2011 : cela fait des décennies maintenant que Marvel Comics a pris le pas sur les personnages de DC Comics. Les multiples events (les différentes Crises, les morts de Superman et Batman) n’y font rien et les ventes, sans être catastrophiques, sont loin des espoirs de la firme. L’univers DC a vieilli et toute la continuité installée alourdi pour beaucoup la lecture et l’accès à cet univers. Au milieu de tout ça, seuls s’en sortent bien les univers de Batman grâce à la révolution de Grant Morrison et l’arrivée de Scott Snyder sur Detective Comics, et l’univers des Green Lantern dépoussiéré et fortement élargi depuis l’arrivée de Geoff Johns en 2004.
Après un crossover géant d’un an, Brightest Day, qui affiche une qualité exceptionnelle mais qui ne concerne que des seconds et des troisièmes couteaux, on commence à sentir l’envie de DC de ramener une Justice League "classique" (les différents personnages originaux reviennent peu à peu sur le devant de la scène), mais le crossover de l’année semble surtout tourner autour de Flash. Puis d’un seul coup, l’absence d’annonces pour le futur de la Distinguée Concurrence vient nous mettre la puce à l’oreille pour un gros choc à venir.
Je pense que je me souviendrai toujours de cette perspicacité de Sullivan qui le 17 mai 2011, à l’avant-première de Pirates des Caraïbes 4, qui me dit “Mec, les sollicitations du mois d’août pour DC, tous leurs arcs se terminent et rien n’est annoncé pour l’après-Flashpoint. A mon avis, ils vont rebooter tout leur univers”. C’était assez fort de sa part, et depuis j’ai pour défi personnel d’anticiper avant lui quelque chose d’encore plus gros, mais ça ne risque pas d’être pour demain.
Nous voilà donc à la grosse révélation de DC en juin, qui nous cloue le bec en annonçant préparer un relaunch de toutes ses séries, pour sortir 52 titres. Parmi ces séries, on retrouve Action Comics et Detective Comics, deux titres qui n’ont jamais subit de relaunch. Et petit à petit, les indices tendent à prouver que plus qu’un relaunch, une bonne partie de l’univers verra sa continuité modifiée. Katchoo "néologise" le terme tout trouvé de rebaunch pour ce qui s’avérera réellement un mix des deux : une renumérotation et un changement partiel de la continuité.
Bienvenue dans les New 52 : un univers DC Comics remodelé pour faciliter l’accès des nouveaux lecteurs, tout en essayant de ne surtout pas perdre les fidèles. A grand renfort de promotion, à travers tous les médias, la firme vend les mérites de son opération, et son fameux “Keep it always new, always 52”: une envie de se renouveler constamment, d’expérimenter, de dépoussiérer ses personnages pour les rendre plus modernes et plus accessibles, et de toujours proposer le même nombre de séries aux lecteurs sous son label principal. Dès le début, l’opération est clairement un succès, et DC repasse en tête des ventes pour venir maintenir un coude-à-coude constant avec son principal concurrent. Alors, un an après, qu’en est-il de tout ça ?
--
A venir aussi :
Les New 52 : ce qui nous attend
Podcast #88 - Que retenir des New 52 ?
Les 5 séries que vous ne devez pas manquer chez DC Comics.
Johns, Snyder, Lemire : la vraie trinité ?
Urban Comics : la révolution Française.