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Spaceman #1, la review

Spaceman #1, la review

ReviewDc Comics
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Notre note

Le voici, le nouveau projet commun et créé par Brian Azzarello et Eduardo Risso : Spaceman, chez Vertigo. Après la fin de leur chef-d'oeuvre, 100 Bullets, il y a un peu plus de deux ans, on les avait revus ensemble récemment sur Flashpoint Batman : Knight of Vengeance, juste le temps de nous donner envie de les revoirs ensemble. Le numéro 1 de Spaceman est sorti mercredi dernier en comics shops, et vous n'avez que de bonnes raisons pour le prendre.

Lesquelles ? Pour commencer, on ne peut nier le talent de Brian Azzarello pour nous donner des histoires sombres et intelligentes, qui ne prennent pas le lecteurs pour un idiot, et ont tendance à nous exploser le cerveau. S'il faut concéder que sur la fin, 100 Bullets a pu partir un peu en vrille et décevoir, c'était sur 100 numéros, et on nous en annonce uniquement 9 pour le moment sur la série (avec la possibilité de reprendre l'histoire plus tard entre deux projets). Ensuite, s'il ne convient pas à tout le monde, on ne peut nier que le dessin d'Eduardo Risso colle toujours parfaitement aux histoires d'Azzarello. C'est sombre, visuellement violent, et ses humains ne ressemblent pas toujours à de vrais humains, un peu comme s'ils reflétaient leur personnalité brisée. Enfin, dernier argument et non des moindre, ce numéro 1 vous est proposé à 1$, ce qui reviendra vous reviendra dans la plupart des comics shops francophones à 1€. Une occasion à ne pas manquer.

Spaceman c'est l'histoire d'Orson, créature créée génétiquement pour pouvoir supporter un voyage sur Mars (d'où son surnom de Spaceman), mais née dans un monde ne tenant plus debout économiquement et environnementalement parlant, et qui a donc abandonné tout programme spatial. Littéralement privé de sa raison de vivre, Orson est abandonné sur une Terre qui n'est pas faite pour lui, et dans laquelle il cherche un but et un moyen de s'intégrer, jour après jour, tout en rêvant qu'il est vraiment parti sur Mars remplir sa mission.

Ce monde dévasté dans lequel Orson évolue, Azzarello le présente clairement comme un futur probable à notre présent, cannibalisé par ses dérives. La population évolue littéralement sur les ruines physiques, technologiques et linguistiques de son passé, sans réel espoir de futur, et avec pour seule distraction la vie des stars qu'elle voit à la télévision. C'est d'ailleurs sur ce point qu'une intrigue secondaire qui va se lier à la vie d'Orson commence à se développer en toile de fond : un couple de stars, Marc et April, ayant déjà adopté de multiples enfants partout dans le monde (ils sont clairement une représentation de Brad Pitt et Angelina Jolie), décide d'utiliser la télé-réalité pour choisir quel sera le prochain enfant qu'ils adopteront et qui aura donc le droit à une vie paradisiaque. Mais la principale candidate, Tara, disparait soudainement.

C'est un très bon numéro introductif que nous livre ici le duo de choc, qui sait surprendre et placer ses pions. Rien n'est explicitement dit sur ce qu'est l'histoire et où elle va, ce n'est qu'au détour de dialogues et de diffusion TV/radio que l'on perçoit des bribes nous permettant de gratter et de reconstruire l'histoire. Et c'est plutôt agréables de ne pas être tenu par la main pour une fois. Avec très peu de dialogues, le duo réussit à nous faire ressentir de l'empathie pour Orson, et c'est là que l'on voit l'importance de la symbiose entre Azzarello et Risso, le second retranscrivant parfaitement les émotions de cet être coincé entre le primate et l'humain, à l'intelligence peu développée, mais plein de sentiments et de ressentiments. Sans spoiler, on peut penser que la fin de l'épisode nous amènera vers une Odyssée d'Orson pour finalement s'intégrer au reste de l'humanité, mais connaissant les deux larrons, on peut plutôt s'attendre à une destin tragique tel la créature de Frankenstein. Seul l'avenir nous le dira. Le tout est fourni dans un single de qualité qui ne perd pas de pages malgré son prix, et au papier ancien comme celui présent dans 100 Bullets, bien meilleur pour les couleurs ! Une demande de Risso ?

Manu
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