A l'aube de son adaptation dans les salles obscures, COMICSBLOG vous propose de revenir sur le matériau original de Warren Ellis & Cully Hammer.
Red, puisque c'est son nom, n'est certes pas la série la plus prisée de Warren Ellis, mais au delà du succès publique, c'est un véritable succès critique qui s'apprête à envahir nos écrans d'ici peu.
La grande question qui demeure reste toutefois de savoir comment 3 petits chapitres avares en texte peuvent constituer 1 heure et demi de spectacle cinématographique.
On le rappelle, c'est Bruce Willis qui incarne le "héros" accompagne de son collègue et ami Morgan Freeman.
Décortiquons donc un petit peu tout ça :
Warren Ellis voit rouge.
Du sang, du sang et du sang ! C'est ce qu'on pourrait penser en survolant cette histoire, même s'il s'avère que ce constat n'est pas loin de la réalité.
On assiste ici à l'histoire d'un agent secret à la retraite, qui a juré de garder le silence en se rangeant dans une vie plus calme. Problème, la CIA ne voit pas tout à fait cette retraite (
avant 62 ans, c'est un scandale!) du même oeil et décide d'éliminer Paul Moses au plus vite, en raison de sa dangerosité.
Notre ermite, apparemment toujours aussi aguerri, est vexé d'un tel déchainement de haine à son encontre de la part de ses anciens employeurs et part en croisade sanglante contre ses bourreaux. Et là, c'est le carnage.
Boum, crack, Aïe, Kaboom!
Glock, Fusil à pompe, couteau, meurtre à mains nues, tout y passe pour accomplir la vendetta de Moses. D'un point de vue objectif, c'est gratuit, c'est de la violence à l'état pur et les amateurs de scénarios alambiqués n'y trouveront pas leur compte.
Parlons un petit peu du dessin tout de même, puisque même si Cully Hammer n'est pas le plus en vogue des illustrateurs, son trait mérite d'être souligné. Oubliez là aussi la finesse, et faites place à des fonds vides, des aplats de couleurs et des visages composés de 5-6 traits ; Mais attention, loin de moi l'idée de dire que c'est moche, puisque le dessin est dynamique, que le story-telling est excellent et qu'une telle violence ne mériterait sûrement pas un dessin plus réaliste. On note d'ailleurs la ressemblance frappante entre le héros de la BD et
Bruce Willis, d'autant qu'on sait le chauve amateur de films nourris aux hormones et aux douilles.
30 minutes = 1h30?
Pour conclure, réservez RED pour le quart d'heure "lecture sans prise de tête" dans votre planning et mettez vos grandes idées de côté. Vous vous retrouverez ici face à un déchaînement de violence pur et dur, une pluie diluvienne de sang et un anti-héros qui charcle. Quand je dis votre "quart d'heure", je ne suis pas loin du compte, puisque la série ne comporte que trois chapitres qui se parcourent à une vitesse folle, devant le manque de texte et le "peu d'importance" que l'on accorde au dessin (
pourtant très correct) de Cully Hammer.
De là à savoir si
RED constitue un bon film, je ne me prononcerais qu'après la séance de la dite adaptation, Quid toujours d'un film qui adapte une BD minimale et un scénario qui tient sur un timbre?
Un dernier conseil pour ceux qui ne voudront acheter qu'un seul titre en cette fin de mois d'octobre : préférez à RED le très bon
Wolfskin (
paru chez Milady) du même Warren Ellis accompagné cette fois de Juan Jose Ryp (
Black Summer, No Hero, Wolverine...) !
La note de Sullivan : 3,5/5
Red, disponible chez PANINI COMICS au prix de 11€. 
