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Kick-Ass 2, la critique

Kick-Ass 2, la critique

ReviewCinéma
On a aimé• L'humour et le second degré, omniprésents
• Des acteurs en grande forme
• Les modifications intelligemment apportées à l'histoire
On a moins aimé• Les deux scènes de fin, négligeables
• Dur de distinguer le cameo de Millar et Romita
Notre note

* Cette review a été intégralement écrite par Arnaud, membre de la communauté de COMICSBLOG.fr qui a pu se rendre à l'avant-première de Kick-Ass hier soir, au Grand Rex !  

Au panthéon des adaptations de comics au cinéma, Kick-Ass premier du nom n’avait clairement rien à envier à Scott Pilgrim, 300 ou encore Sin City, souvent cités pour avoir su dompter les codes du septième art sans pour autant renier ou édulcorer leur matériau de base.
Doté d’une identité forte, de dialogues bien sentis, d’une bande-son des plus agréables, d’un humour rafraichissant, de scènes de combats fort bien chorégraphiées, j’en passe et des meilleurs, le tout couronné par un certain succès au box-office, Kick-Ass ne pouvait décemment se priver d’une suite. D’autant plus que, hasard ou non (et non, ce n’est pas un hasard), Mark Millar n’avait pas tardé à rédiger une suite à l’histoire qui aura achevé d’en faire l’un des auteurs les plus influents de la scène comics, lui qui est désormais au four et au moulin entre productions mainstream (mais ça, c’était avant), indépendantes et cinématographiques.
Mais il n’empêche, les fans que nous sommes n’étaient pas totalement rassurés à l’annonce de ce film, et ce pour une bonne et simple raison : comparé à l’histoire qui le précède, Kick-Ass 2 version comics ne tient clairement pas la route, la faute à des choix narratifs qui, s’ils portent clairement la patte Millar (dialogues provocants, violence gratuite), n’avaient pas lieu d’être dans une histoire qui, à force de se chercher, avait perdu énormément de lecteurs en cours de route.
Mais Kick-Ass au cinéma, c’est aussi des concessions (rappelez-vous, Dave version papier n’a jamais réussi à séduire Katie, tout comme Big Daddy n’est en réalité qu’un pitoyable mythomane).

Le travail conjugué de Matthew Vaughn (ici simple producteur) et Jeff Wadlow (réalisateur) aura-t-il suffi à rendre plus digeste l’histoire de Mark Millar et ainsi nous offrir une suite digne de son aînée ? Après 1h40, le bilan est sans appel : oui, cent fois oui !


Kick-Ass 2, le film, adapte en réalité deux histoires signées Mark Millar : Kick-Ass 2 donc, mais également Hit-Girl, qui lui sert de prélude. Si à leur sortie en librairies, ces deux titres s’étaient révélés être bien distincts qualitativement parlant, ici le tout apparaît comme bien plus fluide et digeste. Le pitch (que l’on connaît tous) ? Les agissements de Kick-Ass dans le premier film ont inspiré une foule de super-héros en herbe, super-héros qui ne seront pas de trop pour lutter contre l’armée de super-vilains assemblée par celui qui répondait autrefois au nom de Red Mist. Et pour ne rien arranger, sous la pression de son tuteur (son beau-père dans la version papier) et de ses hormones, Hit-Girl prend pendant ce temps-là la décision de se retirer du métier.

Habilement, Kick-Ass 2 parvient rapidement à se débarrasser des modifications apportées par le premier film à l’histoire originale (concernant Katie et la morale discutable du père d’Hit-Girl), mais n’allez pas penser que cette suite ne vous réserve aucune surprise. Car ici aussi, les changements sont de mise, ce qui ne sera pas pour nous déplaire. Sans les énumérer sous risque de vous spoiler, il est clair que Wadlow et Vaughn ont eu à cœur de gommer les dérapages grotesques de Mark Millar qui ne servaient aucunement le récit original. Si Kick-Ass n’a pas vocation à réunir toute la famille au cinéma, il eut été dommage de le réserver aux plus de seize ans sous prétexte de scènes gênantes plus qu’elles ne divertissent. Ceci mis à part, l’histoire suit grosso modo le même schéma narratif et les mêmes scènes que son homologue papier (y compris certaines choquantes mais nécessaires), les quelques altérations et ajouts dissimulés ici et là offrant une redécouverte jouissive de l’œuvre de Mark Millar, surtout quand cela est fait avec humour (le face-à-face entre le Motherfucker et Night Bitch fait partie de ces moments où vous n’aurez d’autre choix que de vous esclaffer), réalisme (notamment ce qu’il advient d’Hit-Girl à la fin du film) et surtout un bien meilleur rythme (l’ »apprentissage » de Red Mist est ici infiniment moins long).


Les rires dans la salle ne trompent pas : avant d’être un film de super-héros, Kick-Ass 2 est avant tout une gigantesque comédie. Les répliques, blagues vaseuses et scènes comiques fusent à une vitesse folle, si bien qu’entre ces moments et les moments plus sérieux, il parait difficile d’imaginer quelqu’un s’ennuyer durant le visionnage de ce film. Parmi les scènes vouées à devenir cultes, Mindy découvrant le clip du groupe Union J (qui, après vérification, existe réellement) figure assurément en pole position. Ce second degré est clairement une des marques de Kick-Ass 2, qui ne se prend jamais au sérieux et va toujours plus loin dans le n’importe quoi (même en les connaissant déjà, la redécouverte des Toxic Mega Cunts et de Justice Forever est un bon exemple de cela).

Les scènes d’action ne sont pas en reste, à condition de se faire au style bien particulier de Jeff Wadlow. Plans (très) rapprochés et shaky cams sont au programme, de quoi bien désarçonner le spectateur durant les premières minutes. Les combats restant au final très lisibles, on verra cela comme une habitude à prendre plutôt que comme un défaut. Les acteurs ne sont pas en reste, étant parfaitement convaincants dans leurs rôles tous plus improbables les uns que les autres. L’âge de Chloë Grace Moretz, longtemps source de débats, n’est ici pas un problème, les scénaristes en ayant même profité pour garnir encore un peu plus sa période d’après Hit-Girl, là où le très attendu Jim Carrey nous rappelle quel talentueux comédien il est, avec une interprétation du Colonel Stars & Stripes que l’on n’aurait pas imaginée meilleure. La bande-son du film fait quant à elle son boulot, sans atteindre les sommets atteints par le premier film. Union J excepté, cela va sans dire.

C’est évident, Kick-Ass 2 est à visionner absolument par quiconque ayant pris son pied devant les premières aventures de Dave Lizewski. Ne se contentant pas d’être fidèle à l’histoire de Mark Millar, le film la sublime pour n’en garder que le meilleur, multiplié au carré. Drôle, causant et dynamique, le long-métrage de Jeff Wadlow n’est que 103 minutes de fun à l’état brut, à condition d’être sensible au n’importe quoi de l’univers imaginé par Mark Millar (mais pourquoi iriez-vous voir la suite d’un film que vous n’avez pas aimé ?). Reste la fin, et ses deux ajouts (dont une scène post-générique) dont on cherche encore l’intérêt. Le film avait-il besoin d’un happy end ? A-t-on besoin de teaser une suite quand on sait que le début de celle-ci est déjà disponible en librairie ? A vous de juger par vous-mêmes d’ici une petite semaine.

Sullivan
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