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Gasolina #1, la review

Gasolina #1, la review

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On a aimé• Un propos actuel mêlé au genre
• Une certaine personnalité artistique
On a moins aimé• Une installation trop lente
• Narration un peu confuse
• Du mal à décoller
Notre note

De façon générale, on trouve chez les éditeurs indépendants des histoires qui permettent de sortir des carcans cycliques proposés par les Big Two et autres propositions super-héroïques. Mais les généralités ont aussi leurs limites, et ce n'est pas parce qu'on sort une histoire en creator-owned que la qualité est nécessairement au rendez-vous. La preuve avec Gasolina #1, qui échoue à convaincre sur son format single.

Avant d'être scénariste et créateur de Gasolina, Sean Mackiewicz est un éditeur prolifique, qui a travaillé chez DC et a supervisé un grand nombre de titres New 52 avant d'aller chez Image chez qui il gère les séries Skybound telles que The Walking Dead, Invincible ou encore Outcast. Un pedigree impressionnant et on pourrait croire que le bonhomme soit grand connaisseur des techniques d'écriture. Du côté des dessins, présentons Niko Walter, artiste qui fait ses premiers pas dans le milieu avec la mini-série Demonic comme précédent titre chez Image, également sous le label Skybound (on fait donc facilement la connexion entre les deux créateurs). Dans Gasolina, l'envie est de raconter une histoire se déroulant au Mexique pour y aborder le problème de la criminalité, et de la violence, qui est montée à un taux si haut que les victimes en deviennent de simples statistiques. 


Le décor est une plantation de canne à sucre, les protagonistes sont Amalia et Randy, un couple sans histoire qui y travaille. Leur quotidien est perturbé d'une part par un curieux accident sur leur lieu de travail. De l'autre par l'enlèvement du fils de leur patron par les membres d'un nouveau cartel aux méthodes expéditives et hyper violentes. On comprend dans le texte de l'auteur que ces deux héros ont un lourd passif, que tout le monde sauf le lecteur connaît, et qu'ils cherchent à faire le moins de vagues. Mais Mackiewicz, en voulant garder trop d'éléments dans le non-dit, oublie d'attirer le lecteur à lui. Et lorsqu'on a seulement une vingtaine de pages pour le convaincre d'aller lire le prochain numéro, il est dangereux de se laisser aller à trop d'exposition. En résulte une introduction qui peine à véritablement s'envoler, l'auteur amenant malgré tout quelques touches qui font pencher l'histoire vers un genre horrifique. Mais l'accroche n'est pas assez importante pour se dire avec une réelle excitation qu'il faut aller découvrir la suite de l'histoire. Une lecture en relié sera probablement plus salvatrice, mais à l'heure actuelle il est encore impossible d'en statuer, et à l'heure où il faut faire un choix dans ses lectures, Gasolina ne propose pas de gros arguments pour lui. 

Ce n'est pas que Gasolina #1 soit particulièrement mal écrit. Il y a quelques fautes dans les dialogues, qui ajoutent une certaine confusion et n'aident pas à bien saisir les rapports entre certains personnages, ni les idées dans leurs discours. Pas dommageable, mais c'est le genre de défauts qui sortent le lecteur du comicbook, ce qu'on ne peut pas considérer comme une bonne chose. On pourra reconnaître en revanche un certain cachet à la répartition des scènes d'horreur, qui elles, ont un véritable impact visuel en comparaison au reste qui est trop calme. Mais justement : trop calme. Il faudra alors se rabattre sur les dessins pour faire pencher la balance mais là aussi le constat est mitigé. 


Niko Walter a un trait assez léger qui profite d'un encrage quasi absent, et l'ensemble est assez aéré, ceci aussi avec l'utilisation de couleurs unies. On pourra surtout remarquer une belle utilisation d'aplats noirs pour marquer des scènes nocturnes ou dans des lieux confinés, qui font joliment ressortir les personnages, et témoigne d'un joli savoir faire en matière d'ombrage. Il s'agira alors d'une question de goût, mais l'histoire n'étant pas des plus convaincantes, le dessin ne sortira pas, à mon sens, assez de l'ordinaire pour être un contrepoids suffisant à la question "dois-je lire ce comicbook ou pas ?".

Malgré sa proposition de mêler de l'horrifique à un contexte urbain très terre-à-terre, pour redéfinir où se trouvent les vrais monstres dans notre société, Mackiewicz échoue à convaincre dans son introduction. Une exposition trop lente, une écriture malhabile et trop peu d'accroche qui ne seront hélas pas compensés par une patte artistique somme toute correcte, mais qui ne fera tomber personne à la renverse. Un premier numéro moyen qui ne donne pas vraiment envie de découvrir la suite.

Arno Kikoo
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