La fin d'un contrat d'exclusivité, c'est toujours un événement. Surtout pour un marché aussi bicéphale : forcément, quand on est coincé chez l'un, on se prive de ce qui se passe chez l'autre. Or, de la même façon que le bon Greg Capullo a récemment posé ses valises chez Marvel (même si son héros préféré de chez DC Comics l'aura finalement accompagné sur place), le grand Steve McNiven devrait bientôt réaliser le chemin en sens inverse. Sur les réseaux sociaux, le dessinateur, connu pour son travail sur les titres Old Man Logan, Civil War, Captain America ou encore Daredevil : Cold Day in Hell plus récemment, a laissé entendre qu'il était au travail sur un projet prévu... chez DC Comics.
La rédaction du site BleedingCool avait évoqué cette possibilité plus tôt dans l'année : sur le papier, McNiven aurait enfin été libéré de son contrat d'exclusivité au sein de la Maison des Idées, un authentique petit événement en soi, dans la mesure où cet accord professionnel aura tout de même duré pendant vingt ans. Le dessinateur s'était imposé comme l'une des figures de proue du Marvel de la période Joe Quesada (après ses débuts chez CrossGen au tout début des années deux mille), en accompagnant l'essentiel des grands scénaristes sur deux ou trois générations de talents : Brian Bendis, Mark Millar, Dan Slott, Roberto Aguirre-Sacasa, Charles Soule, Rick Remender, Nick Spencer, etc. Un gros parcours, qui n'est probablement pas terminé, mais qui pourra désormais se consteller de prestations pour la maison d'en face.
Or, justement, sur le réseau Instagram, Steve McNiven a publié la photographie d'une planche encore vierge, mais floquée du logo DC Comics comme pour confirmer la nouvelle. Selon BleedingCool, le dessinateur aurait été embauché pour illustrer une histoire courte (probablement quarante pages) de Tom King sur le personnage de... Batman. C'est naturel : dessiner la chauve-souris revient généralement comme l'une des envies les plus naturelles des artistes exclusifs aux comics Marvel. Une sorte de rite de passage. Lorsque les chaînes sont brisées, le premier réflexe est de traverser l'enclos et de s'emparer de la créature cornue pour un petit tour de piste. Accessoirement, on ne serait pas étonné de voir DC Comics rentabiliser cette grosse signature - qui de mieux que Batman pour accueillir un artiste de cette taille ?
On attendra tout de même avant de spéculer dans le vide. Dans le meilleur des cas, McNiven pourrait enfin assouvir son rêve de rendre hommage à Frank Miller sur son propre terrain (dans Daredevil : Cold Day in Hell, le bonhomme s'était déjà autorisé le caprice de reprendre le découpage en seize cases du Dark Knight Returns). Reste à espérer que celui-ci produira plus qu'un simple numéro de quarante pages par la suite. Plus d'annonces bientôt.