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Elephantmen 1 : Jouets de Guerre, la review

Elephantmen 1 : Jouets de Guerre, la review

ReviewDelcourt
On a aimé• Une histoire intelligente et poignante
• De superbes illustrations
• Un amour pour la BD du monde entier
On a moins aimé• Ce n'est qu'un prequel
Notre note

Alors que l'on vous propose un concours pour gagner cet Elephantmen qui vient de paraître chez Delcourt, il serait pas mal de savoir de quoi il est question, n'est-ce pas ? Véritable institution au sein d'Image Comics, ce titre est le fait d'une personnalité connue de l'ensemble de la communauté des comics. En effet, Richard Starkings est célèbre pour avoir passé le lettrage à l'ère informatique et pour avoir créé de nombreuses polices. Mais en tant que scénariste, que vaut-il ?

"Ce ne sont pas des machines. Ils vivent..."

En premier lieu, il faut comprendre que cette série avait été publiée en VO sous forme de prequel à Hip Flask et Elephantmen, bien après la publication de ces deux séries. Le reproposer ici sous forme de porte d'entrée n'est pas du tout insensé, mais il va manquer quelques références au lecteur exclusivement VF, surtout au niveau du sort de l'Hippopotame #7. Mais cela n'affecte cependant pas trop la lecture qui reste d'un seul tenant et indépendante. Surtout qu'ici Richard Starkings pose beaucoup de questions, autour de la guerre et de la notion d'humanité, à la manière d'un Blade Runner par exemple. Il montre d'un côté toutes les horreurs de la guerre, et le fait que c'est plus facile de croire que ce sont des monstres qui la font. Cependant, le destin parallèle de celui qui deviendra Hip Flask, ici l'hippopotame #7, et d'Yvette montre bien que ce n'est pas forcément les monstres qui font la guerre mais la guerre qui peut transformer quiconque en assassin sanguinaire. C'est d'autant plus remarquable que Starkings ne le fait pas à la manière d'un cours magistral, ce qui risquerait de faire perdre tout l'impact de sa réflexion, mais c'est plus subtilement qu'il met les idées en place.

Mais encore plus l'intelligence du récit, ce qui frappe ici, c'est l'émotion que parvient à nous faire partager le scénariste. Pourtant, les animaux ici présents n'ont rien de petites créatures mignonnes à la Walt Disney. On évolue dans un monde clairement post-apocalyptique (d'ailleurs ils ont encore trouvé le moyen de faire fondre la Tour Eiffel...), où ces animaux anthropomorphiques sont des soldats implacables massacrant plus sûrement qu'une indigestion post-fêtes. Mais, dans le sort presque tragique d'Yvette, et dans l'émergence d'un sentiment que numéro 7 n'arrive pas à définir, l'émotion pointe soudain son nez. Alors que l'on ne l'attendait pas, mais au milieu des cadavres putréfiés, Starkings montre bien que son propos n'est pas de montrer une énième guerre et ses horreurs.



"Un soldat qui soit un outil et une arme"

Mais Starkings n'est pas seul dans cette aventure. Plusieurs dessinateurs l'accompagnent, Axel Medellin (qui est aussi coloriste), Moritat et Ladrönn. Tous ont un style particulier, comme pour bien souligner la particularité de ce titre. Ce qui les unis, c'est une colorisation frappante, toute en couleurs puissantes, qui soulignent parfaitement l'ambiance des différentes scènes. Ce qui frappe, c'est la disparité des influences représentées ici. Des designs de machines et d'armes qui ne sont pas sans rappeler certains mangas, comme Ghost in the Shell, et le style de Moritat qui fait très franco-belge. Ce n'est d'ailleurs pas anecdotique qu'une partie de l'histoire se déroule à Angoulême, où l'on reconnait bien les bâtiments accueillant le festival, d'autant plus que le petit chat qui sert de logo au festival se retrouve dans les dessins préparatoires. On sent chez Starkings et ses dessinateurs un véritable hommage rendu au 9ème Art d'où qu'il vienne.



La publication des aventures des Elephantmen par Delcourt est donc une véritable aubaine pour tous les lecteurs de VF qui vont enfin pouvoir découvrir une excellente série. Le fait que cela soit un prequel, et que donc on sent que ce n'est pas la véritable histoire déroulée ici, n'affecte pas vraiment la qualité de ce titre. Si vous voulez avoir les titres principaux d'Elephantmen et d'Hip Flask, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Alfro
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