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House of X/Powers of X #1 : l'X-cellence, tout simplement

House of X/Powers of X #1 : l'X-cellence, tout simplement

ReviewPanini
On a aimé• Une intrigue politique, scientifique, héroïque, dense et travaillée
• L'accompagnement avec les notes explicatives
• Des ambitions affichées qui séduisent
• Deux artistes au meilleur de leur forme
On a moins aimé• Attention à ne pas tout lire trop vite pour ne pas se perdre
Notre note

Après plusieurs années d'absence suite à son run sur les Avengers et l'event Secret Wars, le scénariste Jonathan Hickman opérait en 2019 un retour en grandes pompes chez Marvel. Au programme, ni plus ni moins qu'une relance sous sa supervision de toute la gamme X-Men de l'éditeur. Cette relance s'est faite en premier lieu avec deux mini-séries House of X et Powers of X, toutes deux en six numéros, précédant une grande vague de séries regroupées sous l'intitulé Dawn of X. En cette reprise des publications VF, c'est dans l'offre Softcover de Panini Comics que cette introduction, dense, ambitieuse, et particulièrement réjouissante, se profile. On vous en a déjà dit beaucoup de bien (avec même un podcast entier sur le sujet), et vous vous demandez sûrement : HoX/PoX (pour les intimes) est-il si bien que ça ? Oui. Vraiment.

Il faut dire que la licence mutante n'était pas au meilleur de sa forme ces dernières années chez Marvel. L'idée des mutants originaux revenus du passé, par Bendis, n'a pas été transformée. Les séries Blue et Gold ne brillaient pas de qualité, la sympathique X-Men Red avait au moins cette qualité pour elle. On préfère ne pas reparler du Age of X-Man (d'ailleurs non édité pour le moment chez Panini Comics) ou le relaunch de Uncanny X-Men qui n'était au final qu'une forme de bouche-trou pour mieux préparer la venue de Hickman. Bref, les personnages tels que Cyclops ou Jean Grey sont de retour, les X-Men du passé ne sont plus là.On repart sur des bases toutes neuves. C'est là le premier avantage de HoX/PoX c'est qu'il constitue  un excellent point d'entrée pour tout type de lectorat. Que vous ayez suivi assidûment les X-Men ces dernières années, ou au contraire que vous ayez fait l'impasse ; que vous soyez experts de cet historique très compliqué, ou que vous profitiez de la publication pour découvrir l'univers mutant : le titre d'Hickman est accessible. Ce qui ne signifie pas qu'il est simpliste. Bien au contraire.


L'idée de départ est la suivante : Charles Xavier est sur le point d'accomplir son rêve. Il a créé une nation mutante sur l'île de Krakoa, aux ramifications importantes, et fait une offre au reste de l'humanité : reconnaître la souveraineté de cette nation, en l'échange de cadeaux technologiques (trois fleurs aux propriétés médicales on ne peut plus intéressantes). Toute la question du rapport de l'humain aux mutants se retrouve questionnée dans le premier chapitre : faut-il avoir peur des X-Men ? Que faire face à une espère qui semble prendre le pas sur la sienne ? Comment ne pas avoir peur des énormes pouvoirs des mutants de type Omega ? Faire alliance et tirer parti d'une proposition alléchante n'est-elle pas un piège ? Hickman s'amuse avec une intrigue géopolitique qui se densifie au fil des pages. Surtout, il y a un sentiment de grandeur qui se dégage de toute la scène sur Krakoa. A la lecture, on sait qu'on se tient devant les bases d'une grande histoire. 

Pourtant, les idées d'Hickman ne sont pas révolutionnaires. Bien sûr que les X-Men ont envie de leur propre état. Bien sûr qu'en leur sein, des dissensions peuvent survenir. Mais le scénariste alterne les séquences avec des fiches informatives, qui lui permettent d'étaler toutes ses idées, tous ses concepts. C'est fait avec un sérieux d'aplomb, une envie de bâtir plus qu'une histoire. On découvre un nouvel univers, et les informations sont distillées de façon à se raccrocher aux évènements dans les planches. On ne va pas trop lentement, ni trop vite. En outre, avec Powers of X, l'auteur déplace son intrigue sur plusieurs échelles temporelles. Il en résulte évidemment une densité qui pourrait faire peur, mais qu'ici, on trouve fascinante. Avec ce modèle de narration non linéaire, Hickman interroge le rêve de Xavier, et la capacité des X-Men à pouvoir construire leur société comme ils l'entendent. Des antagonistes majeurs de cet univers sont réutilisés avec un jour nouveau. Surtout : après une telle entrée en matière, les questions sont nombreuses, et tout le plaisir viendra dans l'élaboration de quelques théories, en attendant de retrouver le second numéro.


Bien entendu, on se gardera ici de spoiler toute surprise - c'est peut-être la chose la plus difficile à faire dans cette critique, tant il y aurait déjà à aborder. Avec une approche politique, scientifique, une intrication dans l'univers et l'historique des mutants chez Marvel, Hickman brasse le meilleur des X-Men. Les bases d'une introduction forte sont posées, et l'on pourrait simplement résumer ainsi : HoX/PoX est la meilleure chose qui soit arrivée aux mutants depuis bien longtemps. Ceci vaut aussi parce qu'Hickman s'est entouré de deux artistes solides, qui sont au sommet de leur forme dans leurs styles respectifs.

Vous connaissez déjà notre amour de Pepe Larraz (No Surrender, Extermination), un des artistes les plus impressionnants dans le Marvel actuel. Les planches sont remplies. Sous son trait, Krakoa prend vie et devient un endroit à nulle autre équivalence. Ses personnages sont empreints de puissance et de charisme - Magneto et Xavier, juste par le dessin, ont une sorte de grandeur qui se communique intensément au lecteur. Dans les scènes plus intimistes, le soin est apporté pour faire passer les émotions, et tout le travail de cadrage est pensé pour accompagner le scénario. Mettre les pauses au bon moment. Accompagner les interrogations. Accélérer pour l'action. En bref, une efficacité redoutable, à laquelle R.B. Silva, que l'on retrouver sur Powers of X, n'est pas étranger. Toute la tâche de ce dessinateur est de penser les différentes époques temporelles, de présenter une quantité importante de nouveaux personnages avec des designs plus ou moins évocateurs de personnalités connues. De quoi participer à l'élaboration de théories. En somme, un scénario qui fait mouche, et porté par des dessins redoutables. Que demander de plus ? 

Alors oui, on connaît le souci de Panini Comics avec le tarif de ses Softcovers. Mais dans le cas de House of X/Powers of X, l'investissement en vaut le coût (oui, c'est un jeu de mots). L'entrée de Hickman sur l'univers mutant est saisissante d'ambition, d'intrigues, de mystères. Les dessinateurs qui l'assistent sont au meilleur de leur forme. Et cette lecture au format épisodique permet d'aborder sereinement une oeuvre riche, dense, et dont on sait déjà qu'elle deviendra culte. Un grand moment pour les X-Men. Tout simplement.

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Arno Kikoo
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