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Les Young Guns dégainent #1 : Matteo Scalera

Les Young Guns dégainent #1 : Matteo Scalera

chronique

Disclaimer : Les Portraits de Comicsblog.fr seront légèrement différents de ceux que l'on peut trouver sur SyFantasy.fr ou 9emeArt.fr. En effet, on retrouve sur ce dernier site les portraits des légendes de la BD, comics inclus. Si bien que plutôt que de faire un doublon, nous vous proposons de retrouver toutes les trois semaines le portrait d'un jeune artiste, scénariste ou dessinateur, qui représente selon nous le futur de l'industrie.

Quels sont les artistes qui font bouger l'industrie aujourd'hui ? Ceux dont le talent explose chaque jour un peu plus ? C'est la question sur laquelle va se pencher cette nouvelle rubrique. Cette semaine voyant la sortie d'un comics que nous avons tous adoré à la rédac', Black Science, c'était l'occasion de se pencher sur un artiste dont le nom revient de plus en plus, pas Rick Remender (lui ça fait un moment qu'on loue son travail), mais bien le dessinateur Matteo Scalera.

Citoyen du monde

Pour la fiche d'identité, Matteo Scalera est Italien, né à Parme, ville du jambon et du foot esthétique qui ne gagne pas. En vrai, cet artiste a la bougeotte et semble vouloir découvrir le monde entier en déménageant régulièrement. Actuellement, il vit en Californie mais n'y reste pas souvent. C'est en tout cas aux Etats-Unis qu'il va se faire connaitre, grâce à un éditeur qui va l'accompagner durant toute sa jeune carrière, Image Comics.

Son premier travail que l'on peut découvrir en 2007, ce sont quelques pages en fill-in dans Dynamo 5, où il aidera Mahmud Asrar à boucler un numéro. Puis, c'est un comics anthologique qui lui offre aussi quelques pages, toujours chez Image, PopGun que Joe Keatinge supervise et qui permet de découvrir des talents venus de la Terre entière, ils ont par exemple édité des gens comme Guillaume Singelin ou David Rubin. C'est donc en bonne compagnie qu'il se fait découvrir et qu'il peut enchaîner sur Hyperkinetic, une série sur des chasseuses de primes qui échouent dans un coin perdu de la galaxie.

Son premier vrai travail n'ira pas au-delà du troisième numéro. Un échec qu'il va compenser avec un travail de cœur, un Street Fighter Tribute. Il va lui falloir attendre cependant avant que l'on lui repropose un véritable projet d'envergure. Il fait passer le temps en publiant un artbook, tout en ayant quelques pages de Deadpool : Merc with a Mouth à se mettre sous la dent (son premier travail pour Marvel).

The Marvel Way

2010 sera l'année où il se fera plus largement connaître. Il va tout d'abord rejoindre Khary Randolph pour l'aider à dessiner Starborn avant d'être couronné par Marvel. Ces derniers vont en effet le déclarer parmi les dessinateurs les plus prometteurs et acter cela par une participation au Breaking into the Comics the Marvel Way!, un ouvrage qui met en lumière de jeunes illustrateurs que la Maison des Idées considère comme étant l'avenir des comics. Il dessine une courte histoire sur un scénario de Frank Tieri et voit les portes de Marvel s'ouvrir en grand devant lui.

Ces derniers vont lui confier alors plusieurs projets autour de Deadpool, dont Deadpool Team-Up, avant qu'il ne rejoigne Rick Remender sur Secret Avengers. Il restera un moment sur ce titre, son premier travail de longue haleine, et va se découvrir une véritable amitié avec le scénariste dont il restera très proche. Les deux partagent le goût pour une science-fiction décomplexée et, les deux ayant une obédience punk assez prononcée, pour l'iconoclasme.

S'il reste proche de Marvel, qui lui confie plusieurs fills-in, sur Daredevil, Wolverine & the X-Men ou les Fantastic Four, il continue d'explorer les possibilités que lui offre une industrie qui lui ouvre de plus en plus de portes. Ainsi, il va illustrer un numéro de Batman (le #34), série la plus vendue chaque mois, une exposition bienvenue donc. L'artiste italien va surtout être le dessinateur attitré de Valen the Outcast édité par BOOM! Studios, sur lequel il restera huit numéros.

La consécration dans l'indépendance

Le nom de Matteo Scalera tourne donc de plus en plus. Surtout, son style qui empreinte dans toutes les BD du monde, que ce soit dans la puissance narrative du manga, l'imaginaire débridé hérité des Métal Hurlant et un découpage typique aux comics, interpelle de plus en plus. Pour ce qu'il a de novateur à proposer et dans un trait puissant et esthétique.

Si une certaine hype commence à monter autour de lui, il ne va pas répondre aux sirènes des deux majors, se contentant de quelques fills-in, comme sur Indestructible Hulk où il illustre des scénarios de Mark Waid. L'année 2014 sera pour lui l'année de la consécration. Celle-ci ne viendra pas d'une série avec un héros bien connu, elle ne viendra même pas d'une série des deux majors. Pour Scalera, le salut vient des indés où il va lancer coup sur coup Black Science et Dead Body Road.

La première est celle que l'on découvrira vendredi, dans toute sa puissance imaginative chez Urban Comics, où il retrouve son comparse Rick Remender. Ce dernier lui offrant un terrain de jeu immense avec cette série qui traverse les dimensions parallèles et où l'italien peut se lâcher créativement. Dans Dead Body Road, scénarisé par Justin Jordan et qui sort aussi chez Image Comics, il livre une mini-série coup de poing qui narre une histoire de vengeance sans concession.

Un écart de style qui n'est pas pour lui déplaire, lui qui n'aime rien autant que d'explorer de nouveaux chemins, voyageant en esprit comme dans la vie. Un artiste qui ne reste pas en place et dont la progression graphique est fulgurante. Un stakhanoviste du dessin aussi fort avec un crayon qu'une bière dans la main (on avoue, on a rarement vu ça !). Un homme aussi charmant que talentueux, qui s'ouvre un avenir plein de belles perspectives.

Alfro
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