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Bionic Man Vol.1 Some Assembly Required, la review

Bionic Man Vol.1 Some Assembly Required, la review

Reviewdynamite
On a aimé- Un héros et des seconds rôles réussis
- Un récit qui sait prendre son temps
- De bons dialogues
On a moins aimé- Un final raté
- Un vilain gâché sur la fin
- Quelques blagues douteuses et soucis de rythme
Notre note

Les fans de Lee Majors sont des gens très obstinés. En tous cas Laurent, de la librairie Planètes Interdites à Montpellier (ex-Album), l’est indubitablement. C’est lui qui m’a persécuté des mois durant pour que je m’intéresse à la série Bionic Man par le trio Kevin Smith, Phil Hester et Jonathan Lau, publiée chez Dynamite (la triplette qui avait déjà réalisé Green Hornet pour le même éditeur). Alors quand le trade paperback regroupant les dix premiers numéros est sorti, je n’ai pas eu d’autre choix que de finir par y jeter un œil. Et soyons juste, même si ce pavé n’est pas exempt de défaut, je n’ai pas regretté ledit œil.

Better, faster, stronger

Bionic Man Comicsblog Critique 

Je l’avoue humblement, je ne connais la série TV originale L’Homme Qui Valait Trois Milliards (Six millions en dollars, bonjour le taux de change) que de réputation. Je savais juste que le héros, Steve Austin, avait un accident et se retrouvait doté d’améliorations bioniques qui faisaient de lui un être surpuissant. Et qu’il faisait un bruit bizarre devenu culte (non pas la chanson de Daft Punk).

C’est donc avec l’œil du néophyte que j’ai découvert cette réinvention « Kevin Smithienne » (avec Phil Hester pour aider au sale boulot comme les scripts) des aventures de M. Austin. L’intrigue elle-même est assez simple, mêlant les origines du Bionic Man et la vengeance de son prédécesseur, Avery Hull, qui tient le rôle du vilain. Ce dernier semble d’abord vouloir se régler ses comptes l’O.S.I., la mystérieuse agence secrète qui joue les Frankenstein modernes. Ces deux aspects du récit sont plutôt adroitement entremêlés, même si on sent bien la prépondérance des passages sur Steve Austin.

Il n’y a qu’à la fin que le bât blesse un peu, avec un Hull transformé en super vilain voulant détruire le monde aussi caricatural qu’unidimensionnel. Ce n’est pas qu’il était fin avant, mais là il devient franchement ridicule. Comme sa petite armée de cyborgs d’ailleurs. On sent que Smith voulait un final épique et spectaculaire, hélas il n’y parvient pas naturellement et le résultat fait artificiel. Sans parler de pas mal de détails qui nécessitent beaucoup de bonne volonté pour être occultés même dans ce type de récit (l’avion crashé qui redécolle, la bombe atomique bien pratique, le charabia sur les EMP…).

Faster, il faut le dire vite…

Bionic Man Comicsblog Critique 

La narration est, quant à elle, très décompressée. Comprenez que les scénaristes prennent leur temps pour raconter leur histoire, comme Bendis avait pu le faire sur les premiers numéros d’Ultimate Spider-Man (Ultimate Peter Parker avait attendu six numéros pour mettre son costume). Ainsi il faut attendre le quatrième numéro pour qu’Austin reçoive ses membres bioniques, et un cinquième pour le voir en action. Cependant ça ne gène pas vraiment, les auteur en profitant pour bien poser leurs personnages, principaux et secondaires.

On découvre donc en Steve Austin un homme plus attachant que le clone d’Hal Jordan qu’il est au premier numéro. Et Jaime (sa fiancée) ou Oscar Goldman (son meilleur ami qui travail pour l’O.S.I.) s’avèrent eux aussi intéressant par les relations qu’ils entretiennent avec le héro, qu’il s’agisse d’amour ou d’amitié. De même on aime détester Margaret Carlisle, directrice sans scrupule de l’O.S.I. Les dialogues aident en général bien, même si on se serait passé de quelques blagues scabreuses. Et finalement, comme dans Ultimate Spider-Man, on prend plaisir à lire la lente genèse du héros, les changements qu’il connaît prenant plus de poids en étant moins vite contés. Et l’action n’en est que plus plaisante.

Hélas la gestion du rythme du récit n’est pas parfaite, loin de là. Déjà il y a cet enchaînement complètement raté entre les numéros 6 et 7 (les retrouvailles Steve/Jaime), à tel point que même en lisant un tpb j’ai cru avoir loupé un numéro. Et surtout il y le dernier numéro, où tout arrive trop vite, fait trop pressé. Comme un film qu’on aurait écourté d’une demi heure pour respecter des contraintes de durée. Un paradoxe vu le rythme posé du reste du récit.

Au dessin pas grand-chose à dire. Jonathan Lau livre une prestation satisfaisante, avec des mises en page dynamiques et efficace, et un trait semi réaliste assez détaillé (qui a un petit côté 90s plutôt plaisant). On regrettera juste des arrières plans trop souvent vides, et peut-être un léger abus des lignes de vitesse et des effets d’impact.

Comme avec Green Hornet, le trio Smith/Hester/Lau nous offrent une œuvre agréable à lire, caractérisée par une approche très cinématographique (on a l’impression de lire un script de film adapté en comic) alliée à une narration décompressée à l’extrême. Les personnages sont globalement réussis, à commencer par la héros, attachant et relativement charismatique. Hélas ce beau tableau est un peu gâché par un final décevant (sur le fond comme dans la forme), un vilain archétypal et quelques maladresses ponctuelles (blagues douteuses, problèmes de rythme).

Jeffzewanderer
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