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Lively Genesis #23: Dick Tracy

Lively Genesis #23: Dick Tracy

chronique

En Octobre dernier, trop occupés à maudire Matt Fraction et à se demander où le relaunch de DC Comics allait bien nous mener (même si on commençait à se douter des titres qu'on arrêterait bien vite), nous avions oublier qu'un personnage assez emblématique de l'art séquentiel américain avait passé l'étape impressionnante des 80 ans. En effet, Dick Tracy a fait ses débuts en Octobre 1931, et il nous semblait important de revenir sur l'histoire de ce dépositaire du polar noir dans les comics.

Des bandes de polar

Les débuts de Dick Tracy se font d'abord en comic strip. Ce format en une unique bande qui paraît chaque jour ou chaque semaine dans un journal. Là en l'occurrence, c'est avec le Detroit Mirror qu'il sort. Créé par Chester Gould qui va écrire et dessiné le strip jusqu'en 1977, ce qui impose le respect tout de même, ce comic strip raconte l'histoire d'un détective d'exception, meilleur tireur, champion de boxe et flair implacable. Il évolue dans le Chicago de l'époque, c'est à dire une ville hyper violente, siège de la mafia et de la contre-bande, car tout cela se déroule pendant la Prohibition. Et s'il n'affronte pas Al Capone en personne, ses adversaires sont très similaires, comme Selbert Depool. Mais il a aussi affaire à des personnages plus singuliers, comme des espions nazis ou des savants fous. Mais son principal ennemi reste Flattop Jones, un tueur à gage qui comme son nom l'indique est disproportionné, et qui ne sera pas loin de le tuer. Les comic strips de l'époque sont très manichéens, les vilains sont de vrais crapules sans rien à sauver et Tracy résout toujours l'affaire, parfois de manière presque miraculeuse. Et c'est sans parler de son succès avec les femmes, c'est un séducteur né auquel nulle ne saurait résister. Il a cependant une relation stable avec une petite-amie, Tess Trueheart. Et avec elle, c'est souvent houleux puisqu'elle se plaint de son travail, le trouvant trop risqué et s'interposant trop dans leur relation. Elle finira même par le quitter pour un ancien joueur de baseball.

Des bandes au gaufrier

Par Chester GouldEt alors que le strip va continuer encore de nombreuses années, Tracy allant même faire un tour dans l'espace (période assez peu appréciée des lecteurs d'ailleurs), il faudra attendre 1936 pour voir Dick Tracy débouler dans les comic books, où il partagera avec d'autres séries le mensuel Popular Comics. On retrouvera exclusivement des réimpressions des strips parus dans le Detroit Mirror. Puis un an plus tard, il aura un comic lui étant totalement consacré, le Dick Tracy Feature Book, et celui-ci comme le Black & White Comics qui paraîtra en 1939, seront encore des réimpressions des strips. Pendant la décennie suivante, ses incartades en comics seront surtout à but promotionnel, les publicistes profitant de la grande popularité du détective pour vendre des céréales, des radios ou encore des biscuits. Il faudra attendre 1948 pour voir enfin du contenu exclusif apparaître en comics. En effet, Dell lance cette année-là le Dick Tracy Monthly, qui comme son nom l'indique est un comic mensuel. Au bout de deux ans, en 1950 donc, cette série sera reprise par Harvey qui conservera la même numérotation, mais qui lui ne proposera plus de contenu exclusif, ne faisant que republier ce qui paraît dans les journaux. Le contenu est presque identique aux strips en dehors du format. C'est toujours ce polar à la sauce pulp assez binaire mais à l'efficacité cinglante, les intrigues étant rondement menées avec des rebondissements réguliers. Le titre durera 145 numéros et s'arrêtera en 1961, le manichéisme et la simplicité de l'ensemble n'étant plus au goût des lecteurs qui découvraient des productions plus poussées dans le Silver Age naissant. Il y aura ensuite régulièrement des rééditions des strips et des comics mais plus de contenu exclusif pendant de nombreuses années.
C'est en 1986 que le détective reviendra grâce à Harvey Publishing qui lancera une nouvelle série Dick Tracy. Tout en gardant les éléments classiques de la série, le ton sera modernisé, ce qui permettra de voir un regain d'intérêt pour ce vieux personnage. A tel point que Disney va produire un film en 1990, réalisé par Warren Beatty, qui en est aussi le producteur et l'interprète. Pour surfer sur la vague de ce renouveau, ils publient alors une mini-série en trois épisodes, True Hearts & Tommy Guns dessinée par Kyle Baker, dont le dernier numéro est une adaptation directe du film. Mais les choses vont ensuite tourner court pour l'homme au chapeau mou, car lorsqu'en 2005, Brian M. Bendis et Michael Avon Oeming, les hommes qui sont tout de même les auteurs de la série à succès Powers se proposent de lancer une nouvelle série sur Dick Tracy, Warren Beatty va faire valoir ses droits et refuser que le projet se fasse, ce qui va un peu tuer dans l'oeuf le retour du personnage. On ne reverra plus après ça Tracy dans un comic. Mais tout espoir n'est pas perdu puisque Frank Miller a prévu pour 2014 de faire un film adaptant Dick Tracy et que pour le moment Beatty n'a pas posé de frein au projet. Si ce film ce fait, qui sait si on n'assistera pas à un retour du détective en comics (Dynamite Entertainment si vous nous lisez...).



Top 5 des histoires relatives au personnage

- Detroit Mirror du 4 Octobre 1931 : Surfant sur la vague du pulp, un nouveau héros fait son apparition

- Popular Comics #1 (1936) : Devant le succès du personnage, son arrivée en comics était inévitable

- Dick Tracy #1 (1986) : Le détective rentre de plein pied dans l'ère moderne

- Dick Tracy : True Hearts & Tommy Guns #1 (1990) :  Kyle Baker et John Francis Moore profitent du film pour signer une magnifique trilogie

- The Complete Chester Gould's Dick Tracy #1 (2006) : Tous les strips originaux sont réédités par IDW dans une magnifique édition

Alfro
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