S'il y a bien un réalisateur à Hollywood qui n'a pas sa langue dans sa poche, c'est bel et bien Quentin Tarantino. Particulièrement loquace lorsqu'il s'agit de défendre Lone Ranger (qui, on le rappelle, a subi le même sort que John Carter l'année passée avec un accueil catastrophique), le papa de Kill Bill et Pulp Fiction a également tenu à évoquer Ben Affleck et son rôle de Batman. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas peur du retour de bâton...
“Je dois avouer que je n'ai pas vraiment d'opinion [sur le casting controversé]. Pourquoi ? Parce que Batman n'est pas un personnage très intéressant. Pour personne. Il n'y a simplement pas de profondeur de jeu. Je pense que Michael Keaton était le meilleur pour le rôle, et je souhaite bon courage à Ben Affleck. Mais vous savez qui aurait fait un bon Batman ? Alec Baldwin dans les années 80.”
Pour la petite histoire, Alec Baldwin, victime préférée de Trey Parker et Matt Stone avec le premier épisode de la nouvelle saison de South Park, est passé à deux doigts du rôle de Bruce Wayne pour le premier film de Tim Burton... Et quant à Christian Bale et Chris Nolan, motus et bouche cousu de la part de Tarantino !
17 Octobre 2013
asheboxTarantino ! son nom à lui seul comme "hitchcock ou spielberg" est synonyme de maître d'oeuvre. avec un grand M.
Il a une vision propre de la mise en scène avec une maîtrise parfaite de la technique et de la réa classique ,
A tel point que l'on en oublis que filmer avec les codes cinématographiques c'est déjà compliquer. Alors quant il les casse en les respectant selon les besoins comme ses aînés cités au dessus cela tient du génie (Et sans artifice ou poudre aux yeux).
Alors quand le maître parle au l?écoute. Surtout qu'on connait son amour pour les comics.
Je partage aussi son avis sur le manque de profondeur des persos DC. et je passerai comme lui sur le travail artificiel d'un Bale et Nolan.
11 Octobre 2013
CorentinEuh non pas vraiment, je dois juste avoir l'habitude j'imagine ^^
Bref, non, cette scène n'est pas inutile, que tu la trouves forcée je veux bien mais elle trouve une réelle place dans l'initiation de Django, et dans le message véhiculé par le film.
11 Octobre 2013
HoosEffectivement c'est suggestif et c'est bien pour ça que j'ai écris "J'ai vraiment l'impression" avant le commentaire. On donne notre point de vue sur le film depuis le début donc ça ne peut être que suggestif. Pour Candy on sait qu'il est fou avant mais cette scène était à mon avis la goutte d'eau, elle n'apporte rien au scénario et est trop choquante. Par contre je sais pas comment tu fais pour écrire si vite, tu es dactylo dans la vie????
11 Octobre 2013
CorentinMais il n'y a aucun doute sur le fait que Candy soit fou, dès la première seconde où on le voit. Souviens toi de la scène avec Dartagnan. Souviens toi des chiens ! Souviens toi de comment il hurle quand il arrive à Candyland quand il voit sa soeur. Ce personnage est fou ! Du début à la fin ! Il traduit la folie du racisme fasciné, cette scène est juste le moment où sa folie explose, tout comme la scène où Landa étrangle l'actrice dans Inglorious traduit de sa folie furieuse. Alors si tu n'as pas accroché, c'est dommage, mais dire que c'est raté... Ca me parait un peu trop subjectif.
11 Octobre 2013
Hoos@Corentin : Là où tu vois du génie, je dois être trop con et j'y vois de la bêtise. Je comprends la démarche de Tarantino je dis que le fais que la tirade soit si longue et si virulente sans humour tue totalement le propos. Un c'est obscène et deux tu vois là qu'il est fou et tu sors du film en te disant que c'était un fou et que t'en rien à faire de son délire que c'était juste choquant. Alors que dans Inglorious tu sais que c'est pas bien mais le dialogue est tellement bien écrit que tu ne peux pas t'empêcher de sourire et te demander jusqu'où il va aller. J'ai vraiment l'impression de revoir la même scène mais en raté.
11 Octobre 2013
Corentin(oh, et pour montrer ma bonne foi, je suis complètement d'accord, elle est horrible Mélanie Laurent dans Inglorious. Ca vaut pour Freidreich Zoller aussi, je déteste cet acteur, il est lamentable xD)
11 Octobre 2013
Corentin@R-Bert: Oui voilà ^^ ben je sais pas, en fait durant tout le film Django fait plus gamin perdu un peu naïf, recruté par le docteur qui a de l'affection pour lui. Il n'a pas de grand moment de dialogue auparavant, il va vraiment devenir level max quand il prend la position d'esclavagiste à son tour, et de fait, prend la place du blanc (tout en étant rejeté par les blacks aussi, du même coup).
La scène ou il est fringué en bleu est purement comique, une esclave se fout même de lui pour ça (après, tu as le droit de le trouver classe, bien sur ^^). Mais le personnage est quand même peu bavard, plutôt simplet, il mettra un petit moment à s'affirmer et à échapper à l'emprise du dentiste. Mais comme dirait Hoos, c'est seulement mon avis ^^
11 Octobre 2013
Corentin@R-Bert: tu confonds avec Jamie Foxx je crois. Ca, je suis encore pas d'accord, mais attends, je finis sur la scène du repas.
Cette scène, tant au niveau du rythme que du texte, sert non seulement le propos du film, mais est une glorieuse performance de réalisateur et d'acteur. C'est le verset d?Ézéchiel, c'est la scène de bar d'Inglorious, c'est ce moment à table ou la tension monte sans qu'on la voie venir et ou elle pète en nous emportant. Quant au discours, il justifie l'avènement de Django, qui plus tard dans le film, libèrera les esclaves dans la cage, eux mêmes ne comprenant pas comment cet esclave peut surpasser sa condition, et le regardant partir comme le héros d'un peuple asservi !
Et quand Django porte la tenue de Candy, comment ne pas repenser à cette scène? Ce moment, c'est un héros qui vole la couronne du méchant roi, c'est le personnage qui cesse de n'être que le nigger pour devenir le héros, pour prendre sa place en tant qu'élément central dans le film ! C'est un avènement, le moment ou Django n'est plus que le sidekick du docteur et devient LE héros noir américain, plus un esclave, plus un second rôle qui meurt en premier, mais un héros, tout simplement.
11 Octobre 2013
R-bertDésolé je confonds Samuel L. Jackson et Jamie Fox.
C'est la fin de semaine...=___=
11 Octobre 2013
Corentin@Hoos: Mais non pas du tout... Le but de cette scène n'est pas de choquer. L'histoire de Django Unchained n'est pas que l'histoire du vilain esclavagiste qui se prend une balle dans le buffet. C'est l'histoire du héros noir Américain !
Cette scène est importante parce qu'elle démontre (selon une théorie qui n'a pas d'autre vocation que d'être le délire d'un fou!) que Django ne peut pas être un héros, que Django ne peut pas vaincre, qu'il ne peut pas être le Siegfried noir. Il faut que cette scène survienne, tout comme il faut que le dentiste meure ensuite, pour que Django devienne le héros du film, devienne le héros de l'histoire. Il faut que Django surpasse toute cette bétise des blancs, de la société blanche américaine, et même du cinéma hollywoodien aux mains des blancs, qui relaye les noirs au rang de second rôle et d'inférieurs naturels.
Même les noirs dans ce film vont dans ce sens, en étant persuadés que la condition d'esclave est naturelle pour un noir (le personnage de Samuel L Jackson en est la preuve même: il est heureux en tant qu'inférieur des blancs). L?avènement de Django, c'est l'esclave qui brise ses chaines, qui dit "va te faire foutre" au blanc esclavagiste.
11 Octobre 2013
R-bert@Corentin: Sans vouloir rentrer dans des débats qui vont durer mille ans, tu ne trouves pas qu'il y a un gros problème de construction dans le personnage de Samuel L. Jackson?
Le film est construit comme une quête initiatique (Siegfried, etc...), mais dès le départ le personnage est level max...Même quand il est habillé en clown il pète la classe...
11 Octobre 2013
Hoos@Corentin : Le fait que la prestation de Dicaprio soit bonne ne sauve pas la scène qui est juste horrible. Là où dans Inglorious Basterds il est possible de faire du discours et des idées horrible un moment hyper intense ici je trouve que la scène tombe à plat. Le discours est horrible et le personnage de Samuel L Jackson encore pire. Le fait de se foutre de la morale et du bien pensant ne me choque pas, ce qui me choque c'est la différence d'écriture. Le seul but de cette scène est de choquer pari gagné elle m'a donnée la gerbe et m'a fait sortir complètement du film. Déjà que je trouvais Inglorious Basterds un ton en dessous de ses autres films celui-ci je ne l'ai carrément pas aimé. J'ai trouvé que dans ce film on avait pas une parodie de blacksploitation mais une parodie du style Tarantino. Encore une fois ce commentaire n'engage que moi et je suis conscient que beaucoup de personnes ont aimé ce film.
11 Octobre 2013
CorentinAlors après faudra qu'on m'explique pourquoi ce serait "révoltant" de faire un film avec des noirs racistes, et moins révoltant de faire un film comme Jackie Brown. Ou un film ou un type arrache l'oreille d'un gars avec un rasoir. En quoi est ce moins choquant, moins subversif, moins gratuit, moins trash?
Y a une grande confusion dans l'oeuvre de Tarantino. Les gens restent bloqué sur Pulp et Reservoir (en échappant Jackie Brown au passage, comme si ces deux seuls films suffisaient à définir l'intégralité de sa filmo). J'ai envie de dire à R-Bert qui cherche de l'originalité ou de la logique qu'il fait fausse route. Ses films sont un mélange de violence absurde, d'hommage au cinéma de genre (west ern, gangster, grindhouse, samurai), et de musique hors sujet. Avec une justesse dans la réal et le rythme, des scènes de dialogue où monte une tension et un background - parfois superflu ! Le dialogue sur le massage de pieds de Pulp, ne sert à rien - pour définir ses personnages, drôles, bad ass, hauts en couleur et bien souvent sadiques, des personnages stéréotypés poussés à l'extrème avec un condensé de pop culture et de charisme unique.
Et je suis désolé mais... Django a tout ça.
11 Octobre 2013
Corentin@Hoos: cette scène culte dont tu parles, c'est Di Caprio pendant le repas. Un acteur tellement pris dans son rôle qu'il se coupe la main (vraiment), et continue la scène en se rendant compte qu'il saigne, comme si de rien n'était, c'est génial. C'est ça, les vrais moments de tension et de réalisation au point que les acteurs eux mêmes s'y sentent emportés.
En terme d'originalité, on a un film qui va tellement loin dans la blacksploitation qu'il évite l'écueil typiquement américain de faire des noirs les gentils et des blancs les méchants, et joue tellement sur le fil du rasoir de la paranoïa du racisme que ça en devient extraordinaire. N'est pas maitrisé un film qui fait jouer à un noir le rôle d'un négrier? A un des acteurs noirs les plus connus du cinéma, un personnage de noir servile et esclavagiste? Tout en faisant de son méchant un blanc esclavagiste passionné par les noirs au point de ne vivre que parmi eux et de développer une sorte de fascination pour le "messie noir"?
C'est ça Tarantino. Un mec qui fait du cinéma sans s?embarrasser d'un propos grand public, dont les personnages haut en couleur restent des enfoirés avant tout, et des déclarations d'amour au cinéma subversif
11 Octobre 2013
CorentinParfois je m'étonne face à la confusion qui règne encore chez certains quant il s'agit de discerner ce qui relève de l'argument et ce qui relève de l'appréciation personnelle. Parce que j'aimerais te répondre, R-Bert (vraiment), mais je ne peux pas: tout ce que tu pointes comme des défauts (et qui sont surtout relatifs à ta propre perception), pour moi ce sont des qualités. Du rythme, de la réalisation, du jeu d'acteur, de la BO, de la scène de gunfight et des dialogues, si ça ne fonctionne plus chez toi... Ben ça n'en fait pas un cas universel ^^ chez moi ça fonctionne, et chez tous ceux qui ont vu le film dans mes connaissances... Idem xD
Après ce n'est pas non plus universel, et je n'essaye pas ici de contre-argumenter, mais je ne peux pas répondre à ce genre de "raisons" qui font qu'un film serait soi disant mauvais, par l'existence de contre-exemples (très) nombreux. Donc peut être que ce n'est pas le style de Tarantino qui ne s'est pas renouvelé, juste que toi tu es devenu blasé ou que tu t'es lassé. Mais ça ne fait pas partie de "tout ce qui ne va pas" xD
11 Octobre 2013
R-bertTiens le topic c'est transformé en tirade sur Django.
Bon, ben je vais dire tout ce qui ne va pas:
- Un scénario sans surprise...
- Jamie Fox un dieu du pistolet...on se demande vraiment pourquoi (en parlant de son personnage, ya vraiment un truc qui cloche, dès le départ il est super fort/classe et au final n'évoluera pas pendant le film).
- Christopher Waltz qui répéte son rôle de Hans Landa, ce n'est pas très interressant...
- Les gun fight soporifique (avec la touche musicale de Tarantino...telement prévisible)
- Le discour sur les noirs très mal maitrisé (Jamie Fox qui confirme la théorie de Leonardo DiCaprio comme quoi il est bien "le negre sur 10 000 qui soit exceptionnel" WTF?)
- De nombreuses scènes qui ne servent à rien, si ce n'est avoir un humour pas drôle...
- Des dialogues qui essayent d'avoir du style...qui essayent...
Si il fallait faire un bilan de tout ces points, on se rends compte qu'auparavant ils faisaient la force du inéma de Tarantino, hélas le bougre n'a pas su se renouveller, et s'est au contraire rouillé dans ses propres mécanismes...
11 Octobre 2013
Benji_du91@peter Ha oui, c'est vrai, Mr. Wolf! Qu'est-ce que c'était cool ça...
Ha non, j'ai rien de plus à dire, non... Mais c'est vrai que quand je pense "Keitel + Tarantino", je pense toujours "Mr. White", alors que cette performance du Gentleman américain carrément classe au langage bien fleuri était, là je suis totalement d'accord, vraiment mémorable!
11 Octobre 2013
peter@Benji: Je préfère sa prestation en tant que Mr.Wolf, un des ses meilleurs rôles avec ceux des film de Scorsese et Wang.
11 Octobre 2013
Hoos@Benji_du91 : Je sais que le but de Tarantino est de provoquer mais là ou c'était bien fait et ou ça servait le propos dans Inglorious Basterds, on a quelque chose de totalement gratuit dans Django Unchained, le film manquant de la scène culte propre à chaque film de Tarantino (le découpage de l'oreille de Reservoir ou la scène d'introduction d'Inglorious pour ne citer que ces deux films), il en a ajouté une qui ne sert pas son propos. Il fait du style Tarantino mais sans l'originalité ou la justesse de ses débuts. Comme toujours cet avis n'engage que moi.
11 Octobre 2013
Benji_du91Mais je suis assez d'accord, même si c'est à ce jour le film que j'ai préféré de lui, Tarantino "cabotine" un peu à l'écriture de Django (je sais que cabotiner s'emploie pour la performance d'un acteur, mais bon, vous voyez l'idée: il se laisse aller à ses traits (d'écriture, donc) les plus caractéristiques sans chercher plus loin), notamment avec le Docteur Shultz, à fond écrit pour Waltz, et ses tournures alambiquées comme il aime, avec le plus possible de vocabulaire spécifique, original ou soutenu, des mots pompeux, théâtraux, etc...
@peter D'où les points de suspension. Il y a plein d'acteurs qui ont su incarner les textes de Tarantino à la perfection! Même si Keitel, que j'entends en ce moment beaucoup en écoutant la BO de Reservoir Dogs (ça c'est une bonne technique à la Tarantino, ça, de mettre des extraits de dialogues dans les BO pour les "cultiser" un peu artificiellement) parfois, mais alors là on ne peux pas faire plus subjectif comme avis, son interprétation me donne deux trois doutes.. Un peu convenue, je sais pas...
Même si la première fois que j'ai vu le film, j'ai été touché par le personnage qui essaie tant bien que mal de réconforter Mr. Orange.