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The Lesbian Geek Monthly #5

The Lesbian Geek Monthly #5

chronique

Chers Comics Blogueurs,

Le mois de septembre étant considéré par bon nombre d’entre nous comme un mois de m... je veux dire un mois vraiment pas sympa du tout, à moi de vous prouver qu’il n’a pas été si morose que ça, malgré la rentrée des classes, les impôts et le dénouement d’Avengers VS. X-Men.
Parce qu’il ne faut pas non plus exagérer, c’est également le mois des révélations en tout genre, en septembre on a appris par exemple que Mark Millar allait sauver l’industrie du cinéma (américain je précise, mais ce n’est qu’une étape) par ses conseils avisés, et qu’il fut un temps où Rob Liefeld donnait des cours de dessins et par la même occasion sa vision aguerrie sur l’industrie des comics à un papy qui devait sûrement passer dans le coin.


Oui les enfants nous n’avons pas à nous inquiéter pour la suite, et la “fuite” de plus en plus sensible des meilleurs auteurs de comics vers le creator-owned n’est absolument pas un signe que les big two vont droit dans le mur, tout va bien se passer.

"I'm sick to death of the way the Big Two treat people." Greg Rucka.

Je vous conseille justement et vivement de lire l’article concernant le départ du scénariste de Gotham Central sur son départ imminent de chez Marvel, alors que l’on venait également de découvrir pourquoi il avait mystérieusement quitté la Distinguée Concurrence, lui qui lui avait offert de si belles histoires pendant près de 10 ans.
Pendant une longue période DC avait promis à Rucka de le laisser travailler sur Wonder Woman Earth One, un projet qui devait être l’équivalent des oeuvres parues pour les deux autres membres de la Trinité, avec son ami et comparse de génie JH Williams III. Si vous avez vu ce que ces deux là ont déjà fait ensemble, vous pouvez très vite imaginer ce que ce Wonder Woman Earth One aurait pu donner : un personnage fort et parfaitement travaillé évoluant sur des dessins somptueux.
Malheureusement DC fit machine arrière et proposa ce projet à Grant Morrison (on parle de Yanick Paquette aux dessins)... dont on a toujours pas vu la couleur, le scénariste préférant vraisemblablement donner son nom à une convention qui s’est tenue à Las Vegas le week-end dernier... (bouh lala oui je sais, ça tacle sévère aujourd’hui et non, ce n’est pas la mauvaise période du mois)
Bref quoi qu’il en soit, il ne faut pas s’étonner qu’après le mercato perpétuel entre les deux plus grands éditeurs, les auteurs finissent par se lasser et atterrir dans les bras d’un Image Comics qui ne devait pas en espérer tant. D’ailleurs même Morrison est heureux de travailler chez eux...
Arsh ne me contredira pas, Image publie actuellement ce qu’il se fait de mieux en matière d’histoires originales de qualité, et c’est certainement lié à l'intérêt certain et le respect qu’ils ont pour leurs artistes.


Alors bien évidement tout ceci n’est pas très nouveau, au début des années 80 Alan Moore faisait déjà un état des lieux très dur sur la santé de cette industrie dans les pages du magazine britannique The Daredevils qui publiait le matériel Marvel outre Manche (Alan Moore a également à cette même époque écrit un superbe et édifiant article sur la place des femmes dans les comics, si cela vous branche je m’étais amusée à en faire la traduction).
Le barbu de Northampton n’était particulièrement pas tendre avec les choix éditoriaux de Marvel à l’époque en allant jusqu’à reprendre les propos qu’il avait entendu sortir de la bouche de Marv Wolfman : "Les lecteurs ne veulent pas de changement, lecteurs veulent seulement l'illusion du changement."

On se rend donc compte au final que rien ne change vraiment dans cette industrie, les grands éditeurs préférant rester sur leurs acquis avec leur base fébrile de fans qui s'effrite peu à peu. Marvel a bien compris qu’il ne devait son salut que par ses licences cinématographiques, quant à DC, ne soyons pas dupes, ce n’est certainement pas un Rebaunch (Yeah je l’ai dit !) qui sauvera les meubles.
Mais j’ai également tendance à croire que la starification à outrance de certains artistes ne peut que tirer cette industrie vers le bas.  
Un Terry Moore, un Greg Rucka, un Jaime Hernandez ou un Jeff Smith aura toujours pour moi une valeur bien plus inestimable culturellement qu’un joyeux provocateur de l’écriture ou du crayon. Car un ego surdimensionné ne sera profitable qu’à celui qui le manifeste, laissant finalement que peu de choses derrière lui.

Quoi qu’il en soit, toutes les bonnes choses ont une fin, à l’image du génialissime blog Covered qui a malheureusement fermé ses portes ce mois-ci, et dont le principe était de demander à des artistes de revisiter des couvertures de comics plus ou moins mythiques. A vous de voir quelle version vous préférez, certaines sont étonnantes et n’ont pas à rougir de leur modèle.


Mais le plus important dans tout ça, c’est quand même de savoir que Stan Lee a désormais un point commun avec Iron-Man, la machine à créer des super héros est désormais “armé” d’un pace-maker, ce qui va lui permettre de vivre encore 90 ans de plus.


Alors longue vie à Stan, aux vrais auteurs, mais surtout longue vie aux comics. 

 

Katchoo.

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