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The Magdalena #7, la review

The Magdalena #7, la review

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Notre note

S’il s’apprête à abandonner Witchblade, Ron Marz (Witchblade, Shinku) est loin d’en avoir fini avec Top Cow. Non seulement il va lancer une nouvelle série chez l’éditeur à la vache avec son compère Stjepan Sejic, mais en plus il va continuer à chroniquer les aventures de la Magdalena. C’est sur cette dernière série, aux retards astronomiques, que nous allons nous pencher maintenant.

Dans la grande tradition des personnages Top Cow tels que laWitchblade, le Darkness ou encore l’Angelus, la Magdalena est un titre, un office, avant d’être le « nom de code » d’une héroïne. Bras armé de l’Eglise catholique, la Magdalena est toujours une descendante des enfants de Jésus et Marie Madeleine. Armée de la lance de la destinée (l’un des treize artefacts magiques gouvernant la destinée de l’univers Top Cow), elle combat diverses menaces surnaturelles sur ordre du Vatican. La première Magdalena que les lecteurs ont connue, sœur Mariella, est apparu dans Darkness (vol.1) #15. Elle connut une fin tragique, comme celle qui avait porté le titre avant elle, sœur Rosalia dont les mésaventures furent comptées dans une mini-série en 2000. L’actuelle Magdalena, Patience, est apparue dans une autre mini-série en 2003 et a eu plus de chance que les deux précédentes puisque non seulement elle a survécu plus de quelques numéros, mais elle a même eu droit à sa propre série régulière.

 Ce petit cours d’histoire n’est pas anodin, puisque le titre de Magdalena est au cœur de l’intrigue concoctée par Ron Marz et illustrée par Keu Cha (Rising Star, Witchblade) qui fait son grand retour. En effet, depuis sa première apparition, Patience a toujours entretenu des rapports difficiles avec les autorités vaticanes. Elle avait même un temps coupé les ponts. Mais suite aux évènements du précédent story arc, elle avait fini par accepter de collaborer à nouveau avec le Saint Siège, sous la supervision du cardinal Innocent. Seulement d’autres au Vatican ne semblent pas se satisfaire de ce modus vivendi et préfèreraient remplacer purement et simplement Patience.

L’idée est simple, et il est amusant de constater que chercher des remplaçantes à celles qui portent un des treize artefacts semble être l’une des obsessions de Ron Marz (il nous a déjà fait le coup pour l’Angelus et la Witchblade). Mais finalement on ne s’en plaindra pas puisqu’à chaque fois ça a donné de bonnes histoires. Et cet arc de Magdalena ne semble pas parti pour déroger à la règle. L’intrigue de ce numéro est en effet rondement menée, sur un rythme impeccable. De la scène d’action en ouverture (haletante et élégante) à Cracovie au cliffhanger final (attendu mais bien amené) à Paris, tout s’enchaîne parfaitement. Les interludes plus posés, posant les divers éléments du scénario et présentant les artisans de la machination contre Patience ne ralentissent pas l’histoire et offrent au contraire des respirations bienvenues. Et les dialogues sonnent parfaitement justes.

L’autre point fort de l’écriture de Marz, comme on pouvait s’y attendre, c’est la façon dont il traite son héroïne. Que ce soit avec Sara Pezzini,Dani Baptiste, Shinku ou encore on l’espère Voodoo, le scénariste a déjà montré qu’il n’avait rien à envier à Greg Rucka (Wonder Woman, Queen And Country) quand il s’agissait d’écrire des personnages féminins forts, complexes et intéressants. Patience semble en être un nouvel exemple. Elle est curieuse d’un monde que son éducation religieuse l’a empêché de découvrir, à la fois confiante (voir parfois à la limite de l’arrogance) mais aussi pleines de doutes et vulnérable. Et dotée d’un fort caractère ainsi que d’une langue bien pendue. Bref, un personnage attachant dont on a envie de suivre les aventures. Marz semble d’ailleurs aussi bien décidé à la doter d’une véritable vie hors de ses fonctions de Magdalena, une recette qu’il avait appliquée avec brio à Sara Pezzini.

Au dessin, le bilan est un peu plus mitigé. Keu Cha n’a rien perdu de son talent et signedans l’ensemble un retour gagnant. Le trait est toujours aussi agréable qu’à l’époque où il officiait sur Witchblade et a même gagné en finesse. Hélas, c’est là que la bât blesse : il n’est pas encré. Alors parfois le résultat rend bien (la séquence d’ouverture contre le vampire), mais trop souvent on a plutôt une impression de dessin mal finalisé qui jure justement avec la délicatesse du trait (la scène avec les comploteurs ou le combat final. C’est d’autant plus dommage que pour tout le reste il n’y a rien à redire. Mises en page dynamiques et lisibles pour l’action comme pour les dialogues, décors réussis, splash pages opportunes, tout y est. Même les couleurs (dont le dessinateur se charge aussi pour l’occasion) sont assez réussies (quoi que donnant peut-être un peu trop dans les gris pour certains arrière-plans). Au final, on se dit donc que c’est bien, mais qu’il aurait suffit de pas grand-chose pour que ce soit excellent.

Ce numéro s’avère donc très convaincant, avec une intrigue certes classique mais très bien menée et une héroïne toujours aussi intéressante. Le dessin aurait pu être meilleur, surtout quand on connaît le travail de l’artiste, mais il reste très bon. C’est donc avec impatience qu’on attendra la suite de cet arc, en espérant un final plus satisfaisant que pour le précédent.

Les plus : Une excellente héroïne de plus pour Marz

                Une intrigue bien menée

                Le retour de Keu Cha…

Les moins : …mais qui aurait dû encrer ses dessins

                    Encore une histoire de succession

Notes

Scénario : 4/5

Dessin : 3,5/5

Globale : 4/5

Jeffzewanderer
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