Dans le contexte d'une saison chargée en pertes humaines, le metteur en scène Joel Schumacher suit le départ de Patrick Poivey et Dennis O'Neil, en nous quittant à l'âge de 80 ans. Le réalisateur, populaire pour les films Falling Down et 8mm, sera rentré dans l'histoire de la série B pour Batman Forever et Batman & Robin, deux énormes fiascos critiques dans la continuité des oeuvres de Tim Burton. Il s'agira, pour l'anecdote, d'un des rares réalisateurs gays à hériter de projets de cette ampleur.
Volontairement parodiques, ces films, pensés pour refléter l'esprit bizarre et absurde de l'ère Batman '66, auront participé à freiner l'essor des super-héros du côté de Warner Bros. à la fin des années 1990. En parallèle, Schumacher s'était aussi rendu responsable de projets plus intéressants, tels que The Lost Boys, un long-métrage de 1987 centré sur une bande de jeunes vampires bloqués au stade de l'insouciance adulescente. Le film aura depuis été adapté en comics, à deux reprises.
Si l'esthétique "armure à tétons" des Batman du réalisateur se sera métamorphosée en usines à gags pour les vidéastes contemporains, sa lecture du personnage comme un héros de cartoon pour grands enfants aura participé à façonner l'imagerie moderne du justicier, dans ses aspects les plus ringards, comme Adam West en son temps.
En dehors de ça, le bonhomme a indirectement inspiré le look de Disiz la Peste dans le clip "J'Pète les Plombs", qui reprend le costume de Michael Douglas dans Falling Down et la thématique du naufrage social assortie. Pour ce moment de bravoure (qui aura affirmé la supériorité du Mac Morning sur le Big Mac où toute autre sandwich des usines Ronald) et pour les vrais bons films de sa carrière, on salue le bonhomme, inévitable dans la longue carrière du Chevalier Noir au cinéma.
