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Marvel Knights : Le messie est un Diable Rouge

Marvel Knights : Le messie est un Diable Rouge

chronique

Daredevil n'aura pas seulement sauvé les veuves et orphelins d'Hell's Kitchen (ou de San Francisco), mais aura aussi grandement aidé Marvel à se sortir d'une très mauvaise passe. Fut une époque pour le moins compliquée où la Maison des Idées fut à deux doigts de fermer définitivement ses portes, mais le Diable Rouge et ses collègues Marvel Knights contribuèrent grandement à la tirer de ce mauvais pas.

En 1996, Marvel subit de plein fouet sa politique de spéculation qui collapse en emportant tout avec elle. Surtout que bon nombre de dessinateurs-phares de la firme ont quitté le navire, notamment pour aller fonder Image Comics. Ils sont si proches de l'explosion interne qu'ils ne peuvent plus assurer eux-même la production de leurs titres et vont donc, après le crossover Onslaught, décider de confier leurs héros à d'autres éditeurs, principalement ceux qui sont tenus par leurs anciens dessinateurs partis chercher une herbe plus verte ailleurs.

Ainsi, pendant une année, labellisée sous le nom de Heroes Reborn, les Fantastic Four et Iron Man seront publiés par Wildstorm Productions ou Captain America et les Avengers par Extreme Studios. Quoique pour ce dernier, Rob Liefield faisant rapidement n'importe quoi, Marvel décida rapidement de le récupérer pour plutôt le confier à Jim Lee. Ces héros seront rapatriés au bout d'une année, ce qui aura permis à Marvel de faire quelques économies sans arrêter de faire paraître de nouvelles aventures de leurs héros.

L'expérience a été plutôt concluante financièrement parlant et ils vont en faire de même avec d'autres personnages plus "street". Ainsi, en 1998, ils laissent à Event Comics le soin de développer le destin de plusieurs de leurs personnages qu'ils n'utilisent plus. Cette petite maison d'édition fondée par Joe Quesada et Jimmy Palmiotti, qui sont alors colocataires et associés, va donc récupérer dans un premier temps Black Panther, le Punisher (même si ce sera au départ qu'une mini-série), les Inhumains de Jenkins & Jae Lee et celui qui nous intéresse plus particulièrement : Daredevil.

Joe Quesada qui n'est alors qu'un jeune artiste qui débute, même s'il a déjà eu le temps de co-créer le personnage d'Azrael pour DC Comics, va alors contacter ses amis dans le milieu pour s'occuper de ces titres. Il contacte ainsi David Mack, Brian M. Bendis (qui n'a alors publié que des comics de polar et écrit Sam & Twitch pour Image Comics), Michael Avon Oeming, Garth Ennis et Steve Dillon. Surtout, il va contacté l'un de ses bons potes qui n'a jamais travaillé dans les comics mais dont le nom est déjà bien connu : Kevin Smith.

Ensemble, ils vont relancer Daredevil et en faire un comics très en vue (dans un paysage éditorial assez sinistré, il faut le reconnaitre). Surtout, le mot d'ordre qui est de laisser les auteurs faire ce qu'ils veulent, de raconter les histoires qu'ils veulent, en ayant de préférence une approche adulte. Grosse surprise : ils remportent totalement l'adhésion des lecteurs. Cette ligne Marvel Knights que la Maison des Idées avait donné à Event pour faire des économies va même leur rapporter bien plus que ce qu'ils n'avaient prévu. Surtout, Daredevil n'avait plus enthousiasmé son lectorat depuis bien longtemps et se refait une cure de jouvence, tout comme le Black Panther écrit par Christopher Priest.

L'expérience va avoir une bien meilleure résonance que celle de Heroes Reborn, le public découvrant enfin ce qui va supplanter le style tout en guns et chromes des années 90. Dès 1999, Marvel va racheter Event Comics et faire de Marvel Knights un label de leurs publications (où on retrouvera un certain Axel Alonso en éditeur). Celui qui va le mieux s'en tirer dans l'affaire, c'est évidemment Joe Quesada, qui aura dans cette expérience prouvé son talent d'éditeur. Si bien que Marvel va en faire son éditeur en chef l'année suivante, pour le succès qu'on lui connait.

Alfro
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