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The Tick, la critique des six premiers épisodes

The Tick, la critique des six premiers épisodes

ReviewSeries tv
On a aimé• Format court et dynamique
• Un mélange de tons qui fonctionne
• Des acteurs et personnages attachants
On a moins aimé• Un peu plus de budget n'aurait pas été de trop
• Encore un an pour voir la suite ?
Notre note

Dans un marché sur-saturé en propositions de séries super-héroïques plus ou moins réussies, ces dernières années ont vu l'émergence de quelques produits sortant des sentiers battus et ayant une vraie plus value pour elles. On pensera dans ce cas surtout à Legion dans le registre, d'autres séries comme Preacher ne se rangeant pas forcément dans cette catégorie. Outsider parodique, The Tick est un reboot d'un titre de comic-books adaptés dans les années 80/90 sous forme de série live, et de dessin animé. Produite et diffusée par le géant Amazon, la série s'était montrée l'an dernier avec un épisode pilote. Un an plus tard, la première moitié d'une saison de douze épisodes est rendue disponible, l'occasion pour nous de mettre en avant cette série qui, sous couvert de ne pas avoir beaucoup de moyens ou d'ambitions, se rend bien plus sympathique que les trois quarts des séries super-héroïques que vous avez regardé ces dernières années.

The Tick nous plonge dans un monde où les super-héros et super-vilains sont monnaie courante, et même administrativement enregistrés. Arthur Everest a un passif avec eux puisque ses super-héros préférés et son père sont morts sous ses yeux, tués par le super-vilain en chef, The Terror. Des années plus tard, obsédé par la disparition de The Terror dont il est persuadé être toujours vivant, Arthur rencontre un super-héros, grand gaillard vêtu d'un costume bleu à antennes, et à la force sur-humaine, qui se fait appeler The Tick. Plein de bonne volonté, il va aider son nouvel ami à lever le voile sur la présence de The Terror en ville ("The City") alors que d'autres personnages hauts en couleurs vont également faire leur irruption, et qu'Arthur va prendre bon gré mal gré la voix du super-héros qui sommeille en lui...


Surprenante à plusieurs égards, The Tick manie les codes du super-héroïque et les détourne, s'en moque gentiment pour finalement mieux les absorber et conter une histoire mêlant humour et action. Alors que sur d'autres séries on pourrait avoir l'impression de ne pas savoir sur quel pied danser, Ben Edlund (qui est le créateur du personnage sur papier original) réussit à donner un bon équilibre à l'ensemble. Il propose des personnages loin d'être caricaturaux (même The Terror, qui avec ses airs de super super vilain, réussit largement à s'auto-parodier, par le talent et le charisme de Jackie Earle Haley) qui ont tous quelque chose d'attachant. Le duo entre Arthur et The Tick fonctionne, "le cerveau et les muscles", mais avec des nuances. Si le super-héros n'est pas brillant, il n'est pas stupide au point d'être irritant, et sa candeur le rend sympathique, en opposition avec le rationalisme et les inquiétudes de son compère. Les personnages se renvoient l'un à l'autre et : ça fonctionne. 

Le reste du casting n'est pas en reste et réserve son lot de surprises, avec notamment une sorte de Punisher (du pauvre, certes) doté d'un sidekick des plus atypiques, une galerie de méchants de seconde zone aussi drôles que potentiellement redoutables. On oscille véritablement entre un ton volontairement léger et parodique, les codes connus du genre super-héroïque étant souvent détournés (mais sans méchanceté), et une histoire qui suit malgré tout de véritables lignes du genre, avec une progression tout du long des six épisodes. A noter aussi que le format court (pas plus de 25 min. par épisode) permet à l'équipe de ne pas se perdre en longueurs et de proposer une demi-saison très dynamique, qui permet d'être binge-watché sans trop de risques d'endormissement.


Avec un générique et une bande-son jazzy, The Tick a donc avec elle de sérieux arguments pour se proposer comme véritable alternative à la CW (pour DC) et même Netflix dans le registre super-héroïque, pour peu que vous ne cherchiez pas quelque chose de dead serious. Oui, il faudra composer avec des costumes là aussi pas folichons - mais c'est le ton moqueur qui le veut aussi - et des effets spéciaux qui attestent de certaines limites techniques inhérentes au genre. On suppose que le budget aurait pu être moins resserré mais le but n'est pas non plus de proposer un grand spectacle, malgré quelques scènes, dans la seconde moitié, qui pourraient s'y prêter. Retenons un show qui, dans sa première partie, dure à peine plus qu'un film de super-héros standard pour une originalité bien plus attirante que ces derniers.

Et en plus d'originalité, c'est son ton qui séduit vraiment. The Tick a malgré tout conscience de ses limitations et n'essaie pas d'en faire trop. Il n'y a pas de prétention à vouloir révolutionner le genre au premier degré, mais une réelle ambition à, plus que de faire une série de super-héros, livrer un discours sur le genre. Elle a conscience de ses codes, sait quand les détourner mais aussi quand les utiliser de façon plus sérieuse. Ben Edlund fait là une proposition honnête vis-à-vis de ses spectateurs et qui respecte son personnage. Et cette honnêteté fait du bien.

Passée presque (?) inaperçue, la première moitié de saison de The Tick est donc une bonne surprise. Un mélange de genres qui alterne la parodie super-héroïque tout en embrassant généreusement des codes, alignant des personnages à la fois atypiques et attachants, le tout avec un rythme dynamique qui arrive à mêler action, mystères et humour. On n'attendait pas forcément grand chose de cette série, mais sa simplicité et sa non-prétention en feront un candidat idéal pour votre fin d'été (plutôt que Defenders, par exemple).

Arno Kikoo
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