L'actualité n'est hélas pas faite que d'annonces de nouvelles bande dessinées ou d'adaptations de comics, et il nous arrive de devoir faire le relais du décès de personnalités de cette industrie. La rédaction de Bleeding Cool nous apprend que l'encreur John Floyd nous a quittés à l'âge de 61 ans, des conséquences d'un cancer du pancréas - l'un des cancers les plus meurtriers qui soit. Encreur professionnel, il laisse derrière lui une carrière de plus d'une centaine de numéros de comics à son actif, avec des collaborations avec d'autres grands noms du milieu.
De façon générale, la profession d'encreur n'est pas forcément la plus reconnue par le public et le lectorat de comics ou de bande dessinée, alors que l'encreur a pourtant à charge de sublimer le trait du dessinateur, et certains duos (comme Frank Miller / Klaus Janson) sont désormais indissociables dans les consciences collectives.
John Floyd était l'un de ces encreurs, dont le nom est fortement lié à celui de Barry Windsor-Smith. Diplômé de la Kubert School, Floyd avait commencé sa carrière dans l'industrie au début des années 1990, comme coloriste sur The Punisher, avant de passer chez DC Comics sur plusieurs titres, tels que Green Lanter: Mosaic ou Batman : Gotham Knights - sur ce dernier, il a assuré la cohésion d'ensemble en encrant 49 numéros complets, avec une multitude d'artistes différents.
Il sera ensuite choisi par le grand Barry Windsor-Smith pour devenir l'encreur de son travail (responsable également des finitions sur les dessins de ce dernier), sur plusieurs titres tels que Rune, Eternal Warrior, Young Gods ou le Archer & Armstrong (un ouvrage imposant édité par ailleurs chez Bliss Editions). Plus récemment, on l'avait encore vu en activité aux côtés de Denys Cowan sur le titre Icon & Hardware, faisant partie de la relance moderne de Milestone Media chez DC Comics.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs personnalités et confrères du monde des comics (Jimmy Palmiotti, Ken Branch, Michael Chen) ont fait part de leur tristesse en se rappelant un artiste dont la qualité du travail était équivalente à une personnalité on ne peut plus appréciable. Nos pensées vont aujourd'hui à ses proches ainsi qu'aux lecteurs et lectrices qui ont pu apprécier son travail jusque là.
