Gravitant autour des deux derniers projets de Josh Trank (le Chronicle qui l'a mené à Hollywood et le Fantastic Four qui risque bien de l'en écarter), Max Landis s'est permis de revenir sur le dernier film super-héroïque de la Fox et la suite de Chronicle en préparation chez le studio.
Éloigné de Fantastic Four avant la production de ce dernier et s'étant désolidarisé du projet Chronicle 2, le scénariste n'est jamais que l'un des nombreux avis extérieurs sur ces deux et délicats projets. Ce qui ne l'empêche pas de pitcher son idée pour un film Fantastic Four, telle qu'il l'avait présentée au studio :
"Mon Fantastic Four était une vraie course-poursuite. Il commence avec leurs origines, qui étaient en fait un lancement spatial illégal [...] Ils deviennent les plus grandes célébrités du monde, sauf que les conséquences de l'accident finissent par se montrer, et ils récupèrent leurs horribles pouvoirs. Le gouvernement les chasse, et ils se séparent, pour que l'on comprenne comment ils apprennent à maîtriser leurs pouvoirs. Les origines ne prenaient que quelques minutes, et on sentait que le film était motivé par ses personnages.
Avengers venait de sortir et je voulais que chaque membre de l'équipe de la Fox puisse battre tous les Vengeurs. Ou que chacun d'entre-eux puisse être un vilain dans un film Avengers. Reed Richards est indestructible. Sue Storm peut contrôler la lumière. Johnny Storm peut-être plus chaud que le soleil. La Chose est incroyablement puissante [...] j'aimais cette idée selon laquelle des amis puissent devenir des dieux par accident."
Concernant l'un des personnages les plus massacrés du film de Josh Trank, Landis ajoute :
"J'avais imaginé Doctor Doom comme un gentil, l'un des collègues de Reed, et tout au long du film, il aurait tenté de les aider, sans que l'on sache vraiment s'il avait de bonnes ou de mauvaises intentions. Jusqu'à la fin du film, où on apprend qu'ils sont meilleurs amis. Le spectateur sait que Doom deviendra un vilain, mais le film se terminait sur le sauvetage de l'équipe par Doom. Et dans la suite, il aurait sans doute été bon aussi. Vous savez, on l'aurait Sam-Raimi-Spider-Manisé : à la fin de la suite il aurait été tout bousillé et serait apparu avec son armure. Et dans le troisième film, il aurait été du genre à dire 'qu'avez-vous fait de moi?' "
Pour le coup, on ne peut pas reprocher à Max Landis de ne pas avoir pensé à tout, et globalement, le ton de ses idées sonne juste. Mais le scénariste n'est pas seulement revenu sur les Quatre Fantastiques, mais aussi sur Chronicle 2 :
"Je ne veux pas trasher la Fox, mais il est clair qu'ils n'auraient pas fait Chronicle s'ils savaient ce qu'ils étaient en train de produire. Donc quand j'ai commencé à écrire une suite ils ont eu tôt fait de me dire : 'C'est sombre. Où est le fun, l'espoir ? C'est un thriller dramatique avec des super-héros, filmé en found footage. Personne n'a envie de voir ça'"
Et pourtant, le film a fonctionné et le studio a bel et bien mis une suite sur les rails. Pas celle de Landis, en revanche, qui avait l'intention de développer de nouveaux personnages, dont Miranda, une ado schizophrénique qui aurait été le penchant super-vilain du monde de Chronicle. Il aurait ensuite ramené plusieurs héros de la saga lorsque l'un d'eux découvre le pouvoir de manipuler le temps dans un troisième épisode.
Deux suites bien étranges mais qui ne manquent pas de charme, sur le papier du moins.
