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Marvel Renaissance, la critique

Marvel Renaissance, la critique

ReviewCinéma
On a aimé• De vrais acteurs du marché
• Pas seulement l'aspect ciné (loin de là)
• Une belle mise en forme
On a moins aimé• L'absence de certains protagonistes
• Certains aspects appellent une suite
Notre note

Aujourd'hui les super-héros sont partout au cinéma. Avengers a fait l'un des meilleurs scores de l'histoire et Marvel Studios, intégré à l'Empire Disney, est devenue une machine inarrêtable faite de série et de pas moins de deux sorties cinématographiques par an.  Mais si on remonte 15 ou 20 ans en arrière, la situation de la Maison des Idées était loin d'être la même, tout comme l'image des super-héros. Aidés des acteurs du marché et de l'histoire de Marvel, Philippe Guedj et Philippe Roure nous racontent comment Marvel a remonté la pente après une quasi-banqueroute, et comment ses super-héros ont aujourd'hui envahit notre quotidien.

Pour beaucoup de gens, Spider-Man au cinéma et/ou en comics appartient aux mêmes personnes, et pourquoi d'ailleurs le Tisseur n'apparaît-il pas dans Avengers ? Les super-héros appartiennent à la culture populaire depuis bien longtemps, et même nos parents ont grandi avec Superman, Spider-Man, Batman ou Hulk à la télévision. Et pourtant depuis 10 ans, Marvel Studios innove par le biais d'une stratégie globale qui va avoir des impacts jusque sur les comics. Débuté en pleine ascension du Marvel Cinematic Universe il y a presque trois ans, Marvel Renaissance retrace les deux dernières décennies de Marvel pour décortiquer la crise et la résurrection de l'éditeur, et la politique qui a aujourd'hui amené Avengers et ses petits sur les écrans.

Le point fort du documentaire est sans conteste sa vision assumée des faits. On pouvait redouter un travail trop scolaire effleurant simplement la surface de l'histoire de la Maison des idées, avant de classiquement enchaîner sur « pourquoi les super-héros fonctionnent au cinéma en 2014 ? ». Au contraire, la mission d'origine est respectée à la lettre et l'équipe s'est acharnée à rencontrer le plus possible d'acteurs du marché pour retracer les événements. Si les grands pontes du milieu ont été inaccessibles pour le documentaire, et c'est probablement LA déception face au résultat final, on retrouve de grands acteurs du marché : Jimmy Palmiotti, Mark Waid, Mark Millar, Bill Jemas... jusqu'à un ancien avocat et un ancien vice-président de la firme. Et bien entendu, pivot de l'histoire de Marvel Studios, Avi Arad vient nous raconter son implication. Tous les aspects, du créatif au financier, sont abordés sans langue de bois et avec réalisme. En témoigne d'ailleurs une phrase marquante de Bill Jemas sur un Marvel au bord de la crise : « Le plus dur était de feindre la surprise face aux mauvais résultats ».

 

Un vrai plaisir pour les fans de comics qui ne sont pas sacrifiés sur l'autel d'un grand public qui y trouvera quand même son compte. C'est réellement un documentaire sur Marvel, et non sur Marvel Studios. On apprend beaucoup, et on se rend compte que l'histoire de la Maison des Idées est presque digne d'un film à elle seule. Le format 52 minutes a obligé l'équipe à des coupes que l'on ne connaît pas encore. Une vingtaine de personnes ont été interviewées pour une douzaine présentées à l'écran. Nous rediscuterons prochainement avec Philippe Guedj du sujet pour savoir ce qui aurait pu s'y trouver, si le format télévisuel n'était pas si serré. 

 

Si l'on doit faire une remarque sur le fond, on pourra regretter que ce documentaire ait débuté peut-être un an trop tôt. Si la grandeur de Marvel Studios y est évoquée, ainsi que l'influence de Disney sur Marvel, la vision 2014 de la chose n'a pas pu être étudiée. Le changement de politique de Marvel avec Marvel NOW et All-New Marvel NOW, ainsi que l'omniprésence de Marvel Studios (multiples séries à venir, franchises à milliards, etc.) mériteraient à elles seules une suite. Et bien entendu, on aimerait aller faire un tour de l'autre côté pour voir ce qui s'est passé chez DC Comics et Warner Bros pendant ce temps-là.

 

Sur la forme, cette production Empreinte Digitale, à destination d'une diffusion sur Canal+, est sans faux pas. Gros point noir du documentaire Marvel 14 à l'époque, on se retrouve ici face à une production léchée, qui bénéficie d'une musique originale et d'un montage travaillé. Et le soin a été apporté jusque dans les cadres d'interviews, qui prennent place dans des lieux dégagés, clairs, rangés.

 

Réalisé par des fans et pour des fans, Marvel Renaissance est un vrai bon documentaire sur un pan d'histoire des comics, qui se transforme en pan d'histoire du cinéma. Ou quand la vie du 9ème Art vient renverser l'univers du 7ème.

Manu
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