Dans sa grande série dédiée aux blockbusters estivaux, au détour d'une saison qui manque cruellement d'animation, si l'on fait exception des exploits alpins de l'athlétique Eric Woerth, Screen Junkies prend quelques minutes du temps d'attention collectif pour se remémorer l'étrange film Masters of the Universe de 1987.
A une époque où Sylvester Stallone passait les vitesses de sa Lamborghni Jalpa d'un air tristoune mais déterminé, le monde découvrait, un an après Rocky IV et l'approbation de Ronald Reagan, un Dolph Lundgren triomphal dans le rôle de Musclor, héros de Mattel aux aventures psychédéliques et à l'étrange mythologie. Le monde retiendra un superbe poster signé Drew Struzan, le "je reviendrais" de Skeletor qui annonçait sans le vouloir le Sinestro de Mark Strong, le bon Monsieur Strickland toujours là pour agiter un flingue devant l'incivilité publique, et un budget cascadeurs à nul autre pareil. Et puis ? Et puis c'est tout. C'était les années quatre-vingt, commencez pas à croire les mensonges de Stranger Things.
Pas tendre avec ce sinistre souvenir du coffre à jouets, l'équipe des Honest Trailer réussit, comme souvent, à tirer un bon moment de rigolade de cet ovni cinématographique, en attendant un reboot que l'on espère meilleur. Paradoxalement, le chemin inverse effectué par Conan et sa dernière relance en date - tous les bodybuilders ne se valent pas.