S'il faudra attendre les débuts de la série Jessica Jones pour être définitivement rassurés, l'univers Marvel Studios a donné naissance à de grandes choses en se mariant à la plateforme Netflix pour la première saison de Daredevil. Succès critique transformé en petit phénomène auprès du public, la série la mieux notée de Netflix nous ouvre des possibilités que l'on considérait encore comme impossibles il y a quelques mois. L'occasion pour nombre des personnages de l'écurie dite urbaine de Marvel de faire leur entrée sur les écrans. Ghost Rider, Blade, Punisher, les noms défilent mais un méritait forcément notre attention, le génial et méconnu Moon Knight, créé par Doug Moench et Don Perlin en 1975.
Si la création du personnage aurait été en partie inspirée par un certain Batman, Moon Knight diffère grandement de son chevalier noir de concurrent. Le considérer comme un Batman vêtu de blanc est assurément une erreur, puisque ce sont les différents alias que connaît le personnage, et non ses gadgets (bien que les deux héros partagent un même goût pour les arsenaux complets) et son entraînement qui font sa saveur.
En effet, si on connaît Moon Knight sous l'identité civile de Mark Spector, un ancien mercenaire ramené à la vie par des puissances occultes égyptiennes, notre héros a un don pour la création d'alter-ego en tous genres, qu'il utilise aussi bien pour effacer ses traces que renforcer ses moyens dans sa croisade contre le crime. Autant d'éléments qui font de Moon Knight un personnage intriguant, si ce n'est passionnant.
Puisque là où de nombreux super-héros frôlent souvent la folie, à commencer par Batman pour revenir à lui, Moon Knight est effectivement en proie à divers soucis : schizophrénie, troubles post-traumatique, pulsions de mort... En fin de compte, Marc Spector n'est même pas sûr d'être sain d'esprit, et encore moins d'avoir été ramené à la vie par le dieu de la lune égyptien comme Khonshu (dont l'orthographe varie régulièrement). Une psychologie dense et complexe, à même d'être explorée dans un format série.
Chapitre suivant >ScénarioLa promesse d'une série basée sur le personnage de Moon Knight pourrait ainsi être résumée dans le pitch suivant :
Après de longs mois de conflit au moyen-orient, Marc Spector, un mercenaire brutal, est laissé pour mort dans le désert après une série d'exactions. Il se réveille, bien vivant, en plein cœur de l'Egypte, entouré d'étranges personnages vénérant le panthéon égyptien. Ce n'est qu'après s'être échappé de leurs griffes que des voix envahissent son esprit.
De retour aux Etats-Unis, il erre, misérable, dans les rues de New York, cherchant à renouer avec d'anciens contacts, tout en luttant contre les voix et les pulsions ordonnant parfois à son corps de venger les victimes de la ténébreuse cité. Inspiré par un monde désormais plein de super-héros, il commence à s'inventer de fausses identités, dans l'espoir de donner un sens à sa vie.
< Chapitre précédentAvant-ProposChapitre suivant >Direction ArtistiqueComme nous le disions, les différents alter-ego du personnage, en plus de ses troubles mentaux qui le caractérisent, sont un formidable terreau pour le format série. Et s'ils feraient d'excellents fils rouges dans une show feuilletonnant, ils pourraient aussi offrir à l'offre Marvel de Netflix une série anthologique d'un nouveau genre. C'était d'ailleurs l'un des partis pris de Warren Ellis sur la dernière mini-série de comic books consacrée au personnage.
Puisque Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist devraient logiquement prendre la forme de genèses, un Moon Knight, dans la perspective d'une seconde phase Netflix, viendrait renouveler la recette en proposant, à chaque épisode, un Moon Knight légèrement différent du premier. Cela n'empêcherait pas la série d'offrir une intrigue globale, mais simplement, l'originalité serait de la voir développée à travers les points de vue de plusieurs Moon Knights.
Avec le bon showrunner et de multiples équipes créatives aux commandes, c'est l'occasion parfaite pour offrir aux spectateurs un concentré des épisodes "concepts" qu'on retrouve dans les meilleurs séries américaines, je pense notamment à Breaking Bad et ses multiples exercices de styles, qui permettent toutefois de faire avancer l'histoire.
Une ambiance glauque et violente servirait de liant à ces différents épisodes, qui auront la liberté de changer de ton, de réalisation, de lumière voire d'acteurs (soyons fous) à leur convenance. Enfin, au sein du Marvel Cinematic Univese, se serait l'excuse parfaite pour placer des caméos et des easter-eggs en tous genres, que le public apprécie toujours.
< Chapitre précédentScénarioChapitre suivant >RéalisationLe titre de ce chapitre est un peu traitre. Une série n'est que rarement réalisée par la même personne, et dépend de créateurs bien différents, unis derrière la bannière d'un maître d'orchestre inspiré. Pour notre projet, ce maître s'appellerait David Fincher. Un nom effectivement ronflant mais qui n'est ni étranger au milieu de séries, ni à celui des super-héros.
En effet, il développait il y a peu deux séries pour HBO, hélas annulées avant même leurs débuts, et il a été impliqué dans la création du House of Cards de Netflix il y a quelques années déjà. On le sait également intéressé par les super-héros parce qu'il a, à deux reprises, gravité autour d'un film Spider-Man.
Ici, il aurait de quoi faire avec un personnage complètement dingue, de multiples personnalités - qui pour lui seront des occasions de dénoncer les travers de notre belle société - et une ambiance urbaine et noire, qu'on retrouve dans une bonne partie de sa filmographie. Il ne s'agirait pas non plus d'imiter le traitement de Fight Club et de son narrateur, même si cette expérience sera la bienvenue.
Après tout, le réalisateur est également connu par un humour assez viscéral et inattendu, qui aurait tout à fait sa place dans un ou plusieurs des épisodes de cette série. Fincher pourrait également mettre tout son talent dans le cadrage au service du personnage et de ses multiples intrigues. Enfin, rappelons que le modèle Netflix, considéré comme plus permissif, permettra au réalisateur de s'exercer à quelques folies, le temps de passer la main à d'autres réalisateurs qui évolueront sous sa baguette.
< Chapitre précédentDirection ArtistiqueChapitre suivant >CastingMalgré toutes mes réserves envers The Walking Dead, j'ai toujours trouvé Norman Reedus, qui incarne Daryl Dixon, plutôt convaincant. Avec sa voix rocailleuse et son physique un rien destroy, il impose une certaine présence à l'écran. Une certaine folie, doublée d'une détresse certaine, se dégagent également de son regard, et son visage change du tout au tout suivant la coupe de cheveux qu'il s'offre. Une gueule qui nous changera des athlètes au gros menton, et qui serait sans doute capable d'endosser différentes interprétations du personnage, du riche magnat de la finance au brutal super-héros.
Du haut de ses 38 années, Denis Ménochet et l'un des rares français à ne pas faire tâche dans une production américaine. On ne peut pas vraiment en vouloir à nos compatriotes interprètes - les conditions de tournage n'ont rien à voir ou presque - mais c'est un fait, nombre de français ont des allures de quotas à Hollywood. Ménochet, sous la direction de grands réalisateurs comme Tarantino (Inglorious Basterds) et Ridley Scott (Robin Hood), a su donner un certain charme à des personnages secondaires et bien françois. L'homme parfait pour incarner l'ancien collègue mercenaire et assistant de Moon Knight, Jean-Paul Duchamp, d'autant plus qu'on le retrouvait déjà dans un rôle guerrier dans le Forces Spéciales de Stéphane Rybojad.
Marlene est l'un des rares piliers de la vie de Mark Spector. Cette archéologue qu'il a rencontré tout juste après la fin de sa "première" vie tente tant bien que mal de lui rappeler qui il est. Tantôt drôle, tantôt badass, souvent convaincante, l'actrice Rose Leslie a elle aussi une jolie palette à mettre au service d'une série épisodique. Elle est également une habituée des séries de renom puisqu'on la retrouvait dans Game of Thrones et Downton Abbey. Une candidate solide pour le rôle de Marlene Alraune, qui est plus ou moins un Indiana Jones au féminin!
Si la création du personnage aurait été en partie inspirée par un certain Batman, Moon Knight diffère grandement de son chevalier noir de concurrent. Le considérer comme un Batman vêtu de blanc est assurément une erreur, puisque ce sont les différents alias que connaît le personnage, et non ses gadgets (bien que les deux héros partagent un même goût pour les arsenaux complets) et son entraînement qui font sa saveur.
En effet, si on connaît Moon Knight sous l'identité civile de Mark Spector, un ancien mercenaire ramené à la vie par des puissances occultes égyptiennes, notre héros a un don pour la création d'alter-ego en tous genres, qu'il utilise aussi bien pour effacer ses traces que renforcer ses moyens dans sa croisade contre le crime. Autant d'éléments qui font de Moon Knight un personnage intriguant, si ce n'est passionnant.
Puisque là où de nombreux super-héros frôlent souvent la folie, à commencer par Batman pour revenir à lui, Moon Knight est effectivement en proie à divers soucis : schizophrénie, troubles post-traumatique, pulsions de mort... En fin de compte, Marc Spector n'est même pas sûr d'être sain d'esprit, et encore moins d'avoir été ramené à la vie par le dieu de la lune égyptien comme Khonshu (dont l'orthographe varie régulièrement). Une psychologie dense et complexe, à même d'être explorée dans un format série.
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