Série qui avait créé le buzz lors de sa sortie chez Image, Morning Glories, qui a été ici renommée Morning Glory Academy par Atlantic BD, a suscité à la fois la contreverse sur sa qualité intrasècque (une fois qu'on a mis de côté la hype) et un certain agacement quand le rythme de parution s'est embourbé. Le fait qu'Atlantic BD le ressorte en VF a donc deux avantages, on peut en profiter loin de toute considération extérieure au contenu réel de ce comics, et le format du relié permet de ne pas avoir à pester contre une attente mensuelle régulièrement déçue.
"Pour un avenir meilleur"
Le problème auquel est confronté Morning Glory Academy, c'est celui de toutes les séries un peu OVNI, elles subissent assez difficilement l'exercice de la classification. Navigant entre plusieurs genres sans vraiment parvenir à se définir, elle surprend toujours par l'incursion d'éléments qui semblent étrangers à une histoire qui paraissait cousue de fil blanc. Le scénariste Nick Spencer semble d'abord nous présenter une histoire fantastique, avec quelques incursions horrifiques qui peuvent choquer, quand la suite se déroule comme une critique sociale de la jeunesse américaine (même si on reste bien loin d'un Breakfast Club).
Mais par la suite, des éléments vont venir émailler le récit à grand renfort d'indices nébuleux et de mystères planants au-dessus de toute cette aventure, et là on se dit qu'on tombe carrément dans du Lost à la sauce Cercle des Poètes Disparus. D'ailleurs, Spencer semble avoir consommé jusqu'au bout la narration de la série télé, entre les éléments fantastiques récurrents mais qui restent inexpliqués, la menace sourde qu'on ne perçoit que dans le lointain, ou bien les bonds caractéristiques dans le temps, que ce soit dans le passé ou dans le futur. On est très vite dans un lieu fermé qui semble répondre à ses propres lois physiques et morales, et le lecteur est placé dans le constant état interrogatif : "Mais c'est quoi ce b%#$el ?!".
Et si le scénariste joue avec nous comme un chat avec une souris, le dessinateur Joe Eisma reste lui plutôt au raz des pâquerettes. Il faut l'avouer, la partie graphique n'est pas du tout le point fort de cette série. Certes, il y a les couvertures magnifiques de Rodin Esquejo, qu'on peux voir désormais sur des intérieurs avec Mind The Gap, qui donnent à l'objet un emballage attrayant. Mais pour les pages intérieurs, Eisma semble avoir vite conscience de ses limites et se contente de raconter l'histoire sans forcer, le tout étant un peu grossier et très simpliste.
"Demain est une journée de recrutement"
En ce qui concerne l'édition d'Atlantic BD, on voit que le travail a été sérieux et de qualité. La traduction est bonne, le lettrage bien réalisé et cohérent, ce n'est pas un simple calquage de texte justifié sous Word (on ne vise personne bien sûr...) et il y a assez peu de coquilles. Le format par contre est plus dérangeant, mais c'est parce qu'à titre personnel le fait d'agrandir les pages d'origine me chagrine toujours un peu. Reste que la couverture et le travail éditorial est correct, et graphiquement très beau (le respect de la couverture d'Esquejo qui recouvre la première et la quatrième de couverture est un vrai bon point).
Mais on aurait aimé qu'avec une telle édition (couverture rigide et plus volumineuse que le simple format comics) quelques bonus viennent faire office de cerises sur le gâteaux. En effet, l'ensemble est ici bien sommaire, on a les pages de comics et c'est tout. Pour un peu justifié cela, il faut avouer que la version V.O. du relié est tout aussi avare en contenu supplémentaire. Un rappel des couvertures originales aurait quand été un minimum.
Morning Glory Academy fait donc un début assez déroutant. Nous délivrant un nombre impressionnant d'énigmes et de questions sans apporter le moindre début de réponse. On se doute bien qu'une fois que le fin de mot de l'histoire aura été révélé, tout s'éclairera sous un jour nouveau. On est circonspect, mais on veut en savoir plus. Et n'est-ce pas là l'indice qu'une entame réussie
01 Juin 2012
dpool8salut, sans lançer de polémique From Hell sa pique les yeux mais cela n est pas mauvais comme dit R-bert on obtient l impact qui va bien avec le récit!
Sullivan ma conseiller sur morning glory suite à une conversation et il a eu raison ok les dessins sont \"minimaliste\", le format peu commun pour un comic, mais l\'histoire est la !!! Après comme dit dans l\'article c est un \"ovni\"... A prendre si le porte monnaie le permet
28 Mai 2012
R-bertOuch! From Hell?! De mauvais dessins?!
Attention aux amalgames! Des dessins peu accessible ne veulent pas dire mauvais! Le but dans une BD n\'est pas d\'avoir du Leonard De Vinci à chaque case (au contraire, se serait nul à chier), mais que le dessin colle au texte. Je peux t\'assurer que si Jim Lee avait dessiner From Hell, la BD aurait eu beaucoup moins d\'impact!
28 Mai 2012
Crisax@Blacksheep : oui pour moi aussi c\'est l\'histoire qui est primordiale. Sauf que des bonnes histoires y\'en a quand même beaucoup (en tout cas plus que la taille de mon porte-monnaie). Du coup je privilégie les bonnes histoires joliment illustré. Ou alors l\'histoire doit vraiment être au top, ou concerner un personnage que j\'affectionne particulièrement.
28 Mai 2012
BlacksheepJ\'achete avant tout un titre (bd, manga, comics) pour son histoire. Le fait que le dessin soit bon ou pas est accessoire (from hell ça vous parle ?). Mais là il faut dire que malgré les bonnes critiques lues u peu partout ... ben l\'histoire est bof. Un peu de déjà vu et trop de secret sous jacent mais mal (ou plutot pas assez bien) distillé. A voir si Atlantic sort la suite.
28 Mai 2012
CrisaxC\'est vrai que le dessin est décevant...
J\'ai lu le premier TPB VO que j\'ai bien aimé, mais je me tâte à me prendre le second. Si les dessins étaient de meilleure qualité il n\'y aura pas d\'hésitation...