En ce mois de Septembre 2012, cela fait tout juste un an que les New 52 existent. Si vous voulez en savoir plus sur l'année écoulée, allez consulter l'excellent (et imposant) dossier de Manu. Ici, on va se demander ce que nous réserve l'année à venir.
Chez DC Comics, on a repensé le teasing de manière plus fine et plus cryptique que ce que peut faire Marvel. Si l'on apprend par d'épars indices et énigmatiques teasers quelques éléments de l'avenir de l'univers DC, on ne sait pourtant pas grand chose et avec Geoff Johns à la baguette, il faut avouer qu'on reste un peu dans le flou. Mais que peut-on deviner ? Et que peut-on voir se profiler avec une vue d'ensemble ?
Précédemment sur Comicsblog :
DC Comics : un an après les New 52
Et dans les prochains épisodes :
Podcast #88 - Que retenir des New 52 ?
Les 5 séries que vous ne devez pas manquer chez DC Comics.
Johns, Snyder, Lemire : la vraie trinité ?
Urban Comics : la révolution Française.
Cela fait maintenant quelques mois qu'on sait qu'en 2013, un évènement qui s'annonce dantesque va chambouler les séries de la famille Justice League. Ce fameux Trinity War dont on vous en reparle plus en détails à la fin de ce dossier était pourtant bien étrange car il impliquait des personnages dont ne savait pas trop ce qu'ils faisaient là. Mais Geoff Johns avec une nouvelle annonce a provoqué l'effet d'une bombe, puisqu'à la fin de l'année arrive une nouvelle série Justice League of America qu'il réalisera en collaboration avec le dessinateur David Finch. C'est d'ailleurs dans le Free Comic Book Day New 52 qu'on a aussi appris comment s'organisait cette nouvelle force qui sera moins dans la lumière que leurs congénères plus connus. Ils auront un Steve Trevor à leur tête qui va jouer le rôle du super-barbouze.
On réalise alors totalement que Johns chapeaute son univers à la manière d'un joueur d'échec, ayant trente-six coups d'avance sur ces lecteurs, ils nous laissent de petits indices qui nous font saliver. Comme ces deux pages de teasers à la fin de Justice League #12. Devant ce programme alléchant, on était déçu d'apprendre qu'il lâchait Aquaman, avant de comprendre qu'il allait nous mitonner un crossover entre le Roi d'Atlantis et sa fameuse équipe qui risque d'avoir de lourdes conséquences pour les deux parties. De quoi espérer le meilleur pour un héros qui a vu sa côte monter en flèche depuis les New 52.
On a appris par ailleurs que Brian Azzarello continuait son bonhomme de chemin avec Wonder Woman alors qu'il avait au départ prévu un arc de douze numéros. Ainsi, il a ouvert la porte à un énorme cliffhanger à la fin du douze qui nous promet le retour de personnages emblématiques et qui peuvent avoir des conséquences majeures dans le reste du DCverse, quand on sait leur lien avec un des ennemis de la Justice League. De même pour Flash, l'excellence de son titre permet de continuer plus avant, Francis Manapul et Brian Buccellatto ayant les coudées franches pour réexplorer la mythologie du bolide, réintégrant ses ennemis au fil d'une histoire qui ne semble jamais avoir de fin.
Puis il y a les cas plus problématiques. Green Arrow n'a jamais su convaincre et on s'attend à une équipe créative plus "bankable" sur le titre avec l'arrivée prochaine de la série télé Arrow. Chez DC Comics, on sait rentabiliser. Encore plus problématique, Fury of Firestorm et Savage Hawkman sont dans les catacombes après avoir été massacrés par leurs auteurs respectifs, Ethan Van Sciver pour le premier et Rob Liefield pour le second. Firestorm va sans doute passer à la trappe sous peu, et Hawkman aussi, si ce n'est qu'en ces temps de remémoration de l'oeuvre de Joe Kubert, on pourrait espérer quelque chose de mieux pour le héros ailé.
Enfin, il y a cette frange estampillée "Terre-2". Deux titres qui fonctionnent de paires, Earth 2 et Worlds' Finest et qui explorent dans le présent et le passé de cette Terre qu'on découvre petit à petit. Pour savoir si leur Darkseid est le même que celui de la Terre-1 et qu'il s'agissait donc d'une attaque transdimensionelle, il faudra probablement attendre donc plus longtemps. En effet, il est probable que la réunion des deux Terres sera l'objet d'un futur crossover. Et c'est tant mieux, cela permettra à James Robinson de développer son intrigue et son univers tranquillement et d'y donner une cohérence salutaire.
La famille Batman est la grande satisfaction de cette année. Si d'aucun disent qu'il suffit du nom de Batman pour vendre, il faut quand même reconnaître que le justicier de Gotham City n'avait plus connu tel succès depuis un moment. On le doit en premier lieu au titre-phare Batman de Scott Snyder et Greg Capullo. Et pourtant, ils ne se contentent pas de ce succès, et on déjà annoncé que le prochain arc qui voit le retour du Joker sera encore plus grandiose. Et à la manière de Night of the Owls, un mini-crossover, Death of the Family découlera des évènements se déroulant dans ces pages et concernera quasiment tous les bat-titres. Mais Snyder a une vision au long cours puisqu'il a déjà, par quelques bribes de conversations, annoncé qu'il ferait revenir un vilain classique par la suite. Un rapport avec l'énigmatique numéro 0 du mois de Septembre qui nous donne rendez-vous en 2013 ? Et qu'en est-il de cette mystérieuse jeune fille, Harper Row, qui a squatté le Batman #12 ? Plusieurs théories s'affrontent, comme celle affirmant qu'elle deviendra la prochaine Robin. Ce serait sans doute aller trop loin, mais toujours est-il qu'on ne développe pas un personnage sur le long terme comme ça pour ne rien en faire...
Pour abonder dans le sens des gens qui disent que le simple nom de Batman fait vendre, il y a l'exemple Detective Comics qui vendait bien même s'il faut reconnaître que la qualité a toujours été très passable. Tony Daniel s'en va donc vers de plus vertes prairies tandis qu'une nouvelle équipe créative débarque. Si elle n'est pas composée des plus grands noms de l'industrie, c'est tout de même des jeunes talents qui montent et qui nous ramènent l'espoir. John Layman, scénariste de Chew ou Mars Attacks ! est du type déjanté mais à l'écriture très virtuose, reste à voir s'il pourra rééditer son génie sur une série mainstream, mais on a bon espoir. Et le dessinateur Jay Fabok est de ces artistes prometteurs qui sont sur le point de devenir des grands ou de retomber dans l'oubli après avoir été des étoiles filantes. Reste à celui qui a souvent été comparé à David Finch de prouver qu'il mérite toutes les louanges qu'on a pu lui faire dernièrement. Ils commenceront leur run avec une histoire sur le Pingouin.
A propos de David Finch justement, celui-ci part de Batman : The Dark Knight alors qu'il avait été celui qu'il l'avait porté à bout de bras. Sans lui, on doute que le titre survive longtemps, tant les scénarios n'ont jamais été à la hauteur de son talent. Et puis on le répète, il y a bien trop de titres Batman, si DC Comics veut faire de la place pour sa Quatrième Vague, il va falloir faire des coupes. Un autre titre qui risque de subir le même sort pour la même raison, c'est Red Hood & The Outlaws, ses créateurs partis, on se demande comment une autre équipe créative pourrait faire survivre cette série pourtant si rock'n'roll mais au concept compliqué à faire survivre.
L'autre série qui remplit totalement son contrat, c'est Batman & Robin qui fait partie des bonnes surprises. Le problème de ce titre, c'est qu'il est intimement lié à ce que fait Grant Morrison dans Batman Incorporated. Le scénariste écossais ayant annoncé qu'il finirait sa série avec le numéro 12, on peut se demander ce qui va arriver. Surtout qu'il s'intègre vraiment très mal dans la nouvelle continuité et est un véritable casse-tête pour les éditeurs. On sent que chez DC, on laisse Morrison en finir, puisqu'ils ne peuvent rien vraiment lui dire et que son seul nom fait vendre, mais la suite risque de se faire sans cette série. Alors quid de Batwing ? Dans le ventre mou des séries, elle n'est ni mauvaise ni vraiment bonne mais est rafraîchissante par le dépaysement qu'elle offre. Son rapprochement avec la Justice League International va lui permettre de survivre et des intrigues vont évoluer dans ce sens.
Pour Batgirl et Batwoman, les destinées semblent se ressembler. Trustant le milieu de tableau, elles se développent lentement tout en gardant une base de fidèles. Pourtant à ce jeu-là, la fille du commissaire Gordon semble plus mal en point puisqu'elle s'enfonce un peu plus chaque mois, il serait donc temps que Gail Simone utilise James Gordon Jr. dont elle effleure le sujet depuis le début pour redonner de l'intérêt à sa série. Quant à Batwoman, il n'y a aucun doute sur le fait qu'une fois entériné l'arc actuel, où elle rencontrera Wonder Woman pour enfin affronter son archnémésis, sa survie va être très compliquée. En effet, elle tient en grande partie parce que J.H. Williams III est là, mais une fois qu'il aura fini son run et qu'il partira dessiner son prequel à Sandman, la série va finir par sombrer. Bien qu'on espère que non... Les autres titres féminins que sont Catwoman et Birds of Prey sont eux aussi sur la sellette, la première parce qu'elle n'a pas vraiment su trouver son public, l'autre parce que l'arc actuel est une destruction en bonne et due forme de l'équipe. Cependant, on nous promet pour ces dernières un changement radical dans les mois qui viennent, on aura alors sans doute un petit angle de tir pour voir cette série rebondir.
Quant à Nightwing, le scénariste Kyle Higgins part deux numéros pour pouvoir souffler un peu et prendre de l'avance et il va revenir en force pour épauler Scott Snyder sur son histoire avec le Joker, les deux ont toujours fonctionné de paire. Et comme on évoque une nouvelle fois Snyder, on rappelle qu'il va lancer Talon avec James Tynion IV, et Guillem March au dessin. Ils vont explorer plus avant l'organisation de la Cour des Hiboux. Le projet est intrigant et peut autant être une bonne surprise que le premier raté de Scott Snyder. Tant qu'on est dans les nouveaux projets, une rumeur persistante datant de la Seconde Vague nous parle d'une série Robins par Jeff Lemire. Aura-t'on un jour la chance de pouvoir y jeter un oeil ?
Les New 52 étaient l'occasion pour DC Comics de redorer le blason de Superman. Peine perdue, ses séries se sont crashées en beauté, et même si elles vendent (enfin, surtout le titre Superman), personne ne se voilent la face sur la qualité toute relative de ces titres. Ainsi, branle-bas de combat chez DC, 2013 sera l'année du Kryptonien ou ne sera pas ! D'autant plus que ce sera aussi l'année de la sortie au cinéma de Man of Steel de Zack Snyder.
Ainsi, on fait sang neuf sur Superman, Scott Lobdell et Kenneth Rocafort sont appelés en renforts pour donner un dynamisme au titre qu'il n'avait plus connu depuis bien longtemps. On a un scénariste qui même s'il est capable du pire (Teen Titans et Superboy...) mais qui s'échine toujours à insuffler un souffle de jeunesse à ses séries, et parfois ça marche plutôt pas mal, en témoigne Red Hood & The Outlaws. Le dessinateur Kenneth Rocafort est lui un véritable vent de jeunesse. Son style radical et énergique va booster une Superman qui a toujours eu du mal à sortir d'un conservatisme qui l'a plombé. Si Superman se fait une cure de jouvence et redevient une série à la pointe, cela ne pourra que faire du bien à DC.
On va aussi avoir le droit à un crossover entre Superman, Superboy et Supergirl chapeauté par ce même Scott Lobdell qui va donc poser sa marque sur la famille des Sup' dès son arrivée. Même si ce H'el on Earth paraît pour le moment bien bas du front, donner une cohérence à ce groupe de comics pourra lui être bénéfique. Et sortir Superboy de son affiliation avec Teen Titans est salutaire même si on se demande si ce sera suffisant. Quant à Supergirl, le seul talent de Mahmud Asrar l'aidera t'elle à survivre ? Un peu plus de prise de risques lui ferait du bien.
Action Comics est un semi-échec. Grant Morrison n'a pas su faire la série qu'il souhaitait. Que ce soit du fait des éditeurs qui trouvait son travail trop osé, ou du scénariste écossais qui s'est perdu dans son récit, reste que la série a vite perdue son identité et son intérêt si ce n'est quelques moments de bravoure (le Superman Président). Du coup, grand balayage et une nouvelle équipe créative arrive. Si on est quasiment sûr de l'arrivée de Tony Daniel qui nous avait dit à la Paris Comic Con qu'il allait faire un titre sur le Kryptonien et qu'une rumeur venant des Etats-Unis suggère que c'est sur le titre historique qu'il va poser ses valises, c'est pour le scénariste qu'on est plus circonspect. Cette même rumeur veut que ce soit Andy Diggle qui soit le prochain scénariste du titre. Notre sentiment est partagé, on a une chance sur deux que son approche originale et plus "auteurisante" fasse un grand bien à l'Homme d'Acier. L'autre face de la monnaie, c'est qu'il ne tire pas souvent le meilleur des séries super-héroïques, on a tous en mémoire le triste Shadowland. Qui vivra verra, comme on dit.
Mais la plus grande annonce, ou plutôt semi-annonce, ce serait cette série qui arriverait conjointement avec le film, Superman : Man of Steel. Selon la rumeur, que les pontes ne peuvent ni affirmer ni infirmer, on retrouverait Scott Snyder au scénario et Jim Lee au dessin. Soit les deux grosses stars en forme du moment. Le nom de l'un comme de l'autre est une promesse de qualité et de bonne vente, alors les deux ensemble ? Ce serait probablement un hit qui ferait du bien à Superman qui retrouvera peut-être un jour sa place de principale icône de DC Comics.
< Chapitre précédent2 - Batman ne se contentera jamais de la médiocritéChapitre suivant >4 - Encore des secrets, des nouvelles lanternes et un nouveau statu quo ?Pour Green Lantern, les New 52 n'auront de neuf que le nom. Geoff Johns ne voulait sans doute pas sacrifier tout le travail qu'il a fait dessus depuis le début. Et puis, quand on est le chef, on fait bien ce qu'on veut non ? Et Johns a fait du Johns, amener lentement mais sûrement de nouvelles menaces et de nouveaux secrets encore plus cryptiques que les précédents. Ainsi, commence sous peu The Third Army, le crossover qui va durer un moment et qui va inclure les quatre séries de cet univers. Geoff Johns nous a mitonné un évènement de grande ampleur avec encore une nouvelle Lanterne dont on sait très peu de chose. Ce Simon Baz risque de jouer un grand rôle dans cet event, et s'il avait été là pour remplacer l'une des lanternes terriennes qui ne survivrait pas aux tragiques évènements qui vont suivre ?
Puis on a découvert un nouveau secret des Gardiens, la Première Lanterne qui était gardée par des congénères qu'ils ont méchamment molestés. Ils s'en servent pour créer des lanternes-zombies qui vont former leur Troisième Armée. Quel effet cela aura-t'il sur les séries Lantern ? Sachant que les Red Lanterns sont sur la sellette et que Tony Bedard peine à trouver une histoire accrocheuse pour sa série, c'est peut-être l'occasion pour eux de donner un nouveau souffle à leur titre en partageant les ventes du titre principal.
On ne doute pas qu'après cet event un nouveau statu quo va encore s'établir pour Green Lantern. L'alliance sacrée qui va unir tous les Corps contre cette nouvelle menace va-t'elle perdurer ? Qui seront les Lanterns qui vont survivre ? Et le Corps des Green Lanterns sans Gardiens, cela peut-il seulement fonctionner ? Bien des questions qui assurent aux titres des policiers intergalactiques d'avoir plein de choses à dire en 2013. Ils ne sont pas prêt d'être tranquilles, et c'est tant mieux pour cet univers que Geoff Johns aura su redynamiser depuis qu'il s'est emparé du titre, il y a de ça sept ans maintenant.
Il y a dans la ligne Young Justice deux gros pans. D'un côté, la partie vraiment "jeunes héros" et pour l'autre le côté Légion des Super-Héros. Pour l'un comme pour l'autre, l'avenir n'est pas très engageant.
Premièrement, en ce qui concerne les "jeunes". On a un titre Teen Titans qui a plus que déçu. Un roster totalement remanié mais qui n'est ni iconique ni attirant et des histoires passablement hystériques qui ne convainquent pas. Mais le plus inquiétant, c'est qui n'il n'y a pas de changement à l'horizon. De même pour le titre spin-off qu'est Ravagers. C'est exactement le même constat, et même si la série est jeune, on en vient à la même conclusion, il va vite falloir un changement sinon l'addition pourrait être salée. Et le cas Blue Beetle risque d'être le même que celui de Batwing. Une série sympa mais qui reste bloquée en milieu de tableau pour manque d'attrait. DC Comics lui ont trouvé la même solution, une intégration à la Justice League International (qui a disparue des publications...).
Puis on a le côté Légion. Là, il y a un aspect spécifique à cette série, c'est qu'elle suit son fil en respectant des codes bien à elle et garde ainsi un groupe de fidèle qui lui assure sa pérennité. C'est sans doute le titre le plus conservateur de DC, mais tant que ça marche, ils doivent se dire que ce n'est pas nécessaire d'attirer de nouveaux lecteurs. Puis pour Legion Lost, si le concept était intéressant au départ, faut reconnaître qu'il n'y a pas le petit plus qui la rend attirante. Surtout que Pete Woods quitte le titre, et il était probablement celui qui l'empêchait de passer à la trappe. Mais on le comprend, un jeune dessinateur comme lui a besoin de plus d'exposition.
Quand DC Comics a décidé de répartir ces séries en différentes familles, on a vu en apparaître une bien étrange : The Edge. Il faut bien avouer qu'en fait celle-ci n'est plus ni moins qu'un fourre-tout considérable où ont été mis tous les titres qui ne trouvaient pas leur place ailleurs. Et bien souvent, ceux-ci n'étaient pas d'une qualité monumentale et c'est sans doute pour ça qu'ici ont été pratiqué les plus grandes coupes. Mais après toutes ces nouvelles Vagues, que reste-t'il ?
En premier lieu, il y a toutes ces séries héritées de l'ancien Wildstorm, parmi lesquelles on retrouve Grifter, Stormwatch et Team 7. Si la première ne disparaît pas après avoir été massacrée par Rob Liefield, ce sera sans doute l'occasion d'enfin faire un mini-crossover entre elles pour qu'elles affrontent leur menace commune : les Daemonites et leur chef Helspont. Avec pourquoi pas un Superman qui interviendrait puisqu'il a lui aussi eu l'occasion de l'affronter.
On a aussi des séries qui restent bien confortablement au chaud dans le bas du tableau des ventes, comme G.I. Combat ou Dial H, qui risquent de ne pas passer l'année. Mais en même temps, vu le nombre de titre dont on dit ça, elles risquent de voir leur peau sauvée (pas GI Combat, c'est désormais confirmé).
Et puis il y a All-Star Western avec Jonah Hex et ses potes qui est tranquillement en train de créer un Westernverse. Jimmy Palmiotti et Justin Gray ont les coudées franches, d'autant que leur titre se vend plutôt bien, donc pourquoi ils changeraient quoi que ce soit ? Surtout que c'est plutôt pas mal et qu'il se permet des liens avec le reste de l'univers DC, notamment au travers de la Cour des Hiboux et de sa vieille Gotham City.
La ligne Dark est un pari osé mais réussi pour DC Comics. Et qu'on se le dise, ce n'est pas prêt de s'arrêter là. En effet, après un départ quelque peu obscur de Justice League Dark sous l'égide de Peter Milligan qui s'amusait trop à en faire une série pseudo-mystique. Mais Jeff Lemire en reprenant le titre à réussi un coup de maître en réussissant à la rendre accessible tout en gardant l'identité étrange et délirante de cette équipe. Il l'a replacée dans l'univers DC en la faisant chapeauter par Steve Trevor, décidément il est partout l'amoureux de Wonder Woman. Et nul doute que la série va prendre plus de place au sein du reste des publications de DC puiqu'on a vu Deadman dans le teaser de Trinity War qui implique sûrement que la Justice League Dark prendra part au crossover.
Mais ce n'est pas que sur le titre-phare que Jeff Lemire pose sa patte, car même s'il a laissé les rênes de Frankenstein, Agent of S.H.A.D.E. à Matt Kindt, il garde un oeil sur le titre. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que cette série rejoint le crossover Rotworld coécrit par Lemire justement et Scott Snyder. Car Animal Man et Swamp Thing vont enfin arriver là où ils se dirigeaient depuis le début. Et dans un event qu'on sent prendre des dimensions dantesques. La qualité exceptionnelle de ces titres, aussi inespérée que salutaire, est d'ailleurs le moteur de cette ligne Dark. D'ailleurs, on se demande ce qu'ils vont nous mitonner une fois ce crossover terminé.
Bon par contre, on ne comprend pas trop le succès d'I, Vampire... Mais on est sans doute bloqués par notre misovampirie. Quoi qu'il en soit, même si elle ne connaît pas des ventes incroyables, cette série perdure, d'autant qu'Andrew Bennett vient d'arriver au sein de la JLD. Par contre, entre Demon Knight et Sword of Sorcery, il va falloir choisir. Car deux titres de fantasy, c'est minimum un de trop. Si l'intention est louable pour DC Comics d'explorer ce genre, on sait que cela n'attire plus grand monde. D'autant que Demon Knights est... sympa sans plus. On attend de voir ce que donnera Sword of Sorcery.
< Chapitre précédent6 - Les derniers de la classeChapitre suivant >8 - Le premier méga-crossover des New 52Pour leur première année, les New 52 n'ont pas connu de méga-event pourtant quasiment inévitable chez les deux majors. DC Comics a intelligemment préféré miser sur Before Watchmen pour faire le buzz cet été. Même s'ils avaient sans doute espéré faire plus de ventes vu le nom du projet et les artistes reconnus attachés à chaque série, il faut croire que le lobbying d'Alan Moore a finalement eu un impact.
Mais au Printemps 2013, on va avoir droit au premier mega-crossover de l'ère New 52 avec Trinity War. Annoncé en pointillé par Geoff Johns et service marketing hyper intelligent, on n'en sait pour le moment pas grand chose, mais on peut tout de même dégager plusieurs indices qui émaillaient au travers du fameux Free Comic Book Day New 52 et des deux teasers apparaissant à la fin de Justice League #12. Car oui, chez DC on préfère communiquer au travers de leur publications que par internet, et ce n'est pas plus mal.
En premier lieu, cette Guerre de la Trinité aurait pu se mettre facilement au pluriel tant il semble que nous auront le droit à un affrontement sur plusieurs plans. Tout d'abord, il y a l'évidente Trinité de DC Comics composée de Superman, Batman et Wonder Woman, mais s'ils y ont surementpensé, c'est pour brouiller les pistes plus qu'autre chose et pour agir en contrepoids vertueux, car la Trinité évoquée ici est la Trinity of Sin, la Trinité du Péché, composée de Pandora, qu'on voit apparaître depuis la fin de Flashpoint #5 et qui risque d'avoir un impact colossal sur l'ensemble de l'univers DC, Phantom Stranger qui a désormais le droit à sa propre série écrite par le grand patron Dan DiDio et enfin la Question qui reste pour le moment dans l'ombre.
L'autre trinité qui pourrait être évoquée, c'en est une qu'on aurait jamais soupçonné à la première lecture du teaser annonçant l'event. Mais une annonce tonitruante et qui nous a pris complètement au dépourvu tant Geoff Johns et David Finch avaient su garder le secret, une annonce qui nous dévoilait qu'à la fin de l'année une nouvelle série Justice League of America allait débarquer, jouant sans doute un rôle à la Secret Avengers mais chez la Distinguée Concurrence. Ainsi, après cette annonce et quelques images éparses, on a finit par se douter qu'il y aurait aussi un affrontement au sommet entre les différentes Ligues de Justice.
Petite revue des forces en présence et des tenants et aboutissants. Tout d'abord, nous savons que la Justice League va passer au recrutement actif, Shazam est l'un des noms que l'on connait désormais. Mais il se trouve que dans l'un des teasers nous avons appris que parmi les nouveaux membres se trouvera un traître, ce qui risque de provoquer l'affrontement avec les autres Ligues de Justice, celle montée par Steve Trevor qui a assez mal vécu sa "rupture" avec Wonder Woman et qui monte une équipe black ops, et la Justice League Dark qui depuis que Jeff Lemire a repris le flambeau répond aussi à Steve Trevor et son organisation gouvernementale. On sait que cette dernière sera intégrée au conflit grâce à la présence de Deadman dans le dessin de Jim Lee. De plus, les trois mystérieux membres de la Trinity of Sin ont leur propre agenda et qu'il en va du destin du monde, rien que ça. De plus, ils sont relié à Shazam par le fait que celui qui a donné ses pouvoirs à Billy Batson appartenait aussi au conciliabule qui a condamné pour l'éternité ces pécheurs.
On voit donc de multiples ramifications se profiler, le tout étant amené subtilement et intelligemment. On sent que cet event a été pensé en amont et n'est pas fait en urgence, contrairement à ce qui se fait chez la concurrence. On a évidemment hâte de pouvoir mettre les mains dessus pour découvrir ce que Johns et Lemire nous ont concocté.
Pendant longtemps, on a fait une différence sur l'approche éditoriale entre Marvel et DC Comics. Ces derniers étaient taxés d'une certaine frilosité et d'un conservatisme excessif, préférant user le filon classique sur lequel ils avaient fait leur succès. Si on peut toujours trouver des contre-exemples, dans l'ensemble c'était plutôt vrai. Et c'est en cela que les New 52 ont apporté une véritable révolution en leur sein.
Déjà en terme de communication. Ils ont choisi de ne pas nous abreuver d'informations et de teasers, préférant la grosse annonce sur laquelle ils avaient un total contrôle et qui laissant sans voix leurs lecteurs. Les fameux numéros 0 pour lesquels ils ont laissé planer une rumeur tout du long jusqu'à l'annonce en bonne et due forme ou encore plus flagrant, la Justice League of America que personne n'avait vu venir. Ils ont aussi réussi à monter un univers cohérent, même si d'aucun peut mettre le doigt sur la continuité des Robins, mais dans l'ensemble tout se tient et surtout tout fait sens. Ainsi on voit une progression quasiment épique vers Trinity War, un event qui se justifie et qui n'est pas là simplement pour faire le fameux summer crossover qui va rapporter gros en dépit de toute qualité (Fear Itself si tu nous regardes).
L'autre point sur lequel ils ont réussi à évoluer, c'est l'approche de leurs personnages et de leurs thématiques. Car si on a souvent fait la remarque qu'ils faisaient une réutilisation de l'esthétique des nineties, c'est sans le côté grim'n'gritty qui n'a pas de sens. Ils ont aussi eu une proche plus "Vertigo" au sein de leur univers mainstream, faisant appel à des séries d'horreur ou de fantasy là où auparavant, sorti du genre super-héroïque, c'était un peu la disette dans le DCverse. Ils n'hésitent plus à aborder des thèmes plus adultes, et même si la tournure "socialiste" d'Action Comics a un peu été corrigée, c'est plus par un soucis de cohérence que d'opinion, en témoigne le numéro 9. D'ailleurs, les vrais personnages glauques se trouvent maintenant chez DC avec Constantine ou Swamp Thing, peu importe s'ils soient dans un univers accessible à tous.
Ainsi, DC a compris qu'il en fallait pour tout le monde et qu'il fallait lâcher un peu de lest pour rester accroché à un monde et un lectorat qui avaient pendant un moment évolués sans eux. Reste à savoir s'ils ne vont pas retomber dans leurs travers, mais cette année 2013 qui se profile promet que du bon (ils ont quand même osé faire de Judas un de leurs personnages, et pan ! dans la figure de Romney).
Cela fait maintenant quelques mois qu'on sait qu'en 2013, un évènement qui s'annonce dantesque va chambouler les séries de la famille Justice League. Ce fameux Trinity War dont on vous en reparle plus en détails à la fin de ce dossier était pourtant bien étrange car il impliquait des personnages dont ne savait pas trop ce qu'ils faisaient là. Mais Geoff Johns avec une nouvelle annonce a provoqué l'effet d'une bombe, puisqu'à la fin de l'année arrive une nouvelle série Justice League of America qu'il réalisera en collaboration avec le dessinateur David Finch. C'est d'ailleurs dans le Free Comic Book Day New 52 qu'on a aussi appris comment s'organisait cette nouvelle force qui sera moins dans la lumière que leurs congénères plus connus. Ils auront un Steve Trevor à leur tête qui va jouer le rôle du super-barbouze.
On réalise alors totalement que Johns chapeaute son univers à la manière d'un joueur d'échec, ayant trente-six coups d'avance sur ces lecteurs, ils nous laissent de petits indices qui nous font saliver. Comme ces deux pages de teasers à la fin de Justice League #12. Devant ce programme alléchant, on était déçu d'apprendre qu'il lâchait Aquaman, avant de comprendre qu'il allait nous mitonner un crossover entre le Roi d'Atlantis et sa fameuse équipe qui risque d'avoir de lourdes conséquences pour les deux parties. De quoi espérer le meilleur pour un héros qui a vu sa côte monter en flèche depuis les New 52.
On a appris par ailleurs que Brian Azzarello continuait son bonhomme de chemin avec Wonder Woman alors qu'il avait au départ prévu un arc de douze numéros. Ainsi, il a ouvert la porte à un énorme cliffhanger à la fin du douze qui nous promet le retour de personnages emblématiques et qui peuvent avoir des conséquences majeures dans le reste du DCverse, quand on sait leur lien avec un des ennemis de la Justice League. De même pour Flash, l'excellence de son titre permet de continuer plus avant, Francis Manapul et Brian Buccellatto ayant les coudées franches pour réexplorer la mythologie du bolide, réintégrant ses ennemis au fil d'une histoire qui ne semble jamais avoir de fin.
Puis il y a les cas plus problématiques. Green Arrow n'a jamais su convaincre et on s'attend à une équipe créative plus "bankable" sur le titre avec l'arrivée prochaine de la série télé Arrow. Chez DC Comics, on sait rentabiliser. Encore plus problématique, Fury of Firestorm et Savage Hawkman sont dans les catacombes après avoir été massacrés par leurs auteurs respectifs, Ethan Van Sciver pour le premier et Rob Liefield pour le second. Firestorm va sans doute passer à la trappe sous peu, et Hawkman aussi, si ce n'est qu'en ces temps de remémoration de l'oeuvre de Joe Kubert, on pourrait espérer quelque chose de mieux pour le héros ailé.
Enfin, il y a cette frange estampillée "Terre-2". Deux titres qui fonctionnent de paires, Earth 2 et Worlds' Finest et qui explorent dans le présent et le passé de cette Terre qu'on découvre petit à petit. Pour savoir si leur Darkseid est le même que celui de la Terre-1 et qu'il s'agissait donc d'une attaque transdimensionelle, il faudra probablement attendre donc plus longtemps. En effet, il est probable que la réunion des deux Terres sera l'objet d'un futur crossover. Et c'est tant mieux, cela permettra à James Robinson de développer son intrigue et son univers tranquillement et d'y donner une cohérence salutaire.