chouettes pour la suite, Aaron a des idées et ça se ressent et Bachalo nous régale complètement. Je suis confiant, surtout que du Dr. Strange en époque comics moderne, ça n'a pas encore été trop fait (à part l'excellente mini de Vaughan et Martin en effet, et la dispensable mini de Waid et Rios), donc il y a sûrement pleins de choses à faire, à explorer.
08 Octobre 2015
War Monarch@Sullivan : je dis pas le contraire ^^ mais relaunch c'est pas retcon ou reboot non plus.
08 Octobre 2015
eddie vedderje confesse n'avoir jamais lu du dr strange en solo
j'ai lu des recits complets à l'epoque de lug mais c'etait plus des mini events(presence de spiderman)
là j'avoue être assez curieux vis à vis de cette serie en plus bachalo et aaron ça peut être pas mal du tout
08 Octobre 2015
Sullivan@War Monarch : Relaunch oblige, Marvel s'en cogne TOTALEMENT dans ce titre, qui a même le chic de n'être l'écho de rien d'autre.
08 Octobre 2015
War MonarchIl est rester sorcier suprême malgré tout ce qu'il a fait avant et pendant Secret Wars?
bon c'est vrai que perdre son titre une seconde fois, c'est redondant. Mais n'empêche il a fait deux fois la même erreur, en pratiquant les pires sorts de magie noire possible et en souillant ou vendant son âme.