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Batman: Vampire, la review

Batman: Vampire, la review

ReviewDc Comics
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Notre note

 

Trilogie sortie à l’origine sous l’estampille Elseworlds (ce sont des récits mettant en scène les personnages de la Distinguée Concurrence dans des univers alternatifs et hors continuité) entre 1991 et 1998 chez DC Comics, cette histoire relate les aventures horrifiques d’un Batman qui finira par bien porter son nom en rapport à la chauve-souris. Les trois parties de cette saga ont la particularité d’être à la fois indépendantes les unes des autres mais aussi d’être tout de même liées entre elles par la nature même du Caped Crusader qui va se voir confronter à ses démons les plus profonds (assez paradoxale comme situation).

Batman: Red Rain 

Vampire, vous avez dit vampire...?

Sortie en 1991, la première partie nommée Batman & Dracula: Red Rain débute sur des agressions en rapport au vampirisme qui sévissent depuis quelques temps durant la nuit à Gotham City. Affaire pour laquelle le Chevalier Noir va s’intéresser tout naturellement afin de connaître l’identité de celui qui est à l’origine de tous ces crimes. Parallèlement, le premier playboy de Gotham se voit tourmenté durant ses quelques moments de sommeil. En effet, une mystérieuse femme vient le hanter dans ses rêves qui finissent par devenir plus vrais que nature. Dès lors, Bruce Wayne commence à avoir quelques troubles dans sa vie et ce, quelle que soit son identité. Il commence à délaisser sa vie diurne pour ne laisser place qu’à son alter-égo, sa force physique augmente et il devient encore plus sombre que ce qu'il n'était déjà. C’est au cour de son enquête ou plus précisément de sa traque dans les bas fonds de Gotham City que Batman va enfin réellement rencontrer la mystérieuse femme de ses rêves qui va lui avouer pour quelle raison elle l’a hanté. Comprenant qu’elle n’avait malheureusement pas le choix d’en arriver là, le Chevalier Noir va vite apprendre à qui il devra faire face et tentera tout ce qu’il pourra pour ralentir sa mutation, voire même l’enrayer, afin de ne pas plonger du côté obscure.

Trois ans plus tard, sort Batman: Bloodstorm. Revenant dans cet univers alternatif dans lequel le justicier de Gotham est devenu une créature de la nuit, nous retrouvons un Batman luttant toujours contre le crime. Seulement, pour éviter de succomber à ses plus bas instincts, son combat contre l’injustice deviendra de plus en plus dur malgré un sérum qu’il se sera créé pour palier cela. Cependant, un nouvel ennemi sévit dans la ville. Son nom : le Joker. Ce dernier s’autoproclame leader de tous les vampires hantant la cité gothique. En dépit de son affrontement contre sa nouvelle vraie nature qui prend le pas sur l'ancienne, le Caped Crusader va avoir de plus en plus de mal à se contrôler. Ce qui le tourmentera énormément jusqu’à atteindre ses propres limites. Alors qu’il est à la poursuite du Joker, Batman fera équipe avec Selina Kyle qui aura subi, elle aussi, une mutation un peu spéciale. Plus féline que jamais, elle deviendra une alliée de choix pour le héros de la nuit sombrant progressivement mais surement dans les ténèbres.

En 1998, le dernier volet de cette trilogie voit le jour. Intitulé Crimson Mist, il tient plus le rôle d’antre de l’horreur dans laquelle Alfred, le célèbre majordome et confident de Bruce Wayne, fait revenir Batman car toute la galerie de psychopathes de Gotham City sème désormais le chaos. Mais malgré tout, ce qui est intéressant ici, c’est de suivre le Caped Crusader, n’ayant que pour seul petit aspect d’une humanité passée, s’en prendre qu’aux criminels et non aux innocents malgré une lutte intérieure pour ne pas franchir cette dernière limite. De Two Face à Poison Ivy, en passant par Killer Croc ou encore le Pingouin, Batman traquera de façon très expéditive et avec un certain sang froid tous ses ennemis.

Batman: Bloodstorm 

Grand habitué de l’univers de Batman (Batman, Detective Comics, Catwoman, Legends of the Dark Knight pour ne citer que ceux-là) et du surnaturel (The Spectre, Werewolf by Night, Eerie, Monsters Unleashed! et j’en passe) entre autre chose, Doug Moench livre ici une trilogie dans laquelle il a voulu extrapoler le côté chauve-souris du héros et ce, surtout vers le côté plus obscure et mythique de l’animal. À la lecture de ce recueil, on se sent plongé dans une ambiance propre aux vieux films d’horreur mais avec, en plus, une pointe de gore qui n’est pas pour déplaire si on affectionne un tant soit peu cet aspect. Le scénariste a voulu que son Batman évolue dans un monde où les monstres mythiques qui hantaient nos cauchemars fassent partie du monde réel afin de pouvoir pousser le justicier jusqu’à ses derniers retranchements. La limite entre le bien et le mal en devient si floue qu’il en perd progressivement son humanité pour laisser place à la chauve-souris vengeresse. De plus, ici pas de duo Batman & Robin. Le Chevalier Noir évolue en solo. Quoique... En fait, il est toujours aidé par son fidèle Alfred (qui campe ici plus le rôle du Watson de Sherlock Holmes pour faire la comparaison) ainsi que du commissaire Gordon dans sa traque vers l’inconnu. Doug Moench revisite à merveille le mythe du vampire avec tous les clichés (assumés) que ça implique dans cette trilogie hors du temps.

Surtout, gardez votre sang froid !

Qui d’autre aurait pu illustrer cette trilogie vampirique que le grand Kelley Jones ? Il a un style bien à lui pour raconter ce genre d'histoire. Tout en ayant un découpage pour le moins assez classique dans l’ensemble, c’est plus dans l’illustration que l’artiste se démarque réellement et excelle de surcroit. En effet, son coup de crayon est tellement reconnaissable qu’on le repère entre mille car ses personnages tendent vers la caricature sans jamais réellement l’atteindre et sans être non plus ridicules. Ils sont souvent disproportionnés surtout au niveau de leur musculature (d’ailleurs, on voit bien qu’il connait le corps humains sur le bout des doigts). Ce sont justement ses deux détails qui font que ce dessinateur est parfait pour cette trilogie car en plus de fournir des dessin fouillés avec énormément de détails, cela sert à merveille l’atmosphère horrifique qu’a voulu instaurer Doug Moench. Hormis ses personnages, Kelley Jones dépeint une Gotham City avec des décors très typés gothiques et rétros à la fois. C’est rempli de manoirs, de cimetières. Les rues de Gotham City rappellent, par leur aspect, celle de la ville de Londres à l’époque du XIXème siècle à certains moments. Plus qu’un lieux, l’artiste a réussi à donner une âme à la cité dans laquelle Batman officie et en faire aussi un personnage à part entière.

Loin de toute continuité liée à l’univers de Batman en général, Batman: Vampire est parfait pour passer un bon moment de lecture. Il reprend les ingrédients des vieux films d’horreur et joue avec certains clichés afin que cela serve l’histoire. Et quel plaisir de retrouver Kelley Jones sur le justicer de Gotham !
En France, cette trilogie est sortie chez Panini en trois tomes : Pluie de Sang, L'Héritage de Dracula et La Brume Pourpre.

Batman: Crimson Mist 

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