Le scénariste Jimmy Palmiotti démarre sa (seconde) migration annuelle vers les plateformes de financement participatif, en annonçant un nouveau projet sur les ondes de Kickstarter. Avec son ami Dave Johnson et le dessinateur Juan Santacruz, déjà aperçu aux côtés de Palmiotti sur Painkiller Jane, le bonhomme s'intéresse à la rivalité des entreprises Coca Cola et Pepsi, en poussant au plus fort les potards de l'exagération. Dans un monde où deux frères jumeaux détiennent les deux principaux empires de boissons rafraîchissantes (Fizz One Cola et Pepso Cola), la guerre ne se fait plus à coups de publicités comparatives mais en engageant des espions, des assassins, saboteurs ou mercenaires, pour tenter de vaincre le camp d'en face.
Sur la page du projet,
Palmiotti précise que le bouquin est rangé dans la classification "adultes", autrement dit, avec du sang et des gens qui font des trucs avec leurs corps. Le projet intègre à cet égard plusieurs couverture "
naughty" par
Amanda Conner et
Dave Johsnon, à l'image
de l'avant-dernier Kickstarter mis en place par le scénariste. La campagne de financement de
Pop Kill ne propose qu'au premier numéro (de quarante pages), sans préciser où, quand et pendant combien de temps se tiendra le reste de la série.
A noter qu'il s'agit de la treizième levée de fonds de
Palmiotti sur la plateforme
Kickstarter. Habitué de l'exercice, l'auteur se sera servi de ce moyen pour des projets plus ou moins utiles, avec une itération plutôt douteuse dernièrement avec
la réédition numérique de Creator Owned Heroes. Dans le cas de
Pop Kill, on se demande pourquoi le scénariste, bien installé, n'a pas choisi de passer par un éditeur conventionnel pour faire publier et imprimer ce premier numéro. La réponse se trouve vraisemblablement dans les "récompenses" de ces campagnes, où se monnaient sur de gros tarifs toute une série de bonus généralement réservés aux collectionneurs ou au marché spéculatif - couvertures variantes rares, exclusives, certificats d'authenticité et signatures. Généralement, les libraires, particuliers et revendeurs spécialisés se chargent de fixer les prix de ce type de raretés, en prenant leur cotte. En les transformant en récompenses à débloquer sur une campagne de
crowdfunding,
Palmiotti garde le contrôle sur les prix, en s'assurant au passage que l'argent généré tombe bien dans la poche des créateurs, sans autre forme d'intermédiaires.
Dans l'absolu, rien de particulièrement choquant - encore que, le fait de payer un numéro de quarante pages à vingt dollars en échange d'une signature (à distance, sans pouvoir serrer la pogne du créateur) et d'un bête certificat d'authenticité pose de sérieuses questions sur le rapport prix/travail de ce type de bouquins.
Jimmy Palmiotti et ses copains ont manifestement compris les rouages de la jeune économie du financement participatif,
nouvel Eldorado pour les auteurs indépendants cherchant à s'extraire du circuit de distribution traditionnel. Personne n'en voudra au bonhomme de chercher son espace de liberté dans ces réseaux annexes, au demeurant, où personnage n'est pris en otage ou obligé de payer quoi que ce soit. Cela étant, à cinq balles pour un numéro en PDF comme seul prix d'entrée, une petite mise à niveau en interne ne serait pas de refus non plus.