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41€ pour une poignée de psychotropes, la review sous antidépresseurs.

41€ pour une poignée de psychotropes, la review sous antidépresseurs.

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Notre note

Certes, COMICSBLOG.fr est en premier lieu un site où les Comics trouvent une seconde maison, c’est aussi parfois une plateforme pour vous parler de BD un petit peu différente, « transgenre » comme on aime les appeler dans les milieux autorisés. C’est donc en faisant une entorse à notre petit règlement intérieur que nous nous apprêtons à vous expliquer pourquoi vous devez courir chez votre libraire acheter 41€ pour une poignée de psychotropes de Davy Mourier ; Et il le mérite bien.

Une dépression bâtarde.

Qu’il s’agisse de son format, de sa direction artistique ou de son sujet, 41€ étonne. Présenté comme un cahier Oxford avec de jolies reliures et une couverture pleine de private joke (le « vu dans envoyé spécial » en fera rire beaucoup), 41€ est à la fois un recueil de strips et un album photo souvenir DIY de son auteur. Et c’est bien ce mélange des genres qui fait de cette petite BD de début d’année une excellente surprise ! Co-produit par la très bonne équipe d’Ankama éditions et Adalie (qui avait déjà publié  « Mouarf » et « Il était une fois une fille que j’ai rencontré 2 fois », les deux autres BD de Davy Mourier), 41€ a bénéficié (du propre aveu de son auteur) de tous les talents réunis chez les créateurs de Dofus. Ainsi, RUN (Mutafukaz, Doggybags) a largement contribué à la création de l’œuvre, distillant de précieux conseils de mise en page à l’identité civile de Régis Robert.

Du baume au cœur.

S’il confesse dans notre interview vidéo que ce recueil lui est apparu comme la meilleure thérapie possible, il se pourrait que cette BD fasse le même effet à ses lecteurs. En effet, qui ne se reconnait pas dans la montagne d’anecdotes trouvées dans les strips face au psychiatre ou dans les premières pages de l’enfance d’un garçon finalement comparable à nous tous. Enfance heureuse, adolescence en province, biberonné aux mêmes dessins animés que les lecteurs nés entre 80 et 90, heureux détenteur de GI Joe à Noël, aimé par ses parents…
Qui pourrait ne pas de reconnaître dans un tel portrait ? C’est finalement là que le lecteur se pose en investigateur de la dépression incroyable d’un homme ordinaire. Peine de cœur, panne d’inspiration, recherche de la productivité à tous prix, contentement de ses lecteurs… Tous ses maux sont finalement courants et touchent la grosse majorité de ses lecteurs, faisant de Davy l’ami que l’on rêve tous d’avoir et de consoler.
Comme il nous l’expliquait en OFF, beaucoup de lecteurs sont venus le remercier d’avoir mis sur papier une telle histoire, chassant leur démons autant que les siens. Ainsi l’auteur met ses « fans » devant un tout autre niveau de Talking Cure, le « Comics-cure » ou comment exorciser ses peines au travers de strips.

D’un point de vue technique, le dessin plutôt simpliste mais tellement personnel de l’auteur fait mouche et les fidèles lecteurs de Badstrip y retrouveront la patte si particulière de celui qu’ils suivent quotidiennement. L’écriture, elle, est plutôt excellente, certaines chutes en 3 cases franchement drôles tandis que le fil rouge de son aventure chez le psy’ évolue à vue d’œil. On reste un poil sur notre fin au terme de ces 70 pages, tant on veut connaître la suite des aventures de notre chauve adulescent préféré. Rassurez-vous, Badstrip est là pour combler ce vide avant un Mouarf2 sur lequel beaucoup de lecteurs devraient se jeter !

Des médocs en 3 cases.

Au final, 41€ pour une poignée de psychotropes c’est une petite heure de plongée en apnée dans la vie de quelqu’un que l’on pense tous connaître et que l’on découvre finalement aussi fragile que n’importe qui, c’est plusieurs vraies grosses marrades à des blagues qui font mouche (la lecture dans le métro n’est pas conseillée), c’est une madeleine de proust 2.0, c’est beaucoup de rapprochements avec sa propre histoire et c’est finalement une petite cure pour chacun. En plus, c’est pas cher (11€50) et Davy se propose de faire le tour de France et de Navarre pour vous gribouiller une petite dédicace en 2ème de couv’.

La note de Sullivan : 4.5/5

Sullivan
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