Les exemples ne manquent pas pour identifier la méthode : un groupe, un artiste, un générique de fin, les exemples ne manquent pas dans le cinéma français ou anglo-saxons pour ces morceaux promotionnels parfois sympatoches, parfois débectants, qui suivent le spectateur jusqu'aux derniers mètres séparant ses derniers pas de la porte coupe-feu floquée "sortie" de la salle de cinéma. Aux Etats-Unis, l'outil musical de promo' est même encore plus répandu, avec de bons résultats - Scary Movies d'Eminem pour le film Scary Movie - comme de très mauvais - Venom d'Eminem pour le film Venom. Vous remarquerez que le gars aime se compliquer la vie au moment de choisir un titre.
Le film Comment Je Suis Devenu Super-Héros, à l'aube de sa sortie, se plie à l'exercice. En parallèle de la bande-son d'Adrien Prevost et Nino Vella, l'adaptation libre du roman de Gérald Bronner s'autorise une parenthèse musicale, Super-Bien, étonnamment légère, étonnamment colorée, comme si Nemir et Oxmo Puccino en avaient profité pour tenter leur chance au jeu de la pastille estivale avec le retour des beaux jours (il n'est jamais trop tôt pour tenter le tube de l'été). En l'occurrence, la promenade sonore conduite par ce vieux et ce jeune loup des arcanes du rap mélodieux a tout du morceau de départ en vacances, et pas forcément d'un polar français aux accents de genre et de production costumée.
Compte tenu de l'historique local, du morceau de Brasco, Matador et Alonzo sur 300 à celui de Method Man sur Batman Forever, on a vu décalage plus curieux, et on appréciera de savoir que Douglas Attal a même filmé le clip de Super-Bien comme pour faire mentir l'exercice de promo' parfois imposé aux metteurs en scène. Nul doute que le gars était content de rencontrer Oxmo. Parce qu'on serait tous contents de rencontrer Oxmo.
Reste à attendre le retour du soleil pour faire tourner le morceau, et à attendre ce vendredi 9 juillet 2021 pour découvrir Comment Je Suis Devenu Super-Héros sur Netflix.
