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Please Hollywood #16 : Batman Beyond par Andrew Niccol

Please Hollywood #16 : Batman Beyond par Andrew Niccol

Chronique

Du côté des comics en version française, Batman Beyond vient de débarquer chez Urban Comics. On également pensé à lui lors d'un petit podium consacré aux meilleurs héros du futur. Mais il nous restait encore à la mettre à l'honneur dans un Please Hollywood fait de cyberpunk et d'oreilles pointues. Faites donc place à une adaptation cinématographique fantasmée de Batman Beyond, la série animée de Bruce Timm, par Andrew Niccol, le réalisateur de Lord of War et Bienvenue à Gattaca.

Avant-propos

Continuation audacieuse des aventures du chevalier noir sur le petit écran, Batman Beyond est une série animée qui fît ses débuts en janvier 1999 sur les ondes américaines. Et si elle ne rencontrera pas un succès à la mesure de celui de Batman : The Animated Series, elle réussi tout de même à durer trois saisons, soit 52 épisodes, et à se voir adaptée dans un long-métrage animé, dans des jeux-vidéo et bien sûr, en comic books. Si bien que ce Batman du futur est resté relativement populaire, et encore plus auprès des jeunes ayant grandi dans les nineties, qui comme moi, trouvaient dans la série l'occasion de réunir leur héros, Batman, à leur genre d'histoire, la science-fiction, préférés. 

Un mélange explosif qui fit dire à de nombreuses mauvaises langues que Beyond n'était pas une vraie série Batman, ou qu'elle avait plutôt des airs d'un produit Spider-Man. Car sous le masque, on ne retrouve bien sûr pas Bruce Wayne - l'intrigue se déroulant dans un futur proche - mais un certain Terry McGinnis. Pourtant, on renoue, dans Beyond, avec tous les thèmes et les archétypes d'une bonne histoire de Batman, exacerbés par la science-fiction qui sert de contexte à la série. Et rien n'est plus accrocheur qu'un Batman du futur, vous allez vite vous en convaincre.

Synopsis

Dans un un futur proche, Gotham City, malgré tous les efforts du Batman, est devenue la ville la plus dangereuse du monde. A bout de force, Bruce Wayne, trop vieux pour poursuivre sa croisade, se voit même privé de son entreprise par les manigances de la corporation Powers. Une entreprise qui cache de sombre secrets, comme va bientôt l'apprendre le jeune Terry McGinnis, amené à devenir le successeur de Bruce sous le masque du chevalier noir.

Réalisation

Derrière la caméra, nous retrouvions donc Andrew Niccol, le réalisateur et scénariste des deux films cultes Bienvenue à Gattaca et Lord of War. On lui doit également The Truman Show, le récent Good Kill et S1m0ne, ainsi qu'In Time ou The Host, deux métrages hélas moins intéressants. Mais la carrière du monsieur, doublé par sa casquette d'auteur/réalisateur, est assez passionnante et teintée de science-fiction pour faire de lui le metteur en scène de notre Batman Beyond fantasmé. 

 

La filmographie d'Andrew Niccol vous propose d'ailleurs, le plus souvent, une vraie introspection dans l'esprit du ou des personnages principaux, ce qui nous autoriserait ici à comprendre les motivations d'un Bruce Wayne vieillissant - que j'imagine plutôt extrémiste -  et celles d'un jeune Terry McGinnis, délinquant au grand cœur qui cherche à venger la mort de son père, assassiné par la Corporation Powers. D'ailleurs, dans Lord of War, Gattaca, In Time ou encore Good Kill, le réalisateur parvient à décortiquer avec beaucoup de talent les dérives des gouvernances ou des grandes entreprises, un esprit tranché qui ne sera pas de trop pour s'attaquer à ce Batman Blade Runnerien.

Direction artistique

Ce qui nous mène tout naturellement à l'aspect visuel de ce Batman Beyond. Incontestablement, la série de Bruce Timm, Paul Dini et Alan Burnett peut être considérée comme une œuvre cyberpunk. On retrouverait donc ce parfum dans les images du film de Niccol. En revanche, tout le travail des concept-artists et des décorateurs serait de rendre le genre plus proche de notre époque. En effet, j'ai toujours été choqué par le traitement de Beyond : certes, c'est un cartoon. Mais entre ses années en Batman et sa retraite, la Gotham chère à Bruce Wayne a plus que radicalement changé. Il faudrait donc ramener cette science-fiction à la croisée des chemins entre un univers ludique et quelque chose de crédible. Pour vous donner un exemple, on pourrait imaginer que seule la Batmobile est capable de réellement voler, quand les autres véhicules de Néo-Gotham survolent simplement le sol.

 

Autre point important à traiter : le costume. Le chevalier noir est un abonné des belles tenues, mais celle de Beyond est absolument unique en son genre, puisqu'elle reprend plusieurs des éléments iconiques de Batman sans aucune fioriture : la pureté de son design fait écho à sa nature futuriste, et les costumiers devront approcher de ce résultat avec une tenue qui saura s'intégrer dans un univers cyberpunk sans transformer le héros en un Iron Man ténébreux. Enfin, dans la veine de Blade Runner, les décors devront fourmiller de détails et refléter une société n'ayant pas forcément évolué vers le bon côté de la Force.

Casting

Commençons par la commencement. Il nous fallait un Bruce Wayne âgé, mais néanmoins charismatique. Au delà du rôle en lui-même, le nom doit également servir le marketing du film, le public n'étant sans doute pas prêt à accepter un parfait inconnu dans la peau du personnage. C'est pourquoi on optera, non sans un certain amusement puisqu'il était un temps envisagé dans une adaptation de The Dark Knight Returns, pour Clint Eastwood. Le légendaire acteur dispose à mon sens de tous les atouts pour camper un Bruce Wayne aigri devenu absolu dans sa croisade contre le crime.

 

A ses côtés, j'imagine parfaitement Aaron Paul, co-star de Breaking Bad, dans le rôle de Terry McGinnis. L'idée me trotte dans la tête depuis ma découverte de la série de Vince Gilligan, et elle ne m'a toujours pas quitté. Malgré ses 35 ans, notre Jesse Pinkman a encore tout d'un jeunot et me semble à même d'incarner ce délinquant au grand cœur devenant progressivement Batman.

 

Face à ces deux compagnons, il nous faudrait un Derek Powers, président de la corporation éponyme, qui devra non seulement affronter deux Batmen, mais aussi un sale accident qui le rend petit à petit radioactif. Ici, on appellera Charles Dance, l'excellent Tywin Lannister, pour incarner le vilain. Assurément, le Britannique est un interprète sous-estimé, qui pourtant, a tout d'un bon méchant, en témoigne le Last Action Hero de ce bon vieux John McTiernan.

 

Pour ce qui est des personnages féminins, j'ai toujours été fasciné par la mortelle Inque, sans conteste l'un des adversaires les plus dangereux de tout l'univers Batman. Cette réinvention de la femme fatale façon Gueule d'Argile est l'un des meilleurs vilains inventés pour Beyond, aussi ne peut-on pas l'ignorer. Et pour l'incarner, qui de mieux que Gemma Arterton, qui saura rendre justice à cette anti-héroïne : la jolie anglaise, malgré sa tendance à rejoindre de troubles projets, n'a pas encore été ferrée par un studio et leurs films de super-héros, et un personnage aussi atypique lui correspond à merveille. Voilà pour le mauvais côté de la loi, sachant que l'autre, représenté par le commissaire Barbara Gordon, pourrait être incarnée par Melissa McBride, repérée dans Walking Dead, est résolument assez badass pour donner vie à la fille de ce bon vieux Jim. Enfin, on retrouvera Jamie Chung, qu'on a pu croiser dans le deuxième de Sin City et Sucker Punch, dans le rôle plutôt chouette de Dana Tan, la petite amie de McGinnnis, habituée des nightclubs.

En somme, l'idée serait ici de rendre justice à la série originale et à ses nombreux niveaux de lecture dans un film aussi divertissant que réfléchi. Ce film Batman Beyond irait chatouiller le chevalier noir sur ses principes, tout en nous offrant un spectacle visuel flirtant avec le cyberpunk. L'occasion ou jamais de poursuivre la licence Batman dans une direction neuve, qui n'empêcherait pas le studio d'inviter quelques personnages biens connus dans d'éventuelles suites. On pense notamment à l'illustre Joker.


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Republ33k
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