Justice League est assurément la locomotive du train DC You. Et même si cet épisode poursuit la numérotation en cours plutôt que de revenir au numéro #1, il a beaucoup de choses à dire, et tout un contexte à introduire. L'occasion pour la Justice League de renouer avec une bonne grosse menace cosmique, sous la plume de Geoff Johns et les dessins de Jason Fabok.
Numéro gonflé en pages, ce Justice League #41 a le bon goût de s'ouvrir sur un point de vue extérieur, celui de Mister Miracle, enfant de New Genesis ayant grandi sur la terrible planète Apokolips. En pleine enquête sur les agissements de son père adoptif, le tristement célèbre Darkseid, le héros va vite devoir trouver de l'aide, sans quoi la Terre, et bien d'autres planètes encore, se retrouveront au beau milieu d'une guerre intersidérale dans la plus pure tradition du cosmique façon DC.
Un terrain bien connu pour Geoff Johns qui fait preuve, ici, d'un certain talent dans la contextualisation. Usant et abusant du monologue intérieur de Mister Miracle, il nous introduit les tenants et les aboutissants de cette histoire qui va progressivement impliquer tous les membres de la Justice League. Mieux, le scénariste parvient, une nouvelle fois, à exprimer la synergie entre les différents héros de l'équipe et leurs talents respectifs. Un exercice périlleux pour la plupart des scénaristes, parfaitement maîtrisé par Johns dans ce numéro, qui jongle avec les membres de la Justice League. Non sans un certain humour d'ailleurs, en témoigne cet échange plus que nerdy entre Flash et Batman sur une scène de crime.
A l'aise tant dans l'exposition que dans les dialogues liant les différents personnages entre-eux, Geoff Johns va également introduire une nouvelle menace dans cet épisode. Un vilain dévoilé il y a quelques semaines déjà, qui passe enfin à l'action. Malheureusement, c'est sans doute la partie la plus faible de ce numéro. Certes, Justice League #41 profite de ses pages supplémentaires pour nous offrir de l'action musclée, mais cette séquence voit ses combats être gâchés par des répliques maladroites. A défaut, on comprend immédiatement que la League va devoir faire face à une menace des plus coriaces.
Cette erreur, somme toute mineure, est vite rattrapée par le dessin de Jason Fabok. Et on se réjouit de voir le dessinateur toujours aussi solide dans son travail depuis son arrivée sur le titre. Ici, il ne sacrifie pas une seule facette de son talent pour une quelconque deadline, et nous livre des planches de très bonne facture, qui se repose sur une composition certes classique, mais terriblement efficace, en témoigne la superbe introduction dans les sombres allées d'Apokolips.
Excellente introduction pour l'arc narratif à venir, bien écrit et bien dialogué, Justice League #41 est un numéro à la hauteur des forces présentées, et les fans de DC savent qu'elles ne sont pas maigres. Quelques petits défauts subsistent, notamment des dialogues forcés au plein cœur des combats, mais l'ambiance est travaillée, avant d'être sublimée par le trait de Jason Fabok, apparemment très en forme.
