The First X-Men #1, la review

"Et si les X-Men de Charles Xavier n'étaient pas la première équipe de Mutants ?" Voilà la grosse ficelle que nous offrait Marvel au fil d'une série de teasers il y a quelques mois, faisant froid dans le dos d'un grand nombre de lecteurs usés par le perpétuel recommencement imposé par l'éditeur lorsqu'il s'agit des origines de ses Mutants. Et pourtant, après une grosse vingtaine de pages, il se pourrait qu'il se cache une vraie bonne idée derrière un pitch capillotracté, porté par un Neal Adams retrouvé et un Christos Gage qui persiste et signe dans l'excellence...

The First X-Men représente un sacré défi : nous faire avaler une nouvelle origine pour des Mutants qui vont finir par dédoubler leurs personnalités si Marvel persiste à les réécrire tous les ans, et réussir à convaincre malgré un statut de titre que peu de gens attendent, tout en ayant une épée de Damoclès sur la tête.
Autant vous dire que je ne partais pas convaincu par l'existence même du titre à sa sortie du carton la semaine passée, et que j'étais même surpris de le retrouver si tôt sur les étalages des Comics Shops.
C'est donc sans envie que j'ai entamé une lecture que j'avais vite fait de juger et de ranger dans un carton au devenir poussiéreux. Et pourtant, Christos est parvenu page après page à me faire changer d'avis, multipliant les clins d'oeils à X-Men: First Class de Matthew Vaughn (un duo fondateur avec Wolverine et Sabretooth, un samaritain et un homme dirigé par ses émotions, une phase de recrutement aux allures de long métrage, un cliffhanger présentant un Magneto rageur en Argentine et j'en passe), livrant des dialogues ciselés, évitant les pièges tendus par un plot téléphoné et jonglant avec un rythme diablement efficace !

De son côté, la légende Neal Adams était attendue au tournant pour 2 raisons : son retour en fanfare chez Marvel en 2011 s'est soldé par un soufflé raté, de quoi déclencher la colère de ses fans et surtout parce que c'est presque la première fois que l'Américain s'attaque à un personnage aussi légendaire que lui : Wolverine.
S'appropriant le griffu avec une facilité déconcertante, le dessinateur de Batman: Odissey livre sa performance la plus solide depuis une grosse décennie et ce malgré des backgrounds parfois vides et des personnages sacrifiés.
Des scènes de balade aux splash pages, tout est maîtrisé et Neal Adams prouve qu'il fait bon de compter sur les vétérans de l'industrie, à l'instar de son collègue et ami Walt Simonson depuis quelques mois sur Avengers...

Excellente surprise que ce First X-Men #1 ! Porté par les qualités de la légende Neal Adams et l'efficacité chronique de Christos Gage, le titre n'est pas exempt de reproches mais partait avec un tel boulet avant même sa sortie qu'il est incroyable d'autant l'aimer. Du statut de paria au statut de série à lire, il n'y a parfois qu'un pas, et Marvel Comics vient de nous le rappeler de bien belle manière !