Après un crossover inégal entre Wolverine et le Punisher
dans les deux numéros précédents, voilà que Frank Castle pose de nouveau ses
valises dans Marvel Saga qui (comme on en a l’habitude maintenant) nous livre
une saga complète, cette fois-ci la bien nommée Punisher : In the Blood.
Un petit retour en arrière s’impose : par le passé, Hood a ressuscité la
famille de Castle, ce dernier voyant l’entourloupe n’a pas hésité une seule seconde
à brûler sa famille. Microship, ancien collègue du Punisher a lui aussi été ressuscité
par Hood et devait tuer G.W. Bridge, allié du Punisher, pour pouvoir revoir son
fils… Malgré la réussite de sa mission, il est maintenant poursuivi par Frank
qui n’a pas (mais alors pas du tout) apprécié l’acte… C’est bon, vous suivez
toujours ? Parce qu’on revient dans le présent maintenant et ça rigole pas :
Frank veut donc se venger de Microship et Hood mais deux autres facteurs sont aussi
à prendre en considération : Puzzle, un des plus grands ennemis du
Punisher, et son fils, Henry, pirate informatique associé à Castle… Vous voyez
la chose venir ?
Malgré ce synopsis loin d’être limpide au premier abord, il
faut bien dire que nous sommes face à une histoire des plus classiques avec le
Punisher : vengeance, vengeance, vengeance, vengeance et castagne (et un peu de vengeance aussi). Mais, me
diriez-vous, qui dit histoire classique ne dit pas forcément mauvaise œuvre (prenez
le dernier Mission Impossible par exemple) et vous avez totalement raison. Au
récit, on retrouve un bonhomme habitué des histoires sombres et de Frank Castle :
Rick Remender que vous avez pu admirer dans Punisher : War Journal (v2) ou
actuellement dans la très oubliable série Venom (toujours inédite en France
mais que Panini prévoit de publier l’année prochaine – un numéro introductif est par
ailleurs présent dans Spider-Man 143).
La première partie de la saga est des plus cafouillis, assez
illisible au point qu’on se demande par moments où veut en venir le
scénariste mais c’est sans compter la seconde partie bien plus maîtrisée et
intéressante nous plongeant comme on a l’habitude avec le personnage dans les bas-fonds
de la société et du crime organisé. Alors, ne vous attendez pas à une once d’originalité,
tout est linéaire, la route est tracée dès le début du récit au point qu’on
voit venir la fin des kilomètres à la ronde mais c’est mené efficacement, sans prétention
et on suit avec un certain plaisir les (més)aventures de Frank. L’épilogue est
même très sympathique et arrive à nous surprendre, là où on ne s’y attendait
pas. Alors, je le répète encore une fois
si vous n’avez pas suivi le message (même que je suis tellement gentil que je
vous le rabattrais durant la conclusion) : Rick Remender nous livre une
histoire classique mais efficace et pour 5 euros 60, il est bien entendu important de dire que ce Marvel Saga 12 est
une très bonne affaire qui ravira les fans du personnage mais aussi les
nouveaux lecteurs.
On peut cependant pointer du doigt un Puzzle (Jigsaw en VO et c’est clair que ça pète deux fois plus) assez classique, qui nous a habitué à mieux par le passé. Il est vrai que les personnages sont très peu approfondis au point que ce soit décevant par moments tellement on aurait aimé un ou deux numéros de plus approfondissant la psychologie des personnages comme la relation Puzzle/Henry d’une part mais aussi celle du Punisher/Microship expédiée en deux francs six sous. Alors oui, c’est une histoire mais quand même… C’est sans compter aussi le pseudo retour de (ATTENTION SPOILERS SAUTEZ DE PARAGRAPHE SI VOUS NE VOULEZ PAS SAVOIR) la femme de Frank tellement ridicule et mal exploitée que ça en devient ridicule. Des défauts donc, mais des défauts loin d’être rédhibitoires pour ne pas prendre s’en plaisir devant le travail accompli par Rick Remender.
Un point sur la partie graphique assurée par Roland Boschi
(cocorico !) et Mick Bertilorenzi pour le chapitre 3 et colorisée par un
habitué du personnage et des histoires sombres, Dan Brown (Marvel Saga 4). C’est
assez inégal alternant le joli et le pas beau du tout. Le gros défaut que j’ai
relevé cependant est la lisibilité des personnages puisque durant les deux
premiers numéros on a un mal fou à mettre un nom sur les personnages. Mais heureusement
ça se corrige au fil de l’aventure. L’ambiance
crados est cependant conservée et on s’en contentera.
En nous livrant une histoire classique mais sans grands coups d’éclats, Rick Remender réussit à séduire les néophytes mais aussi les fans du personnage. Au vu de son prix attractif (5 euros 60 pour une saga complète d’un peu plus de cent pages), il vous fera passer une demi-heure agréable de lecture, de quoi donner envie de lire le reboot du personnage opéré par Greg Rucka et prévu pour l’année prochaine en France !